Grand Prix de l\'Age d\'Or 2007
Entamées sous la pluie, les festivités du Grand Prix de l’Age d’Or 2007, organisé les 23 et 24 juin sur le circuit de Dijon-Prenois, s’annonçaient sous de bien mauvais auspices. Mais l'arrivée du soleil samedi finit de parfaire ce week-end exceptionnel.
sommaire :
MASERATI Quattroporte III
Gilles Bonnafous le 27/06/2007
Jérôme Harmel n’était pas revenu sur le circuit de Dijon-Prenois depuis trente ans. Il avait alors huit ans et avait accompagné son père en Bourgogne pour une sortie du Club Maserati France. Le circuit ayant été loué communément avec le Club Morgan, les participants pouvaient profiter de la piste pendant une journée.
Souvenirs, souvenirs… Au volant de sa berline Quattroporte I, le père de Jérôme bataillait ferme avec les Ghibli et autres Indy ! Ce n’est pas sans émotion, ni sans une certaine fierté, que le fils évoque comment, dans la cuvette qui précède la Parabolique, la Quattroporte parvint à lâcher une Morgan qui s’accrochait à ses basques. Du coup, l’anglaise sortit de la piste pour effectuer quelques figures non imposées, habituellement baptisées toupies…
Gilles Bonnafous
Jérôme Harmel dans sa Maserati Quattroporte III Gilles Bonnafous
On comprend pourquoi Jérôme a pour la berline Maserati les yeux de Chimène. Trois décennies plus tard, il se trouve à nouveau à Prenois avec une Quattroporte III. Sa fille l’accompagne. Pour transmettre la passion.
Sa Quattroporte III, un millésime 1982 équipé du V8 de 4,9 litres, a appartenu à Frédéric Dard, qui l’avait acquise neuve en Suisse. Il en prit possession de suite après le salon de Genève, où elle avait été exposée sur le stand Maserati — ceci a été confirmé par l’usine. Frédéric Dard eut deux Quattroporte III, celle-ci, qu’il revendit à la fin des années 80, et une autre de couleur blanche qui se trouve toujours en Suisse aujourd’hui.
Gilles Bonnafous
Loïc Bailliard
Jérôme a acheté la voiture en 2003 de manière singulière, alors qu’il cherchait à reconstituer l’historique d’une autre Quattroporte III qu’il possédait — il l’a revendue depuis. La voiture se trouvait dans un dépôt-vente depuis treize ans dans l’attente de celui qui voudrait bien flasher sur elle. En parfait état, elle ne totalisait que 52 000 kilomètres.
Il en fait alors sa voiture d’usage, roulant tous les jours à son volant. La première année, il ne parcourt pas moins de 50 000 kilomètres dans l’imposant vaisseau de près de cinq mètres de long. Un magnifique salon roulant, avec en prime le formidable V8 Maserati, puissant et coupleux.
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous
Rappelons que la Quattroporte III relève de l’époque de Tomaso de la firme au trident. Construite, comme la Kyalami, sur la base de la Longchamp, elle apparaît au salon de Turin avant d’être lancée en novembre 1976. Dessinée par Giorgietto Giugiaro et construite chez Innocenti à Milan, elle reprend le V8 Maserati de 4,2 litres.
Loïc Bailliard
A partir de 1981, la voiture reçoit le V8 de 4,9 litres et 270 ch, dont une version à taux de compression supérieur approchera les 300 ch en 1986. La Quattroporte III sera alors capable d’une vitesse de 230 km/h malgré un poids supérieur à deux tonnes. Une masse qui s’explique notamment par la richesse de l’aménagement intérieur, qui lui vaudra le surnom de Rolls-Royce transalpine. Outre Frédéric Dard, citons, parmi ses illustres propriétaires, Luciano Pavarotti, Sandro Pertini, Président de la République italienne, et le roi du Maroc. Produite jusqu’en 1990, la Quattroporte III connaîtra la meilleure diffusion de la saga des berlines Maserati avec 2141 exemplaires construits en quatorze ans.
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous
La Quattroporte III de Jérôme affiche maintenant 108 000 kilomètres au compteur. Entretenue régulièrement — le joint de culasse a été changé il y a un an —, elle fonctionne parfaitement. Pour autant, Jérôme a cessé de rouler en Maserati au quotidien. Et il manque de place. C’est le cœur déchiré qu’il doit se résoudre à la vendre.
Il a toutefois conservé la Quattroporte de son père, une 4,2 litres première génération de 1967. Pas question de se séparer de ce bijou de famille, chargé des souvenirs de voyages en famille et de ses vacances d’enfant…
Loïc Bailliard
Gilles Bonnafous