Saga Lamborghini
L'histoire tourmentée de Lamborghini est l'aventure exceptionnelle d'un homme né sous le signe du taureau et qui se voulut le rival d'Enzo Ferrari.
sommaire :
LAMBORGHINI concept-cars et collectors de l'ère Audi
Vincent Desmonts le 06/06/2013
Lamborghini Miura Concept
Lamborghini est un constructeur historiquement prodigue en concept-cars, et sur ce plan, rien n'a changé après la reprise en mains par Audi. Des prototypes qui servent d'abord à préparer le public aux prochaines nouveautés, une stratégie classique chez les grands constructeurs. Ainsi Lamborghini profite-t-il du salon de Detroit 2003 pour présenter un concept-car annonçant la Murciélago Roadster, commercialisée un an plus tard. Un engin un brin caricatural, puisque rabaissé de... 13 centimètres par rapport au coupé Murciélago ! Lamborghini récidive au salon de Genève, à l'été 2005 : la firme y dévoile le spectaculaire Concept S, une étonnante barquette biplace dérivée de la Gallardo, alors toute récente. La Gallardo Spyder arrivera l'année suivante. Le Concept S restera cependant à ce jour le dernier concept-car « utile », puisque annonçant la commercialisation imminente d'un nouveau modèle.
En effet, en 2006, Lamborghini célèbre les 40 ans de la Miura au salon de Detroit avec un concept-car signé Walter de Silva, designer temporairement débauché chez Audi. Ce « Lamborghini Miura Concept » apparaît rétrospectivement bien peu inspiré : répondant aux canons du style néo-rétro le plus consensuel, il se contente de reprendre les lignes originelles de la Miura et de les accommoder à la sauce années 2000. Au programme, moins de chromes et des contours épurés. Les réactions sont si tièdes que tout projet de commercialisation est aussitôt écarté.
Murcielago Concept
Murcielago Concept
Lamborghini Concept S
Lamborghini Concept S
Lamborghini Miura Concept
Lamborghini Miura Concept
Lamborghini Estoque
Comme si la firme avait été échaudée par cet échec, il faudra attendre deux ans avant de revoir un concept-car Lamborghini. Mais l'attente en valait la peine : au Mondial de Paris 2008, alors que tout le monde attend une nouvelle Espada, c'est la spectaculaire berline Estoque qui est dévoilée ! L'auto s'inscrit alors dans la tendance des limousines ultra-sportives, qui allait donner naissance aux Porsche Panamera et Aston Martin Rapide. Hélas, l'Estoque ne connaîtra pas la même chance : présentée en pleine crise et au moment où Porsche entre dans la maison Volkswagen, la berline Lamborghini arrive au plus mauvais moment. On pleure encore cette terrible perte ! Avec ses proportions hors normes (5,15 mètres de long!) et ses hanches musclées, l'Estoque a une allure folle. Et son empattement supérieur à trois mètres lui permet d'accueillir sans problème quatre adultes dans un grand confort. Quelle tristesse !
Deux ans plus tard, le constructeur de Sant'Agata frappe à nouveau un grand coup, en levant le voile sur le concept-car Sesto Elemento. Un « Sixième Élément » (le carbone, composé portant le numéro 6 sur la table périodique des éléments) qui est au cœur du projet : cette supercar l'emploie de façon massive, profitant du savoir-faire de Lamborghini en la matière. Résultat, malgré son V10 issu de la Gallardo et sa transmission intégrale, la Sesto Elemento ne pèse que 999 kilos ! Techniquement, c'est du grand art : le carbone est partout, même dans les éléments de suspensions et dans l'arbre de transmission. Esthétiquement, la Sesto Elemento est sauvage, provocante, toutes en angles vifs et en agression visuelle. Du pur Lamborghini ! Le public est légitimement conquis. Si bien que quelques mois plus tard, la marque annonce la mise en production (en une toute petite série : 20 exemplaires seulement!) de la Sesto Elemento. Le prix ? 2,2 millions de dollars l'unité !
Le concept-car suivant sera davantage objet de controverses. Mais pour une marque de luxe comme Lamborghini, les marchés émergents et leur croissance à deux chiffres sont un passage obligé. D'où la présentation à Pékin en 2012 du 4X4 Urus, un véhicule plus adapté aux goûts et aux réseaux routiers de ces pays. Et puis ce n'est pas la première fois que Lamborghini se frotte à l'univers du tout-terrain : rappelons que le projet de véhicule militaire Cheetah avait débouché sur la production de l'extravagant LM002. Et puis l'Urus conserve tous les gènes Lamborghini, avec un look agressif aux limites de l'outrance, un carbone omniprésent et 600 chevaux sous le capot. Avec une hauteur sous toise de seulement 1,66 mètre et des voies larges, le Lamborghini Urus promet un agrément de conduite de sportive. Même si nos yeux d'européens trouvent plus de grâce dans l'Estoque, force est de reconnaître que l'Urus mérite mieux qu'un intérêt poli.
Côté design, Lamborghini s'est souvent inspiré de l'aéronautique et des avions de combat. Pour ses 50 ans, la firme n'a pas été chercher bien loin : le concept-car Egoista – dessiné, tiens donc, par Walter de Silva – est tout simplement un avion sans ailes ! Cette monoplace abrite son pilote sous une verrière rétractable et derrière un nez pointu digne d'un chasseur F-16. Mais contrairement à l'Urus ou au Sesto Elemento, l'Egoista ne sera pas produite. Heureusement ?
Lamborghini Sesto Elemento
Lamborghini Sesto Elemento
Lamborghini Egoista
Lamborghini Egoista
Parallèlement à ces concept-cars – qui parfois débouchent comme le Sesto Elemento sur une production en (petite) série – Lamborghini a également développé un fructueux commerce autour de modèles produits à une poignée d'exemplaires. C'est la Reventon, présentée au salon de Francfort en 2007, qui a ouvert le bal. Dérivée de la Murciélago, elle s'en distingue par une allure d'avion furtif et une carrosserie tout en angles. L'instrumentation s'inspire elle aussi des instruments de bord d'un aéronef, tandis que le V12 de 650 chevaux promet des performances supersoniques ! Vingt exemplaires à un million d'euros hors taxes sont produits, auxquels il convient d'ajouter autant de roadsters.
Cinq ans plus tard, au salon de Genève 2012, Lamborghini fait encore plus fort avec l'Aventador J : cette fois-ci, un seul et unique exemplaire est réalisé, pour un richissime collectionneur. Lequel doit être à coup sûr chauve à l'heure où vous lisez ces lignes, vu l'aspect littéralement décoiffant de cette barquette biplace sans pare-brise ! Évoquant par son patronyme la Miura Jota – modèle unique elle aussi – l'Aventador J se veut ultra radicale et ne craint pas d'en faire trop, comme toute Lamborghini qui se respecte. Elle reprend la coque en carbone, le moteur V12 (700 ch) et la boîte robotisée ISR de l'Aventador normale, mais l'absence de toit, de pare-brise ou de climatisation permet de grappiller quelques kilos au bénéfice des performances.
Visiblement motivée par la forte demande pour ces modèles très exclusifs, la marque n'attendra pas cinq ans pour récidiver : le salon de Genève 2013 est le théâtre d'un véritable clash des supercars, entre les McLaren P1, LaFerrari et... Lamborghini Veneno. Si les deux premières, frontalement concurrentes, s'accaparent les gros titres, la Veneno ne passe pas vraiment inaperçue. Il faut dire que son style pour le moins baroque n'est pas du goût de tout le monde, à tel point qu'un site internet américain ira jusqu'à la qualifier de « pire produit de l'Italie depuis le fascisme » ! Reste qu'il s'est quand même trouvé des clients près à débourser 3,5 millions d'euros pour s'offrir l'un des trois exemplaires vendus sur les quatre produits. Il faut dire qu'avec 750 chevaux sous le capot et un poids n'excédant pas 1 450 kilos, la Lamborghini Veneno accélère de 0 à 100 km/h en seulement 2,8 secondes, et atteint les 355 km/h en vitesse maxi...
Lamborghini Reventon
Lamborghini Reventon
Lamborghini Aventador J
Lamborghini Aventador J
Lamborghini Veneno
Lamborghini Veneno