Saga Simca

Il y a 70 ans, les premières Simca sortaient de l’usine de Nanterre. La remarquable réussite de la marque sera aussi celle de son créateur, Henri Pigozzi.

sommaire :

SIMCA Aronde

Gilles Bonnafous le 06/04/2005

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La naissance de l’Aronde répond en 1951 à la volonté d’Henri Pigozzi, le patron de Simca, d’affirmer son indépendance à l’égard de Fiat. Attendue au salon de Genève en mars 1951, la Simca 9 Aronde attendra le 31 mai pour être dévoilée. Nouveau cheval de bataille de la marque, elle se substitue à la Simca 8 1200, un modèle de transition lancé un an et demi plus tôt.

Si mécaniquement la nouveau-née emprunte beaucoup à sa devancière (moteur de 1221 cm3 étroitement dérivé mais porté à 45 ch et transmission identique), sa carrosserie monocoque est entièrement nouvelle. Pour la première fois, une Simca ne partage aucun embouti commun avec une Fiat. D’inspiration américaine, sa carrosserie ponton aux contours arrondis est due à René Dumas.

Aronde, 1951
Aronde, 1951 D.R.
Aronde, 1951
Aronde, 1951 D.R.

Quelques centaines de voitures de pré-série sont vendues à des clients privilégiés à partir du printemps 1951. La véritable commercialisation de la voiture commence en automne, quand elle est la vedette du stand Simca du salon de Paris, lequel accueille désormais une gamme spécifiquement française. La berline Aronde y est épaulée par les prototypes de deux utilitaires, un break et une fourgonnette, qui ne seront diffusés qu’un an plus tard.

A des fins publicitaires, Henri Pigozzi reprend avec l’Aronde les records d’endurance, qu’il avait réussis avant la guerre avec la Simca 8. En août 1952 sur le circuit de Montlhéry, une Aronde de série parcourt plus 50 000 kilomètres à 117 km/h de moyenne, s’adjugeant cinq records internationaux.

Aronde, 1951
Aronde, 1951 D.R.
Aronde, 1954
Aronde, 1954 D.R.

Le 17 mars 1953, la 100 000e Aronde sort des chaînes de Nanterre, soit 17 mois seulement après le lancement du modèle. La voiture s’avère une redoutable concurrente de la Peugeot 203, par rapport à laquelle elle se révèle plus chère mais plus nerveuse et plus brillante. Pour autant, son quatre cylindres est techniquement en retard sur le modèle de Sochaux à la culasse hémisphérique et au chemisage amovible.

Rue de la Paix, 1956
Rue de la Paix, 1956 D.R.
Elysée Matignon, 1957
Elysée Matignon, 1957 D.R.

La saga Aronde est lancée. Le modèle va donner naissance à de nombreuses évolutions et dérivés, qui connaîtront un grand succès dans le segment du milieu de gamme au cours des années cinquante. Autour de l'Aronde, Simca développe tout un éventail de berlines correspondant à tous les goûts et à toutes les bourses : Quotidienne, puis DeLuxe (bas de gamme), Aronde Luxe, puis Elysée (gamme moyenne), Elysée Matignon et Montlhéry (haut de gamme).

A partir de 1954, ces modèles sont épaulés par la Grand Large, une séduisante et très chic berline deux portes sans montants, qui donne elle-même naissance en 1956 à la très exclusive Rue de la Paix, une version aussi sophistiquée que limitée. Sans parler du break Châtelaine et des utilitaires (Commerciale, Messagère et pick-up Intendance).

Elysée, 1958
Elysée, 1958 D.R.
Châtelaine, 1958
Châtelaine, 1958 D.R.

L’Aronde reçoit son premier lifting avec le modèle 1954. Ce dernier est notamment reconnaissable à sa nouvelle calandre arrondie et dotée d’un motif central circulaire. La planche de bord a également été redessinée et de nouveaux habillages sont disponibles.

Grand remodelage en 1956 pour une Aronde modernisée, dont le design plus incisif est baptisé « ligne Océane ». Les traits caractéristiques en sont une belle et très américaine calandre en forme de V, des phares équipés de visières et des ailes arrière anguleuses qui n’osent pas se dire ailerons. La mécanique est également concernée. Baptisé Flash, le moteur voit sa cylindrée portée à 1290 cm3.

Aronde, 1954
Aronde, 1954 D.R.
Grand Large, 1956
Grand Large, 1956 D.R.

En 1958, un modèle au tempérament quelque peu sportif fait son apparition, la Montlhéry. Il s’agit d’une Elysée dotée du moteur Flash Spécial, qui équipe les coupés et cabriolets. Avec 57 ch, cette Aronde vitaminée atteint les 140 km/h. Elle doit son nom à l’Elysée de série, qui, en avril 1957 à Montlhéry, s’est adjugé 14 records du monde et 27 records internationaux en parcourant 100 000 kilomètres à plus de 113 km/h de moyenne.

Dans sa forme originelle, l’Aronde se retirera au salon de Paris de 1958 au profit de la P60, dont le design sera profondément renouvelé.

Montlhéry, 1958
Montlhéry, 1958 D.R.
Aronde records du monde, 1957
Aronde records du monde, 1957 D.R.
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