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Salon de Genève 2006
SAAB Aero X
Jean Michel Cravy le 03/03/2006
Présenté au Salon de Genève 2006, la concept car Saab Aero X est une très jolie surprise. On n'attendait pas de Saab un concept car aussi beau, séduisant et novateur.
C’est une très jolie surprise, on n’attendait pas de Saab un concept car aussi beau, séduisant et novateur. Il est l’œuvre d’Anthony Lo, qui a pris la succession de Michael Maurer, parti chez Porsche, à la tête du design Saab. La Saab Aero X séduit d’abord par un style très fin et particulièrement épuré, à mille lieues des complexités tarabiscotées du « flame surfacing » cher à Chris Bangle qui sévit chez BMW. Manifestement, Anthony Lo s’est largement inspiré du patrimoine Saab, également spécialiste aéronautique, pour dessiner son Aero X.
Le fuselage, pardon la carrosserie, est lisse et fluide. On sent que le vent l’effleure à peine, la caresse sans s’y arrêter. Ici, point de portes articulées ni de montant de pare brise, mais une immense verrière semblable à celle d’un avion de chasse, qui offre au pilote une vue panoramique. Pour l’accès à bord, cette verrière est motorisée et articulée pour se soulever de la carrosserie et se dégager vers l’avant. Impressionnant. On n’imagine guère une voiture de production dotée d’un tel système, mais après tout pourquoi pas ?
Dans l’habitacle, œuvre d’Erik Rokke cette fois, même souci de présentation épurée, et réduite à l’essentiel. Un véritable cas d’école du fameux design scandinave. L’instrumentation et les commandes se reflètent de manière holographique sur une plaque en verre grâce à des graphiques en 3D, offrant le spectacle d’une précision chirurgicale, dans une ambiance électroluminescente verte, froide, et très high-tech.
Ce grand coupé sport à deux places (4,67 m de long) n’oublie pas d’être serviable, grâce à deux grands coffres capables d’embarquer les indispensables clubs de golf. Il y a bien longtemps qu’on n’avait vu chez Saab un concept car vraiment alléchant. Pour être honnête, les précédents (9 X, 9-3X, 9-3 Sport-Hatch) avaient suscité bien moins d’émotion. Reste à savoir si l’Aero X ne restera qu’un pur exercice de style, ou bien s’il peut préfigurer une voiture de sport capable de succéder enfin à la Sonett des années 60, restée jusqu’ici sans descendance.
A défaut de pouvoir répondre pour l’heure, considérons attentivement l’autre aspect intéressant développé par l’Aero X : sa motorisation. Il s’agit d’un V6 turbo de 2,8 litres de cylindrée, une mécanique habituelle chez Saab. Pas de quoi soulever l’enthousiasme, me direz-vous. Et pourtant. D’une part, il fonctionne exclusivement au bioéthanol, un carburant « vert », écologique (émissions de C02 réduites à presque rien), et parfaitement renouvelable, puisqu’issu de l’agriculture. Et d’autre part, il délivre une puissance très élevée : 400 chevaux et 500 Nm de couple, grâce, entre autres, à l’indice d’octane plus élevé de ce bioéthanol pur (E100) que celui de l’essence : 106 d’indice RON contre 95, à un taux de compression lui aussi très élevé, et à une paire de turbos à géométrie variable.
L’utilisation de cette puissance abondante s’opère par le biais d’une transmission intégrale, et d’une boîte robotisée à 7 rapports et double embrayage, permettant de passer les vitesses à la volée, sans lever le pied de l’accélérateur. Les performances, simulées par ordinateur, sont plus qu’intéressantes. L’Aero X pourrait abattre un 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes, tandis que la vitesse autolimitée est établie à 250 km/h. Mais nul doute que, débridée, cette Saab de sport serait capable de frôler les 300 km/h… Concilier performances et environnement, voilà qui pourrait réconcilier les écologistes militants avec le plaisir de l’automobile.