Le Mans Classic 2002
Les 20, 21 et 22 septembre 2002, les 24 Heures du Mans se sont penchés sur leur passé... de 1923 à 1975.
sommaire :
MASERATI Birdcage Type 61
Gilles Bonnafous le 21/09/2002
Engagée par Hartmut Ibing dans le plateau trois du Mans Classic, la Maserati Birdcage s'est illustrée en couvrant le tour le plus rapide des 24 Heures de 1960. Courant sous les couleurs de l'écurie américaine Camoradi et pilotée par l'équipage Masten Gregory-Chuck Daigh, elle connut ensuite des problèmes électriques. La voiture abandonna à la neuvième heure. Elle est l'une des trois Birdcage à carrosserie aérodynamique - longue queue et pare-brise très profilé - réalisées par Maserati pour les 24 Heures du Mans et les circuits rapides.
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Construite de la fin 1959 à 1961, la Maserati Birdcage Type 61 est une extrapolation de la Type 60 (une deux litres), dont le moteur, dessiné par Alfieri, a été porté à trois litres par réalésage - il atteint là ses cotes maximum. Cette évolution a été réalisée à la demande des clients américains. La voiture reprend à sa devancière l'essieu arrière de Dion et surtout le remarquable châssis multitubulaire constitué de tubes très fins, d'où son surnom de Birdcage (cage d'oiseau).
Alimenté par deux carburateurs Weber 48DCO3, le quatre cylindres double arbre à cames en tête de 2890 cm3 développe 250 ch à 6800 tr/mn. Il est accouplé à une boîte de vitesses à cinq rapports. Grâce à son poids plume (689 kilos dans la version Le Mans), inférieur d'environ 150 kilos aux Ferrari et Aston Martin, la Type 61 est créditée d'un bon 300 km/h (en définition aérodynamique). Par rapport aux multicylindres de la concurrence, elle bénéficie par ailleurs d'une faible consommation - de l'ordre de trente litres aux 100 km.
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Ces qualités font de la Birdcage une voiture extrêmement redoutable. Engagée dans le championnat du monde, elle domine souvent ses rivales, hélas sans pouvoir toujours concrétiser en raison d'un manque de fiabilité dû au fait qu'elle est engagée par des écuries privées. Au total, 17 Type 61 seront construites et vendues aux Etats-Unis, dont cinq à l'écurie Camoradi fondée en 1959 par Lucky Cassner, qui accumulera les succès à leur volant. Originale et très performante, la Maserati Birdcage est l'une des dernières et des plus spectaculaires machines Sport-prototypes à moteur avant. Un superbe chant du cygne…
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La Birdcage Camoradi de Hartmut Ibing est une ex-Type 60 transformée par l'usine en Type 61 en 1960. Outre ses prestations dans les épreuves européennes, elle remporte des courses aux Etats-Unis, notamment avec Masten Gregory à son volant. Au début des années 70, la voiture est achetée par un Anglais, qui l'engage dans des courses historiques. Après être passée entre les mains de plusieurs propriétaires, elle arrive en Allemagne au début des années 80. Elle intègre alors la collection de Peter Kaus exposée dans le célèbre musée Rosso Bianco d'Aschaffenburg, où elle demeurera une quinzaine d'années. C'est là que Hartmut Ibing en a fait l'acquisition il y a trois ans, au moment où Peter Kaus vendit nombre de ses voitures.
La voiture est aujourd'hui la seule Type 61 survivante dotée de sa carrosserie aérodynamique d'époque. Hartmut Ibing l'a fait restaurer en Angleterre, engageant de gros travaux pour la faire courir. Ce collectionneur émérite de Düsseldorf possède une magnifique collection de Maserati et Ferrari de course (dont une LM et une GTO). S'agissant des Maserati, les fleurons en sont, outre la Birdcage, une célèbre 300 S, une 450 S, sur laquelle il courait également au Mans Classic (plateau 2) et une 250 F, au volant de laquelle Fangio a remporté les Grands Prix d'Allemagne et de France en 1957. Il nous avoue regretter d'avoir découvert les Maserati un peu tard, il y a moins de vingt ans (il s'est rattrapé depuis !) : " Ces voitures sont réellement passionnantes. J'ai cessé d'acquérir des Ferrari pour me consacrer aux Maserati ".