Saga NSU
Grand constructeur de deux roues, NSU est passé très tôt à l¹automobile. Son nom reste attaché à la Prinz et au moteur Wankel.
sommaire :
NSU 1200 TT
Gilles Bonnafous le 31/01/2007
Jacky Molet est le troisième propriétaire de la NSU 1200 TT superbement restaurée, qu’il a engagée au Monte-Carlo Historique. La voiture, sortie d’usine en 1967, avait été achetée neuve par Gérard Decourteix, pilote officiel NSU de l’époque. Il l’a acquise en 2003.
Originaire de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, Jacky Molet appartient à l’écurie JWR Racing Champagne. Ce dixième Monte-Carlo Historique et pour lui le premier. C’est aussi le baptême du feu pour la voiture dans une grande épreuve. Dans cette perspective, elle a été rodée pendant un an dans des compétitions régionales.
NSU 1200 TT Motorlegend
Motorlegend
En 1992, la 1200 TT a été reconditionnée en 1000 TTS. C’est Louis Meznarie qui a monté le moteur 1000 TTS, une référence. Le sorcier de Corbeil-Essonnes et réputé préparateur fut, dans les années soixante et soixante-dix, le responsable du service compétition NSU en France.
Pour la course, il tirait à l’époque plus de 100 ch de cette mécanique sophistiquée, fruit de la grande expérience acquise dans la production de motos, dont NSU fut le premier constructeur mondial dans les années cinquante. Gérard Larousse, Guy Chasseuil, Bernard Darniche et Marie-Claude Beaumont étaient alors les pilotes français de la marque de Nesckarsulm.
Motorlegend
Motorlegend
Le 1000 TTS affiche aujourd’hui 30 000 kilomètres — la caisse quant à elle se situe aux alentours de 80 000 kilomètres. Avec deux double carburateurs Weber DCOE de 40 millimètres et un échappement spaghetti, le 996 cm3 à un arbre à cames en tête développe 85 ch (contre 65 ch pour le moteur 1200 d’origine). Grâce à son poids plume de 680 kilos, la petite berline dépasse les 170 km/h.
Motorlegend
Motorlegend
Petites entorses à l’origine, la NSU a reçu des ailes élargies de Groupe 2, tandis que le tableau de bord a été modernisé pour des raisons pratiques et de sécurité. Sur les routes hivernales, Jacky Molet et son navigateur Gilles Demeure vont devoir affronter le froid. La voiture est en effet dépourvue de chauffage pour cause d’échappement spaghetti.
La NSU 1200 TT est la descendante de la Prinz 4, une bicylindre de 600 cm3 lancée en 1961, dont la ligne séduisante doit beaucoup à la Chevrolet Corvair. Plus spacieuse mais dotée du même design, la 1000 bénéficie en 1963 d’un quatre cylindres en ligne de 996 cm3. Réalisée en alliage léger, cette mécanique de 43 ch reste fidèle à la technique NSU de l’arbre à cames en tête et du refroidissement par air.
Motorlegend
Motorlegend
Motorlegend
Motorlegend
En 1965, NSU présente une variante sportive, la 1000 TT — pour Tourist Trophy, la célèbre épreuve britannique lieu des exploits des motos de la marque. La cylindrée passe à 1085 cm3 et la puissance à 55 ch. Légère et bénéficiant d’un excellent comportement routier, elle va faire en Groupe 1 une belle carrière en rallyes. Toutefois, pour faire face à la rude concurrence des Mini Cooper S et R8 Gordini de cylindrée supérieure (1300 cm3), la TT passe à 1200 cm3 et 65 ch en 1967.
Motorlegend
La génération Prinz connaît son apogée en 1967 avec la TTS, une voiture conçue pour un usage sportif. Sa brillante mécanique de 996 cm3 est empruntée à la 1000, non à la TT, pour pouvoir courir dans la classe un litre. Un arbre à cames spécial, une compression augmentée, deux carburateurs Solex double corps et un radiateur d’huile font passer la puissance à 70 ch.
L’usine propose une version compétition plus poussée de 85 ch. Un niveau qui sera largement dépassé par les préparations de course. La 1000 TTS remportera de nombreuses victoires de classe dans les épreuves internationales, notamment à Spa en 1967.