Grand Prix de l'Age d'Or 2004
Pour cette ultime édition organisée sur le circuit de Montlhéry, les amoureux de mécaniques anciennes étaient venus nombreux pour voir évoluer une dernière fois les voitures sur ce monument historique de l'automobile.
sommaire :
SIMCA Aronde
Gilles Bonnafous le 19/06/2004
La naissance de l’Aronde répond en 1951 à la volonté d’Henri Pigozzi, le patron de Simca, d’affirmer son indépendance à l’égard de Fiat, dont la firme de Nanterre construit des répliques depuis sa naissance. Attendue au salon de Genève en mars 1951, la Simca 9 Aronde attendra le 31 mai pour être dévoilée. Nouveau cheval de bataille de la marque, elle va se substituer à la Simca 8 1200, un modèle de transition lancé un an et demi plus tôt.
Si mécaniquement la nouveau-née emprunte beaucoup à sa devancière (même moteur mais porté à 45 ch et transmission identique), sa carrosserie monocoque est entièrement nouvelle. Pour la première fois, une Simca ne partage aucun embouti commun avec une Fiat. L’Aronde s’avérera une redoutable concurrente de la Peugeot 203, par rapport à laquelle elle se révèle plus chère mais plus brillante. Pour autant, son quatre cylindres est techniquement en retard sur le modèle de Sochaux à la culasse hémisphérique et au chemisage amovible.
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Quelques centaines de voitures de pré-série sont vendues à des clients privilégiés à partir du printemps 1951. La véritable commercialisation de la voiture commence en automne, quand elle est la vedette du stand Simca du salon de Paris, lequel accueille désormais une gamme spécifiquement française. La berline Aronde y est épaulée par les prototypes de deux utilitaires, un break et une fourgonnette qui ne seront diffusés qu’un an plus tard.
A des fins publicitaires, Henri Pigozzi reprend avec l’Aronde les records d’endurance, qu’il avait réussis avant la guerre avec la Simca 8. En août 1952 sur le circuit de Montlhéry, une Aronde de série parcourt plus 50 000 kilomètres à 117 km/h de moyenne, s’adjugeant cinq records internationaux.
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La saga Aronde est lancée. Le modèle connaîtra de nombreuses évolutions et dérivés, qui constitueront un grand succès dans le segment du milieu de gamme inférieur des années cinquante et soixante. Autour de l'Aronde, Simca développera tout un éventail de berlines, de l'Etoile 6 dévitaminée et déchromée à la Montlhéry au tempérament quelque peu sportif en passant par la Monaco, une berline deux portes sans montants. Sans parler des utilitaires et des coupés et cabriolets.
C’est sur un coup de cœur que Dominique Charpentier a acquis son Aronde 1952. Il l’a achetée il y a trois ans à l’un de ses amis, qui devait s’en séparer pour achever la restauration d’un pick-up Chevrolet. L’ami l’avait sauvée d’une fin peu glorieuse alors qu’elle se trouvait dans une casse à Pantin.
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La voiture présente une caractéristique intéressante. Elle avait fait l’objet d’une commande spéciale par son premier propriétaire auprès de Paul Née, carrossier à Levallois, qui avait monté un toit ouvrant. Car, contrairement à Peugeot qui proposait une telle option sur sa 203, l’Aronde ne pouvait en être équipée. Le carrossier avait également doté la voiture d’une livrée bicolore, ainsi que d’un système de refroidissement d’air adapté aux pays chauds (sans doute pour l’Afrique du Nord).
Dominique, qui a reconstitué l’historique de son Aronde, n’est pas peu fier (et légitimement) de souligner qu’elle possède toujours son immatriculation d’origine KP 75. Mis à part une très partielle restauration, le reste est à l’avenant. La valeureuse Aronde fonctionne parfaitement et elle tourne actuellement dans un téléfilm racontant la vie de Dalida…