Essai VOLKSWAGEN TOUAREG R
Cédric Morançais le 31/08/2021
Avec ses moteurs TDI touchés par le malus écologique maximal, l'avenir du plus gros SUV de Volkswagen semblait largement compromis dans l'Hexagone. Désormais uniquement disponible en hybride rechargeable, il effectue un virage à 180°. Nous avons essayé le plus méchant d'entre eux, estampillé, comme toutes les Volkswagen les plus sportives, R.
Le dinosaure écolo
L'actuelle et troisième génération de Volkswagen Touareg est une vieille connaissance. Apparue en 2018, elle n'était alors proposée qu'avec des V6 TDI avant que ne viennent s'y ajouter, au fil du temps, un V8, toujours TDI, et un V6 essence. Il y a quelques mois, tous ces moteurs ont tiré leur révérence, remplacés par une paire de mécaniques hybrides rechargeables, bien plus à la mode… et compatibles avec la fiscalité de nombreux pays, dont le nôtre. Dans les deux cas, c'est un couple formé par un V6 3.0 TFSI de 340 ch et un moteur électrique de 136 ch qui officie. Les réglages différents permettent toutefois d'obtenir deux niveaux de puissance : 381 et 462 ch. Dans ce dernier cas, le Touareg se voit flanqué de la lettre R, synonyme, chez Volkswagen comme chez d'autres, de très hautes performances. Ainsi, cette version annonce une vitesse de pointe, auto-limitée, de 250 km/h et un 0 à 100 km/h parcouru en 5,1 s. Des chiffres dignes d'une Porsche 718 Cayman ! Sauf qu'ici, l'auto pèse quasiment 2,5 tonnes à vide et est capable de parcourir, toujours selon la marque, 46 km en mode 100% électrique. Peut-on alors toujours parler de véhicule sportif ?
L'habit fait-il le moine ?
Esthétiquement, aucun doute possible, le Touareg a revêtu son survêtement. Le R se reconnait ainsi à ses jantes de 20'', l'absence totale de chrome sur la carrosserie et des boucliers spécifiques. A bord, le pédalier est en alu, le ciel de toit est noir mais, première concession au confort, les sièges avant sont, bien que frappés du logo R, du type ErgoComfort. Pour le reste, on ne note aucune évolution visuelle. Le tableau de bord Innovision, avec ses deux écrans HD de grande taille, est toujours de la partie et la présentation générale fait toujours plus dans la sobriété que dans la sportivité. Mais ne soyons pas mauvais prince, le seul juge de paix quant au caractère sportif de ce Touareg, ce sera une fois le, pardon les, moteurs lancés.
Apprentissage de la frustration
Première déception lors du démarrage. A l'instar de toutes les autres hybrides, le Touareg R démarre en mode électrique. Pas question, donc, de se délecter de la mélodie du V6. Ce SUV laisse toutefois toujours le choix entre un départ en douceur ou sur les chapeaux de roues. Aves 700 Nm disponibles dès 1 340 tr/mn, le Touareg peut, en effet, arracher sa masse conséquente aussi rapidement qu'une sportive chevronnée. Si la demande en puissance est conséquente, le V6 démarre après seulement quelques mètres. Ainsi, depuis l'arrêt, la poussée est constante jusqu'à 5 300 tr/mn. Et ce, sans rupture de charge ou à-coups grâce à la boite automatique Tiptronic comptant 8 rapports. Dans ces conditions, inutile de préciser que des vitesses largement réprimées sur route ouverte sont atteintes avant même que la transmission ait égrainé la moitié de ses rapports. Sur autoroute, s'insérer dans le trafic ou dépasser s'avère ainsi une simple formalité. Même à très haute vitesse, sur circuit ou sur autoroute allemande naturellement, la mécanique se fait tout aussi discrète à l'oreille que les bruits aérodynamiques. La stabilité est exemplaire, y compris en cas de vent latéral et, au besoin, les ralentissements se font en un éclair.
Les choses ne se passent pas aussi bien sur le réseau secondaire. Sur ce type d'axe, le poids et le gabarit du Touareg posent rapidement problème si l'on veut conduire, sinon sportivement, au moins dynamiquement. Les moindres saignées sur le bitume attirent immanquablement les gommes de 285 mm de large. Malgré la présence de la suspension pneumatique, le Touareg prend autant de gîte dans les courbes qu'un bateau de plaisance pris dans une tempête. Sans oublier que, dans ces conditions, l'appétit de ce mastodonte est très éloigné des 2,8 l/100 km promis par la fiche technique et oscille davantage entre 15 et 20 l/100 km. En revanche, même lorsque la route est constellée de dos d'âne et de nids de poule, le confort est préservé. Pour gagner une once de caractère, il est toujours possible de basculer en mode Sport mais, hormis la sonorité du moteur essence qui se fait un peu plus présente, le Touareg n'a toujours pas grand-chose d'un sportif.
Politique de groupe
Visiblement, Volkswagen a fait le choix de ne pas venir concurrencer sur son terrain le cousin de Zuffenhausen, le Porsche Cayenne e-Hybrid, à la mécanique identique, qui, lui, peut se prévaloir d'un véritable comportement sportif. La marque de Wolfsburg a sans doute également pris en compte que la clientèle de ce modèle, capable de débourser 95 000 € avant options, tenait au look sportif mais sans doute pas aux concessions qu'implique une véritable sportive au quotidien.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation