Essai VOLKSWAGEN Touareg R eHybrid
Walid Bouarab le 12/04/2024
Discret mais diablement bien pensé et fabriqué, le Touareg se refait une légère beauté. Toujours aussi bon pour parcourir les kilomètres, il conserve une version R aux performances de haut vol. Reste un tarif difficile à avaler pour un blason plus « populaire ».
L'alternative aux premium
Si le lancement du Touareg première génération, à une époque où les grands SUV premium n'avaient pas encore envahi les catalogues, fut couronné de succès, le flagship Volkswagen se fait depuis, bien plus discret. Et pour cause, entre une concurrence haut de gamme plus dense, un marché tricolore qui ne goûte plus vraiment à ce genre de modèle et une législation toujours plus féroce, l'Allemand n'a plus la vie facile. Pourtant il reste un morceau de choix pour la marque de Wolfsburg sur certains marchés, qui lui octroie depuis 2023 un restylage bienvenue malgré son apparente discrétion.
Le nouveau venu souligne son regard d'un nouvel éclairage Matrix LED encore plus sophistiqué, les boucliers sont redessinés et les feux arrière sont désormais reliés entre eux par un bandeau rouge. Détail sympathique, le logo arrière est désormais illuminé, en rouge également. L'allure n'évolue donc que très peu, et la discrétion reste de mise, même si l'habillage gentiment sportif de cette version R dynamise l'ensemble. Les coloris foncés lui vont bien et les jantes ne jouent pas la surenchère (ici en 20 pouces). Bref, une certaine idée de l'élégance.
A bord, les modifications sont encore plus timides. On notera le nouveau volant, quelques nouvelles commandes, mais c'est à peu près tout. L'ambiance mêle un certain classicisme dans l'agencement, à la modernité d'une énorme dalle tactile de 15 pouces. Du bel ouvrage, même si certains détails de finition font pinailler pour un modèle au tarif à 6 chiffres.
La réglementation devenant intenable pour les imposants SUV puissants, le Touareg fait désormais l'impasse sur le diesel et sur toute motorisation thermique. Il n'offre plus que deux versions PHEV, mues par un V6 essence. La première affiche une puissance déjà confortable de 381 ch, quand cette déclinaison R culmine à 462 ch. C'est la même chaîne de traction que l'on retrouve chez certains cousins plus huppés comme l'Audi Q8 ou le Bentley Bentayga.
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Un voyageur hors-pair
Ainsi armé, le Touareg R eHybrid est franchement rapide. En témoignent les 5,1 secondes nécessaires pour atteindre les 100 km/h. L'Allemand est solide dans ses relances, expédie les dépassements sans sourciller et tient tête à certaines sportives sur les rampes autoroutières. De quoi légitimer le blason R.
Sur la route, le Touareg bluff plus par son niveau de confort que par son adresse en virage : entre une suspension pneumatique aussi rigoureuse que moelleuse et un diamètre de jantes resté convenable, le Touareg lisse la route de manière remarquable. C'est de loin le plus confortable de tous, même sur revêtement très dégradé. Avec une telle calibration, une insonorisation poussée et un habitacle particulièrement agréable à vivre, le Touareg est un voyageur hors-pair.
Impossible de le brusquer donc ? Si, et il s'en sort avec les honneurs, notamment grâce à une direction étonnamment communicative sur le mouillé. Le mode Sport permet de rigidifier l'ensemble, mais tire sur les rapports, et donc le moteur, de manière caricaturale. Le Volkswagen Touareg R ne s'affale pas sur ses amortisseurs au moindre virage, et conserve une certaine unité dans ses changements de cap. Mais le poids conséquent, le freinage à l'attaque douce et les pneus qui crient rapidement à l'aide incitent à lever le pied. Un moindre mal, cet imposant SUV, aussi puissant soit-il, s'appréciant avant tout pour ses qualités de voyageur.
Ce restylage n'a en revanche eu aucune incidence sur sa chaîne de traction hybride, dont la batterie de 14,3 kWh utile conserve une capacité relativement restreinte, quand la concurrence dépasse désormais allègrement les 25 kWh. C'est bon pour le poids (200 kg de moins qu'un Mercedes GLE 400e par exemple), mais moins pour l'autonomie. En zéro émission, il est difficile de dépasser les 40 km, quand les rivaux (BMW X5, Mercedes GLE) s'approchent sans forcer des 100 km. Un moindre mal, mais qui pose finalement question sur la pertinence du positionnement tarifaire. Certes très bien doté, le Touareg R démarre à plus de 108 000 €. C'est haut, et similaire à un BMW X5 xDrive50e, nettement plus démonstratif à conduire, mieux présenté, et au blason plus huppé. La comparaison vaut également pour le concurrent à l'Etoile, la Mercedes GLE 400e, qui doit certes composer avec un simple quatre-cylindres et une puissance de « seulement » 380 ch.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation