Louis Vuitton Classic 2000
A l’occasion de l’an 2000, le concours "Automobiles Classiques et Louis Vuitton" change de nom et devient Louis Vuitton Classic. Il rejoint ainsi la famille des autres Louis Vuitton Classic organisés à Londres (au Hurlingham Club) et à New York (au Rockfeller Center).
sommaire :
MASERATI 250 F
Gilles Bonnafous le 09/09/2000
Du premier engagement en compétition de Maria-Teresa de Filippis, la course de côte Salerne-Cava dei Tirreni, à la Formule 1, il n’y a qu’un pas… de géant, que ce petit bout de femme a réussi à franchir grâce à sa force de caractère. Elle est ainsi devenue la première femme à courir en F 1.
Commencée modestement au volant d’une Fiat 500 Topolino, la carrière de Maria-Teresa de Filippis connaît sa première consécration sur une OSCA MT4, qui permet à la jeune pilote de prouver sa valeur dans le championnat italien 1100 Sport. Elle n’y remporte pas moins de sept victoires et huit deuxièmes places en deux ans. Prenant ensuite le volant d’une barquette Maserati A6 GCS, elle se classe deuxième du championnat transalpin des deux litres en 1955. Une saison qui la voit remporter notamment le course Catane-Etna, où elle établit un nouveau record de l’épreuve qui résistera pendant trois ans.
Maserati
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Intrépide, un peu casse-cou, Maria-Teresa de Filippis aime roule à fond, conjuguant ivresse de la vitesse et rage de vaincre. Les accidents ne l’épargnent pas, en particulier à Buenos Aires en 1956, puis au Mugello. Mais devenue pilote officiel Maserati, elle est fière d’être considérée comme l’un des meilleurs pilotes du monde en catégorie deux litres.
En entrant dans le grand bain de la Formule 1, la championne italienne franchit une nouvelle étape en 1958. Très attachée à la firme de Modène, elle opte naturellement pour la Maserati 250 F. Une machine sur laquelle Fangio a été champion du monde la saison précédente et qui restera la plus belle monoplace à moteur avant de l’après-guerre. Elle la reçoit au Grand Prix de Syracuse, où son complice, l’essayeur Guerino Bertocchi, a placé un ruban bleu porte-bonheur derrière le siège ! Maria-Teresa fait connaissance avec le bolide rouge, son levier de vitesses situé entre les jambes, la pédale de frein disposée à droite et l’accélérateur au milieu… Malgré son petit gabarit et ses 49 kilos, elle parvient à maîtriser la machine.
Au Grand Prix de Spa, elle termine derrière la fine fleur des pilotes de l’époque malgré le manque de compétitivité de sa voiture par rapport aux F1 d’usine. Une performance qui provoque l’admiration du roi Léopold de Belgique. Et à Monza, elle occupe la cinquième position lorsqu’elle est contrainte à l’abandon à six tours de la fin.
En 1959, Maria-Teresa de Filippis s’installe au volant d’une Lotus, puis d’une Behra-Porsche de F2 à moteur arrière. Mais douloureusement frappée par la mort de ses amis pilotes Luigi Musso, Eugenio Castellotti et Peter Collins, elle abandonne la compétition. Elle ne quitte pas pour autant un monde qui lui a valu tant de joies et de lauriers, et elle est élue secrétaire générale de l’Association des Anciens Pilotes de Grand Prix.