Acheter une FIAT RITMO ABARTH 130 TC
Stéphane Schlesinger le 19/03/2021
Sous carrosserie peu gracieuse, la Ritmo Abarth cache un moteur exceptionnel, rageur et chantant. Une vraie italienne au sang chaud, efficace et prodigue en sensations.
La rage au cœur
Lancée en 1978, la Ritmo est la première vraie nouvelle Fiat depuis la 131 de 1974. Elle succède à la brillante 128 dont elle récupère les épures de suspension ainsi que les moteurs 1,1 l et 1,3 l. Très sûre et confortable, elle surprend par sa ligne, tout en décevant par sa finition bâclée et sa direction lourde. Cela dit, dans sa chasse à la VW Golf, elle évolue continûment et se dote en 1981 d'une version sportive : la 125 TC. Préparée par le célèbre spécialiste Abarth, membre du groupe Fiat, elle vise d'abord l'homologation en Groupe N et ne doit initialement être produite qu'à 5 000 unités. Elle bénéficie de trains entièrement revus et se chausse de jantes en alliage de 14 pouces qui cachent quatre freins à disques. Arborant un bouclier avant qui intègre des antibrouillards ainsi qu'un aileron sous la lunette arrière, elle se signale par son gros double-arbre 2,0 l Lampredi de 125 ch. Allié à une boîte 5 ZF, il confère à l'auto d'excellentes performances.
Capable de plus de 190 km/h, elle bat la Golf GTI face au chrono, lui tient la dragée haute côté tenue de route et freine plus fort. Seulement, elle est loin de se montrer aussi vive et agréable à piloter. En outre, l'importateur français de VW commercialise une GTI 16S mise au point par Oettinger, plus performante (mais moins fiable) que la Fiat. Celui-ci restyle sa Ritmo fin 1982, ce qui signe l'arrêt de la 125 TC, fabriquée à 9 174 unités. C'est moins que la Golf mais près du double de l'objectif initial ! En 1983, il relance une version Abarth, la 130 TC facturée 70 900 F (22 500 € actuels). Cette fois, grâce à deux carburateurs double corps au lieu d'un et un allumage électronique Magneti Marelli Digiplex, elle développe 130 ch, perd une trentaine de kilos et affûte ses trains roulants.
Plus efficace que la 125 TC, plus rageuse aussi, la 130 TC fait fumer le chrono mais demande toujours du muscle pour être domptée. La facilité perd ce que les sensations gagnent. De surcroît, son moteur chante vraiment très bien ! Malheureusement, la sortie de la charismatique Peugeot 205 GTI début 1984 la renvoie dans l'ombre, elle qui n'est plus très jeune, et malgré sa vélocité, elle ne peut lutter commercialement. Elle bénéficie de trop légères retouches fin 1985, à l'instar des autres Ritmo. Outre une calandre carénée autour des projecteurs, elle place sa plaque d'immatriculation arrière sur le bouclier et adopte des jantes rappelant par leur style celles de la Uno Turbo ie. L'Abarth 130 TC tire sa révérence en 1987, produite à 13 158 unités.
Précautions d'achat
Fabriquée selon des méthodes dépassées, la Ritmo Abarth est très sensible la corrosion qui attaque carrosserie mais aussi planchers et traverses. Elle souffre aussi de pépins électriques. Heureusement, sa mécanique est très robuste si elle a été soignée : vidanges régulières, courroie de distribution changée en temps et en heure, temps de chauffe respectés.
La cote
Progressivement, la Ritmo Abarth sort de l'ombre. Elle qui ne valait que 5 000 € en bon état en 2014 réclame désormais un minimum de 8 000 €, et continue à progresser. Comptez 10 000 € pour une belle 130 TC.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 19/03/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.