Essai VOLKSWAGEN Passat
Jean-François Destin le 20/12/2010
Achat de raison plus que de passion, la Passat multiplie ses atouts à chaque évolution. Cette 7ème génération devient réellement le haut de gamme de la marque pour faire oublier la Phaëton.
Présentation
Troisième modèle le plus vendu de l'histoire de Volkswagen derrière la Coccinelle et la Golf, la Passat a ravi 15 millions de clients depuis son lancement en 1973. Dès le départ, cette berline s'est taillée une solide réputation par sa généreuse habitabilité, ses qualités dynamiques et un style classique indémodable. Des atouts inchangés au fil du temps et que l'on retrouve aujourd'hui dans cette 7ème génération.
Reprenant au millimètre près les cotes de la précédente version (4.77m de long et un empattement de 2.71m), la Passat 2010 ne tranche pas par son design même si comme l'affirme VW, elle reprend la face avant de la Phaeton et notamment la calandre à 4 lamelles.
D'ailleurs lors du lancement, le constructeur ne s'est pas étendu sur la silhouette lisse et statutaire, préférant répertorier tous les équipements de confort et de sécurité disponibles. En fonction des finitions, on profite entre autres d'un détecteur de fatigue, de nouveaux appuie-tête anti coup du lapin, d'un freinage d'urgence en ville ou encore d'une gestion automatique des phares. Seul système insolite : l'ouverture du coffre en faisant semblant de shooter dans le pare-choc arrière.
Côté technique, tous les moteurs connus ont été reconduits. Les 4 cylindres essence TSI à injection directe (122 à 210 chevaux) et les TDI (105 à 170 chevaux) avec au global des réductions de consommation de 18%. Nous avons choisi pour notre essai la berline 1.8 TSI 160 chevaux et la remarquable boite DSG à 7 rapports. Cette version très homogène nous a permis d'apprécier les nets progrès en matière de tenue de route, de confort et d'insonorisation.
Les prix de la gamme oscillent entre 23.900€ et 37.980 €.
Design extérieur et intérieur
Sous la direction de Walter de Silva, patron du design du groupe, la silhouette de la Passat a bénéficié d'un lissage de valorisation. Outre la calandre à 4 lamelles rappelant la Phaeton, on remarque les nouveaux optiques doubles intégrant les phares bi-xénon et les feux constitués de 15 LED.
Supportant une prise d'air supplémentaire, le bouclier avant abrite à ses extrémités des inserts chromés contenant les antibrouillard. Très classique pour ne pas dire banal, l'arrière parait plus élégant que sur l'ancien modèle grâce à une découpe moins tranchante du couvercle de malle.
Déjà très "classe" auparavant, l'habitacle a subi une refonte totale au niveau des sièges, des habillages de portes, de la console centrale et du tableau de bord. Avec au final la réelle sensation de se trouver à bord d'une berline de très haut de gamme. Cette valorisation concerne aussi les plastiques plus flatteurs à l'œil et au toucher et la bonne intégration de l'écran multifonction et son rappel entre le compteur et le compte-tours.
VW a également travaillé sur les éclairages avec des bandeaux lumineux dans les contre-portes. A condition d'opter pour le "pack ambiance". Enfin, on déverrouille désormais à distance les dossiers des banquettes arrière et il suffit de tapoter sur le couvre bagages pour qu'il s'enroule tout seul !
Châssis et moteur
Les trains roulants ont fait l'objet d'une évolution majeure avec l'adoption à l'avant d'un essieu McPherson en aluminium forgé et à l'arrière d'un essieu à quatre bras découplé de la carrosserie. Des choix expliquant le remarquable compromis confort/tenue de route et une isolation acoustique de référence. Parmi les options figurent le contrôle dynamique du châssis (DCC) et la transmission intégrale 4Motion. Un châssis sport avec un abaissement de la caisse de 15 mm est également au programme optionnel.
Côté motorisations, Volkswagen comme tous les constructeurs généralistes fait du "downsizing" en limitant globalement les cylindrées. Elles vont en essence de 1400 cm3 (122 ch) à 2000 cm2 (210 ch) et en diesel de 1600 cm3 (105 ch) à 2000 cm3 (170 chevaux). Pas de 6 cylindres à l'horizon pour le marché français.
Pour faire descendre au maximum la consommation et les rejets de l'ensemble de la nouvelle gamme Passat, la Technologie BlueMotion concerne le 1400 cm3 TSI de 122 chevaux et tous les TDI diesel. La Passat 1600 TDI de 105 ch affiche ainsi 4,3l en consommation moyenne tout en rejetant que 105 grammes.
Notre essai a été effectué à bord d'une Passat animée du TSI 1800 cm de 160 chevaux couplé à la boite DSG 7 rapports. Une association pesant très favorablement sur l'agrément de conduite. Pour nous en tous cas le meilleur choix mais il faudra compter sur 9 litres de conso moyenne réelle et accepter un malus écologique de 700 €.
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Sur la route
Classique, un peu froide et ne déclenchant pas de coup de cœur, la Passat se rattrape dès qu'on s'est installé à bord. Répertoriée parmi les berlines moyennes supérieures, l'allemande se pare à l'intérieur de presque tous les composants du haut de gamme en notamment ceux de la grosse Phaeton qui restera comme un échec cuisant pour VW.
Dès les premiers kilomètres, le "soft" de la conduite est évident. Aucune vibration, aucune remontée parasite dans la colonne de direction et surtout une étonnante insonorisation jamais perturbée par l'écoulement de l'air sur la carrosserie. Une performance compte tenu de l'importance des rétroviseurs latéraux par ailleurs très pratiques.
A l'attaque d'un tracé très sélectif, le confort de suspension saute aux reins mais pas seulement. La Passat amortit bien et permet un pilotage d'une grande rigueur quel que soit le mode de notre DCC (Contrôle dynamique du châssis + 995 €). Le système, pilotée en permanence, tient compte en effet du style de conduite et de l'état de chaussée. Déjà très efficace en "normal", il élimine toute prise de roulis sans dégrader le confort en "sports" et soigne les occupants en "confort" sans que les trajectoires en soient affectées. Des réglages remarquables s'ajoutant à une direction à l'assistance variable d'une grande précision.
On l'a compris, sous sa silhouette chic mais sans peps, la Passat cache bien son jeu d'autant que le TSI 160 chevaux et la boite DSG à double embrayage à 7 rapports assurent des performances d'un bon niveau malgré les 122 kilos supplémentaires (par rapport à l'ancienne génération équipée à l'identique).
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation