Essai FIAT 500 1.4 16v 100 ch
Jean-François Destin le 23/07/2007
Mignonne, craquante, acidulée et si reconnaissable : quelques jours après son spectaculaire lancement à Turin, la Fiat 500 est réapparue dans les rues de Paris.
Présentation
Mignonne, craquante, acidulée et si reconnaissable : quelques jours après son spectaculaire lancement à Turin, la Fiat 500 est réapparue dans les rues de Paris. Le constructeur a choisi le 14 juillet pour introduire en France la version moderne de celle qui restera l'icône de plusieurs générations d'Italiens. Comme la New Beetle et la Mini, la nouvelle Fiat 500 cède au néo-design tout en jouant avec les technologies modernes. Alors qu'en 1957, l'originale avec son bi-cylindre de 475 cm3 (d'où son appellation 500) offrait un moyen de transport individuel bon marché, la descendante se veut « tendance », un brin élitiste, caméléon, grâce à des centaines d'accessoires, écolo, sure et toujours accessible en prix.
Moins de 3.55m de long mais 4 vraies places, un moteur non plus à l'arrière mais sous un court capot avant et surtout une silhouette sympathique tout en rondeurs qui fait tourner les têtes : la Fiat 500 va faire un carton. Etonnamment soigné, l'intérieur avec sa planche de bord façon bakélite de la couleur de la carrosserie, ses sièges bicolores et son sigle 500 chromé déclenchent une irrésistible envie de prendre le joli volant cuir pour un test urbain et routier concluant malgré une suspension un peu sèche.
Grâce à son poids plume (de 865 à 980 kg), les trois moteurs proposés n'ont aucun mal à la transformer en feu follet des villes. Nous avons surtout apprécié le 1400 cm3 essence de 100 chevaux et le 1300 cm3 diesel de 75 chevaux sonore mais vigoureux. Un 1200 cm3 essence de 69 chevaux d'entrée de gamme est également prévu.
Les prix vont de 9500 € à 14.500 €.
Design
Dès la présentation du concept-car 3+1 Trepiuno au Salon de Genève 2004, on a tout de suite senti que le Centre de style Fiat avait mis le doigt sur un filon en or. Mais pour en avoir le cœur net, les responsables de Turin, confrontés à cette époque à des problèmes financiers et à une chute des ventes dangereuse eurent l'idée de solliciter les internautes du monde entier. Vers la plate forme Internet « 500 wants you » créée pour la circonstance affluèrent des milliers de suggestions touchant surtout la silhouette et l'intérieur. Beaucoup ont été retenues pour finaliser la nouvelle 500 et en faire une fille légitime du mythe des années 50.
Comme BMW avec la Mini, Fiat est parvenu à concevoir une voiture moderne et désirable en reprenant la recette du passé. Certes, la Fiat 500 de 2007 mesure 3.55m soit 58 cm de plus que l'ancienne mais les proportions ont été respectées. On retrouve (en plus grand) les sympathiques feux ronds, un capot en recouvrement des ailes et beaucoup d'éléments visuellement chromés (le cerclage des optiques, les « moustaches » de chaque côté du nouveau logo Fiat, la visière d'éclairage de plaque arrière frappée de 500 et aussi les pare-chocs avant et arrière). Mais pour gagner du poids, ces décorations rétro font aujourd'hui appel à du plastique dont la rigidité et l'épaisseur permettent de résister aux aléas de la circulation urbaine.
A l'arrière, les similitudes sont encore plus flagrantes mais le petit capot se basculant vers l'arrière pour découvrir le bi cylindre a cédé sa place à un hayon relevable dévoilant le coffre et les sièges arrière repliables, le moteur étant bien entendu sous le capot avant.
Enfin, le beau Logo 500 coupé en deux horizontalement se retrouve pour la première fois sur les enjoliveurs de roues.
Pur, aérodynamique (CX de 0,325) et élégant, le dessin de la Fiat 500 fait l'unanimité et en conduisant les premières voitures dans Paris quelques jours avant le lancement le 14 juillet ( !), j'ai suscité plus de joie et d'envie que si j'avais été aux commandes d'une Ferrari. Fiat est conscient du phénomène, les 500 premiers exemplaires baptisés « Opening Edition » mis en vente sur Internet en mai 2007 ont trouvé preneurs en … 2 heures ! Alors qu'aucun prix n'avait été divulgué.
Habitacle
Plus large (1.627m) et plus haute (1.488m), la nouvelle Fiat 500 accueille les occupants avant dans un décor en tout point euphorisant. Contrairement à Mini qui a donné au début dans les éléments bon marché et futiles, Fiat, dès la version de base, propose un intérieur bicolore soigné, innovant et du meilleur goût. Etonnamment bien finie, la planche de bord fait appel à un beau plastique pour rappeler le bakélite d'autrefois. Teinté dans la masse en harmonie à la couleur de la carrosserie, il égaye les occupants tout en se montrant agréable au toucher. Même la console centrale blanc/ivoire regroupant les commandes de climatisation fait cossue, presque chic de même que le support de la commande de boite idéalement placée à portée de main. Bicolores eux aussi, les sièges se montrent agréables mais à l'usage, ils ne compensent pas suffisamment la sécheresse de la suspension, nous y reviendrons.
