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Rétromobile 2008
LAMBORGHINI Jarama 400 GTS
Gilles Bonnafous le 12/02/2008
Modèle quelque peu délaissé, la Lamborghini Jarama a vécu dans l'ombre de ses glorieuses sœurs, Miura, Espada et Countach. Elle mérite sans doute d'être redécouverte.
Modèle quelque peu délaissé, la Lamborghini Jarama a vécu dans l’ombre de ses glorieuses sœurs, Miura, Espada et Countach. Elle mérite sans doute d’être redécouverte.
L’exemplaire présenté par Autodrome, le négociant de Cannes également importateur Pagani, est une 400 GTS, évolution de la Jarama apparue en 1972. Il se signale par son remarquable état de présentation et de fonctionnement. De plus, tout est d’origine, y compris la peinture, sur cette voiture qui date de 1974 et n’a parcouru que 48 000 kilomètres. Ce qui est rare sur une GT de plus de 30 ans.
Son historique est limpide. Vendue en France, où elle est toujours demeurée, elle n’a connu que trois propriétaires, qui l’ont soigneusement entretenue et scrupuleusement maintenue dans son état original. Le premier d’entre eux fut du reste l’un des deux associés d’Autodrome, qui l’a ensuite vendu à un client.
Succédant à l’Islero, la Jarama 400 GT 2 + 2 a été lancée au salon de Genève de 1970. Paolo Stanzani, le directeur de Lamborghini, souhaite construire une voiture plus compacte et plus sportive que sa devancière, une sorte de modèle intermédiaire entre l’Espada et la Miura. Il conçoit la future Jarama à partir d’une plate-forme d’Espada raccourcie, d’où un empattement court de 2,38 mètres générant un important porte-à-faux avant. Lequel profite au coffre à bagages, dont la capacité de 250 litres apparaît exceptionnelle pour un modèle de cette catégorie.
Il en résulte une certaine lourdeur de style, bien que ce dernier soit dû au crayon de Marcello Gandini. Le maître travaille alors pour Bertone, auquel Lamborghini est désormais associé pour le design de ses voitures. La Jarama ne manque pourtant pas d’une certaine élégance. Sa carrosserie a été réalisée par Marazzi, maison issue de la Carrozzeria Touring. L’habitacle associe le cuir et la peausserie, mais la planche de bord en bois de la voiture exposée à Rétromobile correspond à une commande spéciale. Bertone a innové avec des phares à paupières rétractables, tandis que l’équipement comprend des vitres électriques.
La voiture est motorisée par le V12 Lamborghini de quatre litres à quatre arbres à cames en tête. Issu de l’Islero, il est implanté classiquement à l’avant. Une large prise d’air sur le capot, des sorties d’air sur les ailes avant et de nouveaux feux arrière, identiques à ceux de la De Tomaso Deauville, singularisent la GTS, seconde mouture du modèle. Le moteur gagne également 15 chevaux, passant à 365 ch. Le V12 est doté de l’allumage électronique. L’intérieur a également été quelque peu remodelé, tandis qu’un toit amovible en deux parties est proposé en option.
Dernière représentante d’une lignée inaugurée avec les 350 GT et 400 GT, et qui additionna des échecs commerciaux, la Jarama ne connut guère le succès. Un peu plus de 300 voitures seulement furent produites de 1970 à 1976, dont la moitié de GTS. Une précision : le nom de baptême de la voiture ne fait pas référence au circuit automobile andalou, mais a un célèbre élevage espagnol de taureaux…