Acheter une MASERATI Quattroporte 4.7 S (2008 - 2012)
Stéphane Schlesinger le 12/01/2022
Entièrement nouvelle, la Quattroporte V a rencontré un succès inédit chez Maserati. Assez présente sur le marché, elle se dégotte à des prix intéressants. De quoi craquer ?
Le plein des sens
Dans la catégorie berline de sport, Maserati fait figure de précurseur. Dès 1963, il présente sa Quattroporte (dessinée par Frua) qui, avec son V8 4.2 de 260 ch, flirte avec les 230 km/h. C'était à l'époque la familiale plus rapide du monde ! Malgré un prix redoutable (75 000 F en 1964, soit 101 000 € actuels ou dix Renault 8 Major à l'époque), elle ne se diffuse qu'à 750 unités environ jusqu'en 1969 : très honorable pour un artisan comme Maserati. La Quattroporte II est un échec total, en 1973. Elle dérive de SM de Citroën, alors propriétaire de Maserati : c'est donc une traction ! Quoique dessinée par Gandini, elle ressemble à une grosse Fiat 128, et avec son V6 de 210 ch, ses performances sont indignes de son blason. Heureusement, le Trident n'a pas les moyens de la finaliser, et seuls 13 exemplaires seront fabriqués.
La 3ème génération, dire ‘330', connaît meilleur sort. Sortie en 1979, elle arbore des lignes tendues signées Giugiaro bien dans leur époque. Elaborée sur une plate-forme allongée de De Tomaso Longchamp, elle adopte un V8 développant jusqu'à 300 ch. Une auto élégante, performante et efficace. 2 141 exemplaires sortiront des chaînes jusqu'en 1990. Honorable.
La Quattroporte 4ème du nom, dessinée elle aussi par Gandini, ne débarque qu'en 1994. Dérivant de la Biturbo, elle réduit considérablement son gabarit mais pas ses performances : la version V8 de 335 ch pointe à 270 km/h ! 2 883 sont produites avant sa mise en retraite, en 2001.
Sa remplaçante, de 5ème génération donc, ne sort qu'en 2003. Conçue avec Ferrari, elle arbore un châssis entièrement inédit. La boîte robotisée se place sur l'essieu arrière (schéma transaxle) tandis que la suspension recourt aux quatre coins à une double triangulation, complétée par des amortisseurs pilotés Skyhook. Du rigoureux ! Enfin, elle se vêt d'une robe très réussie taillée par Pininfarina. Grâce à sonV8 4,2 l Ferrari F136 de 400 ch, elle dépasse les 270 km/h : la berline la plus rapide du monde. Ce succès commercial reçoit une vraie boîte automatique ZF (accolée au moteur) en 2006, sur pression des USA, son plus gros marché. Début 2008, elle subit un restylage très réussi et adopte un V8 4,7 l de 430 ch en S (440 ch en GTS). Elle est remplacée en 2012 après avoir été produite à 25 256 unités : un très joli score.
Au volant
Subtile et glamour à la fois, notre 4.7 S recèle un habitacle très bien équipé, spacieux et très élégant. Tendu de cuirs très doux, orné de bois de belle facture, il aguiche les sens. Néanmoins, son assemblage laisse parfois à désirer.
A la mise en route, le moteur vous propulse dans un univers lyrique : il chante ! Avec un tel V8, les matins gris n'existent plus. Il complète son agrément immédiat de performances fort appréciables, sinon exceptionnelles. Pour sa part, le comportement routier réjouit car on se connecté au châssis, précis et réactif, comme dans aucune autre rivale. En sus, la boîte ZF à 6 rapports se révèle aussi douce que réactive. Quant au confort, il étonne. Alors oui, la dotation électronique est datée et, plus grave, le coffre – non transformable – manque de volume avec 450 l, mais malgré sa consommation élevée de 15,7 l/100 km en moyenne, la Quattroporte distille un parfum de luxe et de sportivité magnifiquement équilibré.
Avenir
Facturée 125 405 € en 2009 (hors options), la Quattroporte 4,7 l S a perdu le plus gros de sa valeur. En effet, on la trouve entre 35 et 60 000 €. Il semble que les moins chères ne baissent plus (en excellent état s'entend, et avec un suivi total), son sublime V8 atmosphérique n'engendrant pas trop de surtaxe. En revanche, les plus chères vont encore décoter. La GTS, fabriquée à 1 850 unités, est la plus rare et puissante des Quattroporte : elle préserve mieux sa cote que la S. Comme la fiabilité mécanique est réelle et l'entretien pas si ruineux (distribution à chaîne, pas d'embrayage), l'italienne permet concilie plaisir et économie.
Chronologie
2003 : Lancement de la Quattroporte de 5ème génération. V8 d'origine Ferrari 4,2 l de 400 ch, boîte robotisée mono-embrayage Duoselect.
2005 : Déclinaisons Executive GT et Sport GT.
2007 : Apparition de la version Automatica à boîte ZF 6 rapports.
2008 : La face avant et les feux arrière sont redessinés. Un V8 4,7 l apparaît (430 ch en S puis 440 ch en GTS), mais le 4,2 l subsiste (405 ch).
2012 : Fin de production, la 6ème génération étant présentée, avec des blocs suralimentés.
3 points clés
- V8 magique
- Prix attractif
- Décote faible voire nulle
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 12/01/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.