A travers le petit volant cuir multifonction tout simplement craquant, on distingue un seul cadran regroupant en cercles concentriques le compte-tours, l'indicateur de vitesse et au centre les informations essentielles en chiffres orange. Un rassemblement entretenant une certaine confusion de lecture.
Compte tenu des dimensions très compactes, les places arrière plus rustiques conviennent mieux à de jeunes enfants et le coffre, extensible, avalera sans problème et même davantage le contenu des caddies de supermarché ou le vélo du petit dernier.
Châssis
Conçue sur une plate-forme dont héritera bientôt la remplaçante de la Ford Ka, la Fiat 500 bénéficie de porte à faux réduits au minimum et d'un delta très favorable entre l'empattement (2.30) et les voies (1.413m à l'avant et 1.408m à l'arrière). Un équilibre propice à un bon travail des liaisons au sol composées de jambes de force télescopiques à l'avant et de bras tirés sur un essieu de torsion à l'arrière. De quoi assurer un amortissement bien adapté mais le confort de suspension laisse à désirer sur les mauvais revêtements. Rigide et très agile, la Fiat 500 se conduit d'un doigt. Avec un regret pour le rayon de braquage médiocre sur les modèles à essence (en raison de l'encombrement de la boite à 6 rapports) et bien meilleur sur la version diesel pourvu de la boite à 5 rapports.
Moteur
Trois moteurs répondant déjà aux futures normes anti-pollution Euro 5 de 2009 animent la nouvelle 500.
En base essence on trouve le 1242 cm3 de 69 chevaux bien connu dans la gamme Fiat. Il a fait l'objet d'améliorations relatives à la commande d'accélérateur électronique, à l'allègement de certaines pièces et à l'injection multipoint séquentielle. Offrant 160 km/h, un 0 à 100 km/h en 12,9s et une consommation mixte de 5,1l, il assure un accès de gamme Fiat 500 à 9500 et 10.500 €.
La 500 la plus performante a droit au 1368 cm3 de 100 chevaux associé à une boite à 6 rapports. Brillant et nerveux, il hérite de nouveaux injecteurs et propulse la 500 à 180 km/h, le 100 km/h étant assuré en 10,5 secondes. Et ce, en ne dépassant pas les 6,3l.
Dès le lancement est proposé le fameux 1300 diesel multijet développant 75 chevaux. Doté d'un turbo compresseur et d'un échangeur thermique, il est le moins consommant (4,2l) et le plus agréable en raison de son couple de 145 Nm lui assurant des reprises dynamiques et un bon tonus à haut régime. Avec une boite à 5 rapports, la vitesse de pointe s'établit à 165 km/h et 12,5 secondes suffisent pour atteindre les 100 km/h. Il est équipé en série d'un filtre à particule sans additif régénérant.
Plus tard sera proposée la boite robotisée à 5 rapports Dualogic.
Sur la route
C'est d'abord dans Paris livré aux touristes en ce début juillet que nous avons pris le volant de la Fiat 500. Un début de vacances pour l'équipe de Motorlegend habituée à essayer des modèles de prestige ou à hautes performances. Et fait rarissime, le grand luxe, les grosses puissances et le poids élevé ne nous ont pas manqué. Au contraire, au volant de la 500, on se sent gai joyeux, presque retombé en enfance tant la voiture est vive agile, rigolote et amusante à vivre. Un plaisir que partageaient tous ceux qui la découvraient. Même un motard au guidon d'une grosse cylindrée a levé le pouce en me doublant sur les quais rive gauche.
Produit par Fiat et à ce prix, on pouvait s'attendre à quelques recherches d'économies ça et là. Un temps bien révolu car non seulement la 500 est flatteuse et bien construite mais à part une suspension un peu sèche et fatigante, elle n'est affectée d'aucun défaut majeur. Au contraire, au fil des kilomètres on loue sa direction précise, un freinage net et bien progressif, une commande de boite agréable et une vivacité étonnante du 100 chevaux essence et du diesel. Sans doute ce dernier est-il un peu sonore à l'accélération mais sur notre itinéraire empruntant un parcours rapide dans l'Essonnes, il s'est montré discret en croisière et saura se faible oublier en usage quotidien.
Quant à la vertu cardinale de la petite diablesse, elle concerne son comportement routier. Sans roulis excessif, elle montre beaucoup de rigueur en tenue en cap et s'accroche au bitume en virages sans dévier d'un pouce de sa trajectoire, l'amortissement remplissant bien son rôle. Même en forçant exagérément la cadence, le citadine italienne se contrôle sans aucune difficulté. Enfin, les petits effets de couple dans la direction en forte accélération n'ont jamais été gênants.
En fin d'essai, la consommation moyenne relevée par l'ordinateur s'est établie à 5,6l pour la diesel et 6,5 pour la 1400 cm3 100 chevaux.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation