Acheter une FIAT 1500 1.5 (1963 - 1966)
Stéphane Schlesinger le 23/09/2020
Au début des années 50, on est tout au début du miracle économique italien. On en a une conscience aigüe chez Fiat, où on imagine dès le début décliner sa berline 1100 de type 103, lancée en 1953, en un cabriolet.
Valeur à suivre
Un premier est dévoilé en 1955, dessiné par Luigi Rapi dans un style très américain. Il est doté dès 1957 du moteur 1,2 l de la 1100 TV, qui équipera aussi la Simca Aronde. Rebaptisé 1200, le cabriolet se démode pourtant vite, aussi, en 1959, il adopte une nouvelle carrosserie signée Pinin Farina, et reçoit un nouveau type : 118G. Il se voit jouxté d'un coupé, dont la diffusion restera confidentielle. D'un style moderne, sobre et élégant, ce nouveau dessin annonce celui des Ferrari 250 GTE et surtout Peugeot 404 Coupé/Cabriolet... En plus du 1,2 l, la Fiat découvrable adopte un moteur inédit et alléchant, conçu par OSCA, société des frères Maserati. Doté d'une culasse à deux arbres à cames en tête, il s'agit d'un 1,5 l développant 90 ch : ainsi naquit le 1er cabriolet 1500 (type 118S), extrêmement rare puisque produit à 300 unités. Très rapide (170 km/h), il devient 1500S en 1961 puis 1600S en 1962 (type 118SA), sa cylindrée accrue de 100 cm3 permettant à la puissance de passer à 100 ch. Cette évolution se signale aussi par l'apport de quatre freins à disques, alors que la prise d'air de capot se décale à gauche. Mais en 1963, suite au lancement des berlines 1300/1500, le cabriolet en reprend le bloc 1,5 l à chambres de combustion polysphériques conçu par Aurelio Lampredi, transfuge de chez Ferrari. Développant 72 ch, il remplace le 1,2 l et à cette occasion, la Fiat découvrable bénéficie d'un restylage, signalé par une calandre élargie et la perte de prise d'air de capot. La 1600S se distingue par ses quatre projecteurs et sa présentation plus cossue, tandis que la 1500, de type 118H, très homogène représente le gros des ventes. Elle se révèle également plus facile à vivre car son moteur, plus simple avec son arbre à cames latéral, se montre moins délicat, tout en garantissant d'excellentes performances : elle pointe à 160 km/h. Ce sont 15 km/h de moins que pour la 1600S mais voilà, la 1500 est bien plus abordable : 15 500 F en 1964 (soit 21 600 € actuels) contre 20 000 F... Seulement, une MGB, elle aussi dessinée par Pininfarina et forte d'un 1,8 l de 90 ch revient à 16 750 F : une concurrente redoutable ! Plus paisible et confortable, la 404 Cabriolet coûte, elle, 17 750 €. Autre sérieuse opposante, dotée d'un superbe double arbre de 106 ch, l'Alfa Romeo Giulia Spider type 750, qui propose ses charmes à plus de 22 000 F.
En 1965, les deux versions de la Fiat reçoivent une boîte à cinq rapports entièrement synchronisés, une rareté à l'époque, alors que l'écusson de calandre n'est plus vertical mais circulaire. Simultanément, grâce à un volant mieux placé, elles améliorent leur position de conduite, tandis que le cockpit subit des retouches. Elles tirent leur révérence en 1966, remplacées par la 124 Spider, qui rencontrera un immense succès. La série 118 a quant à elle été produite à 35 000 exemplaires entre 1959 et 1966, dont 2 275 cabriolets 1600S et 22 941 1500, soit tout de même plus que la Peugeot (10 388 exemplaires découvrables produits).
Aujourd'hui, le cabriolet 1500 constitue une proposition très intéressante. Assez vif, sûr, agréable à conduire, fiable et doté d'une meilleure tôlerie que les Spider 124, il est plus rare que celui-ci et profite d'une réserve de prise de valeur intéressante, surtout que grâce à son moteur produit à des millions d'exemplaires, il est relativement aisé à entretenir. Un point crucial pour qui aime se servir souvent de son ancienne.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 23/09/2020, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.