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Rétromobile 2004
SIMCA Gordini
Gilles Bonnafous le 13/02/2004
Dans sa livrée bleu de France et avec sa magnifique ligne profilée, la Simca Gordini est, en 1937, la première d'une série de trois voitures réalisées par Amédée Gordini.
Dans sa livrée bleu de France et avec sa magnifique ligne profilée, la Simca Gordini accueille les visiteurs du stand ICC. Cette superbe création du sorcier est, en 1937, la première (châssis 823885 et immatriculation 726 RL 8) d’une série de trois voitures réalisées par Amédée Gordini jusqu’en 1939. Construite sur le châssis retaillé de la Simca 8, elle reçoit une carrosserie en aluminium très légère puisque son poids est évalué à 450 kilos.
La Simca Gordini est motorisée par le quatre cylindres en ligne à soupapes en tête de la Simca 8 (1089 cm3). Préparé, il reçoit un cache-culbuteurs en aluminium et un carburateur Solex 35 AIP. Les diverses améliorations qu’il a subies en portent la puissance de 32 ch (moteur de la Simca 8 de série) à 60 ch.
Deux autres Gordini seront construites en 1938 et 1939 sur la base de la Simca 8, dont la carrosserie, toujours en aluminium, gagnera en qualité aérodynamique. La deuxième voiture (immatriculation 725 RL 8), dont le dernier propriétaire était Madame Elder, n’a pas été retrouvée. Quant à la dernière (immatriculation 4096 RM 6), c’est le « tank » aujourd’hui conservé au Musée National de l’Automobile de Mulhouse : la voiture a remporté l’indice de performance au Mans en 1939 devant la Gordini exposée à Rétromobile. Après la guerre, le tank courra la coupe Robert Benoist (1945). C’est l’époque où Amédée Gordini passe aux monoplaces, toujours avec Simca.
Pilotée par Amédée Gordini, la Simca Gordini 726 RL 8 remporte le Bol d’Or en 1938 (classement général) en battant les grosses cylindrées. La même année, elle dispute les 24 Heures du Mans, pilotée par Viale et Breillet (abandon au 111e tour). Elle est ensuite alignée à la Coupe du Casino de La Baule et au Tourist Trophy (Gordini et Breillet au volant). En 1939, la voiture retrouve les 24 Heures du Mans, où elle termine treizième au général (équipage Lapchin-Plantivaux), puis elle court la Coupe de la Commission Sportive (circuit de Reims).
Après la guerre, la voiture dispute la Coupe Robert Benoist qui se tient au Bois de Boulogne en 1945 (Cayeux au volant), puis l’année suivante le Prix du Casino de Nice (pilote Alin), le Circuit de Boulogne à Dijon et le Circuit de Nantes.
L’historique de la Simca est bien connu. Sa carrière sportive terminée, elle est cédée (avec un lot de voitures et de moteurs) par Amédée Gordini au Musée du Bec-Hellouin, en Normandie. Elle y reste une bonne vingtaine d’années, menant une vie végétative, avant d’être acquise par Athanée (marchand parisien dans les années 80). Après la déconfiture de ce dernier, la voiture est acquise par un collectionneur, auquel l’actuel propriétaire, Pierre Olivier Chazette, l’a achetée en 1997 par l’intermédiaire d’Arnaud Séné.
Jamais restaurée, la voiture nous est parvenue dans sa configuration d’origine, « entièrement dans son jus ». Elle fonctionne très bien et roule régulièrement. Elle est du reste venue à la Porte de Versailles par la route. Et grâce à son poids plume, elle offre des performances surprenantes.
Passionné par l’histoire Gordini et les voitures bleues, Pierre Olivier Chazette est littéralement tombé amoureux de sa voiture. Très sensible à l’esthétique automobile, il a succombé à la ligne intemporelle de la Gordini, qu’il trouve magique. Chez lui, il l’a installée dans un salon véranda qu’il a construit autour de la voiture ! Mais il nous rassure, ladite véranda ouvre directement sur la route…