Salon de Detroit 2006

CHRYSLER Imperial Concept

Jean Michel Cravy le 18/01/2006

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Chrysler est le champion toutes catégories des concepts cars au dessin somptueux comme le prouve le Chrysler Imperial Concept du Salon de Detroit 2006.

Chrysler est le champion toutes catégories des concepts cars au dessin somptueux… qui n’auront jamais vu le jour ! Il y a gros à parier que, malheureusement, l’Imperial dévoilée à Detroit, ira, elle aussi, rejoindre le panthéon des fantasmes inassouvis. Hélas…

CHRYSLER Imperial Concept CHRYSLER Imperial Concept

L’Imperial, donc, se présente comme une considérable limousine d’apparat, longue de 5,43 mètres. La silhouette générale, imposante, fait d’emblée penser à la Rolls Royce Phantom qui, elle, existe bien. La référence n’est sans doute pas innocente, mais malgré sa stature orgueilleuse, l’Imperial parvient à se montrer plus subtile et moins inutilement arrogante que la Rolls. On pourrait presque parler de finesse… Non pas dans les volumes, évidemment, mais dans le traitement de ceux-ci.

On retrouve bien sûr la grosse calandre chromée soulignée par le sigle ailé, signature de la maison Chrysler, lesquelles ailes commandent le délicat dessin arrondi du capot qui contribue à alléger la silhouette. Le dessin des doubles phares à support parabolique en aluminium évoque les grands phares de la belle époque, mais sont des unités on ne peut plus modernes, à LED. L’arrière est traité de la même façon, avec une poupe pointue en forme de pointe de bateau, type bobtail, très en vogue dans les années 30. Là encore, cette superposition de volumes évite à cette massive auto de ressembler à ce à quoi fait précisément penser une Rolls : un char d’assaut !

L’accès à l’habitacle est grandement facilité par des portières à grand débattement, s’ouvrant en opposition, sans pied milieu… comme une certaine Rolls Royce ! L’aménagement est particulièrement luxueux, comme il se doit, mais traité avec un certain raffinement, sans excès. On y retrouve un camaïeu de ton marron et crème pour le cuir et de velours, de nombreux parements bronze poli (planche de bord en bois California ornée de cadrans délicieusement rétros, consoles) soulignent agréablement cette ambiance de luxe discret. Les sièges montés sur des ancrages qui donnent l’impression qu’ils flottent contribuent à alléger l’ameublement de ce salon roulant.

Le choix du nom Imperial par Chrysler n’est pas gratuit. C’est un nom qui évoque la belle époque où Chrysler faisait partie des grands. Il y eut une longue lignée d’Imperial dignes d’intérêt depuis 1926 jusque dans les années 60. Elles étaient alors les égales des Lincoln et autres Cadillac. Après quoi, la lignée s’abâtardit et disparut au seuil des années 90. Ce concept car serait-il le signe d’une renaissance ? Chrysler le voudrait bien, sans doute, mais ne semble guère décidé à se lancer.

Aujourd’hui, Chrysler n’a plus l’aura de prestige qu’elle put avoir, et l’échec de la Maybach n’incitera sans doute pas le groupe DaimlerChrysler à donner le feu vert à une telle aventure. Dommage parce que l’Imperial est bâtie sur une base technique très vraisemblable, avec une plateforme LH empruntée à la 300C, rallongée de… 43 centimètres s’il vous plait, et un V8 5,7 litres Hemi providentiel puisque mis en service un peu partout sur les modèles de production Chrysler et Dodge, développant ici 340 chevaux. De quoi permettre à l’Imperial, en toute théorie, d’abattre un 0 à 100 km/h en 5,5 secondes et d’atteindre les 255 km/h en pointe. Des performances plus qu’honorables. Mais voilà…

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