Saga Lancia
En 1906, Vincenzo Lancia crée son entreprise à Turin. Innovation, luxe et performances, l’homme donne à la marque sa philosophie pour l’ensemble de son existence.
sommaire :
LANCIA Aurelia B 24
Gilles Bonnafous le 07/09/2005
Dévoilé au salon de Bruxelles en janvier 1955, le spider Aurelia B 24 relève du même design que l’Alfa Romeo Giulietta spider. Due à Pinin Farina, sa ligne constitue l’un des chefs-d’œuvre du design automobile. La voiture est destinée au marché d’outre-Atlantique, d’où son surnom America. En témoigne notamment son spectaculaire pare-brise panoramique à la mode américaine.
Lancia
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La B 24 est basée sur le coupé B 20 de quatrième série, dont l’empattement a été raccourci de 21 centimètres (2,45 mètres). Afin d’abaisser la ligne du capot, le filtre à air, la pompe à eau et le ventilateur ont été déplacés. De même, le levier de vitesses et implanté au plancher. La voiture est réalisée en conduite à droite et à gauche, cette dernière étant appelée B 24S — le S signifie sinistra, gauche en italien, et non pas Sport !
La voiture emprunte à la B 20 sa technique sophistiquée : V6 de 2,5 litres développant 118 ch et boîte-pont à quatre rapports. Ainsi gréée, la B 24 file à 185 km/h. Son essieu arrière type De Dion, doté d’une bielle de guidage transversale Panhard, lui vaut un excellent comportement routier. Les voitures vendues aux Etats-Unis verront leur puissance ramenée à 108 ch en recevant l’arbre à cames de la berline B 12.
Lancia
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D.R.
G. Bonnafous
L’Aurelia B 24 apparaît comme un véritable spider, non un cabriolet abusivement baptisé ainsi pour des raisons commerciales comme on le voit souvent. De finition spartiate, il est doté de petites portes et se trouve dépourvu de vitres latérales, remplacées par des écrans amovibles en perspex. Son look sportif est souligné par des pare-chocs en deux parties. L’équipement est succinct à l’image du tableau de bord d’inspiration janséniste.
Modèle sportif élitiste, le spider B 24 est proposé à un prix prohibitif. Aux Etats-Unis, il est même vendu à un tarif supérieur à celui de la Cadillac Eldorado ! Il sera construit à 240 exemplaires, dont une partie sombrera dans le naufrage de l’Andrea Doria le 25 juillet 1956 sur la route de l’Amérique…
G. Bonnafous
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Le spider cédera la place à un cabriolet plus confortable et d’usage plus aisé. Baptisé « convertibile » B 24S (conduite à gauche), il sera construit sur les cinquième et sixième séries de la B 20. Equipé d’un habitacle plus spacieux et mieux équipé, ainsi que de vitres latérales, il est reconnaissable à son pare-brise conventionnel et à ses pare-chocs d’un seul tenant. Les portières ont également été agrandies. Le « convertibile » motorisé par le V6 de la B 20 sixième série sera doté d’ailes arrière droites. Embourgeoisé et plus lourd, ce cabriolet, qui a perdu le caractère sauvage du spider, est un peu moins rapide que ce dernier.
L’Aurelia B 24 America peut être dotée d’un hard-top proposé par Pinin Farina. Mais il peut également recevoir un superbe hard-top fabriqué par la carrosserie Fontana, dont quelques exemplaires seulement seront réalisés.