Essai VOLKSWAGEN Golf GTI DSG
Vincent Desmonts le 22/06/2009
À la fois discrète et performante, amie de la famille et sportive accomplie, la sixième Golf GTI réussit un quasi sans-faute.
Présentation
Déjà 33 ans que la Volkswagen Golf GTI nourrit sa légende ! Trente-trois ans de hauts et de bas, de l'initiation du mouvement GTI en 1976 aux peu mémorables versions policées, voire diesélisées, des Golf III et IV. Depuis la précédente génération, heureusement, la Golf GTI a renoué avec la grâce. La nouvelle, sixième du nom, poursuit sur cette lancée.
Elle troque l'ancien 2.0 TFSI contre le nouveau 2.0 TSI à distribution par chaîne, affichant une puissance supérieure (210 ch au lieu de 200) et une consommation plus basse : 7,4 l/100 km avec la boîte DSG à 6 rapports.
Mais l'argument fort de la Volkswagen Golf GTI reste son étonnante polyvalence. Remarquablement discrète (une qualité pour certains, un défaut pour d'autres !), elle fera office de couteau suisse idéal pour le père de famille se refusant à céder à la mode des monospaces, SUV et autres « crossovers ». Suffisamment spacieuse, confortable et bien équipée pour satisfaire toute la maisonnée, la Golf GTI VI se révèle parfaitement adaptée à une utilisation quotidienne. Mais lâchez-la sur des routes sinueuses, et vous apprécierez son agilité, le caractère de son moteur et l'efficacité de son châssis ! Point de différentiel autobloquant ici, mais un système électronique baptisé XDS qui freine séparément la roue commençant à patiner. Un subterfuge convaincant par son efficacité en conduite sportive, et qui fait paraître la Golf GTI plus légère qu'elle n'est en réalité.
La Golf GTI VI est affichée 29 970 euros en version DSG 5 portes.
Design extérieur et intérieur
Les anglo-saxons appellent cela un « sleeper » : une auto à la discrétion inversement proportionnelle à ses performances. Un esprit à rebours de la tendance « tuning » auquel la nouvelle Golf GTI semble vouloir se conformer.
En effet, à part les jantes 17 pouces héritées de la 5e génération, la calandre à nids d'abeille soulignée de joncs rouges, les badges « GTI » et le becquet arrière, cette Golf-là pourrait aisément passer pour un paisible diesel de VRP. Les uns apprécieront cette sobriété lorsqu'il s'agira de rendre visite à un client, les autres pourront regretter qu'une sportive de cette trempe passe quasiment inaperçue. Les dimensions de la Golf GTI VI feront en revanche l'unanimité : avec 4,21 m de long et 1,78 m de large, la Volkswagen se révèle maniable et facile à garer.
La Golf V avait été critiquée pour sa finition en retrait, mais la sixième génération a heureusement rectifié le tir. Les plastiques valorisants et les assemblages rigoureux placent clairement la compacte Volkswagen parmi les meilleures de la catégorie. L'équipement inclut la climatisation régulée sur deux zones, un volant sport et de beaux sièges baquet habillés d'un tissu à carreaux évoquant les selleries des premières Golf GTI. Quant à l'habitabilité, elle s'inscrit dans la bonne moyenne de la catégorie, même si le coffre pourrait être plus spacieux.
Mécanique et châssis
Dernière évolution du bloc « EA888 », le moteur 2.0 TSI équipant la Golf GTI VI est un cousin de celui équipant la récente Audi A4. Doté d'une distribution par chaîne, d'une injection directe et d'un turbocompresseur, il se distingue par une excellente efficacité énergétique, comme en témoigne les 210 chevaux, obtenus en échange d'une consommation n'excédant pas 7,4 l/100 km en cycle mixte. Et si la VW Golf GTI n'échappe pas au malus écologique de 750 €, son taux de CO2 limité à 173 g/km est l'un des plus bas de la catégorie. Notons enfin la courbe de couple en plateau (280 Nm de 1 700 à... 5 200 tr/min) et un échappement particulièrement travaillé au niveau de sa sonorité.
Notre modèle d'essai était équipé de la désormais célèbre boîte DSG à double embrayage, aussi douce en mode automatique que réactive dans ses changements de rapport. Les palettes au volant figurent en série.
Le châssis offre des liaisons au sol classiques (Mac Pherson à l'avant, train multibras à l'arrière) mais bien réglées. L'ESP n'est cependant pas déconnectable : tant pis pour les sorties circuit ! Il faudra se consoler avec le système XDS, une extension du contrôle de stabilité qui freine la roue motrice intérieure au virage et fait office de différentiel à glissement limité. Pas aussi séduisant qu'un vrai autobloquant, mais déjà mieux que rien !
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Sur la route
La Volkswagen Golf GTI VI peut se résumer en un mot : polyvalence. Cette sportive d'allure discrète saura se fondre dans le trafic quotidien. La boîte DSG transformerait presque les embouteillages en parties de plaisir, la direction ultradouce facilite les manœuvres, tandis que la souplesse du 2.0 TSI autorise une conduite aussi coulée qu'économique. Les suspensions fermes mais pas inconfortables et les sièges moelleux ménagent les passagers, alors que l'insonorisation permet d'écouter sa musique en toute décontraction.
Mais lorsque la route se fait plus tortueuse, la Golf GTI dévoile son vrai visage. Elle avale le 0 à 100 km/h en 6,9 secondes, le kilomètre départ arrêté en 27,3 secondes et atteint 238 km/h. Mais les chiffres ne racontent pas tout : la Golf GTI n'est pas non plus avare de sensations. Sa boîte DSG passe les rapports à la vitesse de l'éclair, son 2.0 TSI émet une sonorité évocatrice et son châssis affiche équilibre et efficacité. La direction s'affermit à mesure que le rythme s'accélère et dévoile une étonnante précision. Le train avant incisif reste rivé à la trajectoire, bien aidé par le dispositif XDS, tandis que l'essieu arrière enroule la courbe au lever de pied. Cette agilité fait paraître la Golf GTI VI plus légère qu'elle n'est en réalité, un vrai petit bonheur à l'heure où même certaines sportives affichent un embourgeoisement qui affadit les sensations. Hélas, les amateurs de circuit devront composer avec un ESP non déconnectable...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation