Essai VOLKSWAGEN Scirocco R 2014
Loïc Bailliard le 29/07/2014
Restylé, le nouveau Volkswagen Scirocco R évolue légèrement et passe à 280 ch. Mais est-ce suffisant pour se faire une place sur le marché ?
Le style avant tout
Relancé en 2008, le Volkswagen Scirocco a connu une carrière honorable, principalement grâce à sa ligne séduisante de petit coupé trois portes et à sa polyvalence. Mais après 6 ans dans les showrooms, il commence légitimement à s'essouffler. Alors pour renouveler l'intérêt de la clientèle, Volkswagen a décidé de lui offrir un petit restylage.
Au programme, quelques mises à jour stylistiques à l'extérieur comme à l‘intérieur, ainsi que des retouches mécaniques afin de se conformer aux normes Euro 6 et d'en offrir un peu plus qu'auparavant. Si toute la gamme est concernée, c'est bien entendu du côté de la version la plus sportive, la R, que nos regards se tournent.
Question de détails
Au premier coup d'œil, difficile de dire qu'il s'agit bien là d'une toute nouvelle version. La ligne est reconnaissable entre toutes, et l'on joue au jeu des sept différences. Puis, par hasard, un Scirocco de la génération précédente passe par là. Et cette rencontre inopinée met en valeur le travail effectué sur ce facelift. Évidemment, ce sont surtout les optiques qui sautent aux yeux. Retravaillées et encadrant une nouvelle calandre inspirée par la Golf GTI (elle en reprend d'ailleurs le dessin en « nid d'abeille »), elles dynamisent et modernisent avec succès la face avant.
Même constat à l'arrière, avec un hayon et un diffuseur retravaillés, le passage au badge pivotant pour l'ouverture du coffre et des feux redessinés. Les éléments spécifiques à la version R ajoutent encore du dynamisme à l'ensemble et le châssis abaissé de 15 mm permet de poser encore plus le tout par terre. Résultat, ce nouveau Scirocco R apparaît agressif, fluide et suffisamment moderne pour nous faire oublier qu'il reste fondamentalement le même qu'en 2008.
L'habitacle a quant à lui si bien vieilli qu'il est difficile de distinguer les éléments nouveaux de ceux qui étaient déjà là auparavant. On remarque tout de même les 3 petits compteurs additionnels qui trônent sur la planche de bord, clin d'œil à la première génération du coupé Volkswagen.
On apprécie également de retrouver le volant de la Golf GTI avec méplat inférieur. Comme sur la version précédente, des touches de bleu viennent agrémenter l'instrumentation et nous rappeler qu'il s'agit d'une version sportive.
Une simple mise à jour
Malheureusement, ce nouveau Scirocco ne reste qu'un facelift et ne profite donc pas des dernières évolutions techniques du groupe Volkswagen, notamment en matière de châssis. Reposant sur une base de Golf 6, il ne profite donc pas de l'excellente plate-forme MQB qui équipe désormais les Golf R, Seat Leon Cupra et autres Audi S3. Techniquement, il faut donc se contenter d'une mise à jour du bloc 2.0 turbo, qui gagne 15 ch pour en annoncer 280 et un couple atteignant les 350 Nm.
Au démarrage, ce 4 cylindres émet tout de même un grognement pas désagréable. On trouve facilement une bonne position de conduite dans cet environnement familier du groupe Volkswagen. J'effectue une première boucle dans un exemplaire équipé de la boîte manuelle à 6 rapports. On commence par une grosse portion d'autoroute illimitée qui permet de constater que les 200 km/h sont dépassés rapidement. Avec un mercure qui annonce plus de 30° et une circulation plutôt dense, les derniers kilomètres heures pour atteindre les 250 annoncés par Volkswagen semblent cependant impossibles à aller chercher. On constate également que le Volkswagen Scirocco R offre de bonne reprises au delà des 2 500 tr/min. En dessous, on regrette par contre un turbo-lag un peu trop important. On apprécie tout de même des bruits de roulement et aérodynamiques presque inexistants lorsqu'on se stabilise à une allure acceptable dans l'hexagone.
Une fois sorti des grands axes, le Scirocco dévoile un comportement extrêmement sain. Prévenant, le châssis est assez précis bien que le museau ne se place pas avec autant de vivacité qu'on le souhaiterait. La boîte se manie avec plaisir, et le bloc est suffisamment réactif pour permettre des talons-pointe efficaces. Manquant de mordant et d'attaque, le freinage est cependant performant lorsqu'on y va franchement.
Les suspensions adaptatives à trois modes (normal, confort et sport) restent fermes dans tous les cas et ne profitent pas de la qualité des éléments installés dans les modèles MQB. Sur autoroute, le mode sport se montre franchement trop dur, mais il fournit en contrepartie assez de maintien lorsqu'on attaque sur petite route. Le mode confort est quant à lui trop souple dans presque toutes les situations autres qu'une longue étape sur 4 voies. Globalement, le Scirocco offre donc une belle étendue de capacités, mais il souffre franchement lorsqu'on le conduit après avoir essayé une Seat Leon Cupra ou, pire, une Golf R. Le coupé ne peut pas rivaliser un instant avec la façon dont cette dernière change de direction tout en absorbant les détails de la route.
Racé, mais pas radical
J'effectue ensuite une seconde boucle au volant de la version DSG. La boîte reste fidèle à ses qualités et ses défauts, avec notamment un comportement d'automatique parfois agaçant (rétrogradage lorsqu'on met le pied à la planche et passage du rapport supérieur automatique lorsqu'on approche du rupteur). D'une façon générale, cette boîte incite à rouler plus fluide et à descendre son rythme d'un cran par rapport à la boîte manuelle. Une conduite qui convient finalement bien au Volkswagen Scirocco R. Même si sa puissance considérable (280 ch, c'est plus qu'une Ferrari 328 GTS !), son mode sport, ses baquets ou son efficace différentiel à glissement limité électronique évoquent une bombinette ultra radicale, le coupé se révèle finalement être une plus dans la veine d'une Golf GTI que d'une Mégane RS.
Et finalement, l'un des plus gros problèmes du Scirocco R, c'est que Volkswagen propose également son coupé dans une version TSI 220 qui ne diffère pas vraiment du R en matière de performances, agrément et qualité. Cette version est peut-être un choix plus cohérent…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation