Essai VOLKSWAGEN Amarok 3.0 TDI 240 Aventura
Cédric Morançais le 03/11/2023
Alors que le Gouvernement s'apprête à mettre en place un malus écologique beaucoup plus dur pour les pick-up, Volkswagen lance la deuxième génération de son Amarok. Malgré des qualités indéniables, ce « monstre » de 5,35 m devrait se faire très rare sur nos routes.
Mauvais timing
Première tentative d'incursion de la marque allemande sur le marché du gros pick-up, l'Amarok a connu un très bon début de carrière... jusqu'à ce que le législateur français s'en mêle. En effet, jusqu'en 2019, ces véhicules étaient, dans toutes leurs configurations, considérés comme des utilitaires et, à ce titre, exonérés de malus écologique. Un privilège dont sont désormais privées les variantes 5 places de ces autos. A l'instar de ses concurrents, Volkswagen pensait avoir trouvé la parade en faisant homologuer, dans notre pays uniquement, le nouvel Amarok avec seulement 4 places assises. Il est donc, à nouveau, exempté du paiement de la taxe sur les rejets de CO2 et sur le poids... jusqu'à la fin de cette année.
Dès le 1er janvier 2024, les pick-up à 4 portes et 4 places seront également intégrés au barème du malus écologique. Avec ses 265 g/km de CO2 et ses 2 389 kg à vide, la version de notre essai sera, à cette date, redevable de la dîme maximale, à savoir 60 000 €. Une somme qui viendra s'ajouter à un prix de vente de 66 850 €. L'équation est donc simple : si vous voulez un Amarok, signez un bon de commande au plus tard le 31 décembre 2023 !
Une mécanique comme on n'en fait plus
Evidemment, échapper au malus écologique n'est pas une raison suivante de signer un bon de commande pour un Volkswagen Amarok. La véritable question est : est-il une offre compétitive dans son segment ? Afin de répondre positivement à cette question, Volkswagen s'est assuré le concours de l'un des spécialistes mondiaux du pick-up, l'Américain Ford. Cela ne se voit pas de prime abord mais, en réalité, l'Amarok partage ses éléments techniques avec le nouveau Ranger. Y compris, et c'est surprenant, les moteurs. Dans le cas de notre modèle d'essai, il s'agit d'un V6 Turbo Diesel de 3.0 et 240 ch, descendant du vénérable… V6 HDi mis au point par PSA.
Si les origines françaises de ce bloc pourront refroidir quelques habitués de la marque allemande, reconnaissons tout de même qu'il s'agit d'une mécanique réussie. Ses montées en régime sont franches et sa musicalité est fort appréciable à l'heure où les voitures électriques envahissent le paysage automobile européen. Il avoue toutefois quelques imperfections, à commencer par un appétit gargantuesque. Difficile, en effet, de descendre sous la barre des 11 l/10 km. L'autre problème de ce moteur, c'est son association avec la boite de vitesses automatique à 10 rapports.
Pataud sur petites routes
Cette transmission n'est pas une inconnue, puisqu'elle prend déjà place sous le capot de la Mustang. Mais, ici, elle se montre de plus désagréables, hésitant parfois entre deux rapports et n'étant pas avare d'à-coups lors des changements de rapports. Sur routes sinueuses, où les freinages et relances incessants obligent à des passages de vitesses très fréquents, c'est fort peu agréable. Ce genre de terrain n'est toutefois pas le lieu de prédilection de l'Amarok. Avec quasiment 2 400 kg à vide, un centre de gravité haut perché à cause de la taille de l'engin (il culmine à 1,88 m) et des suspensions plutôt souples, chaque courbe se traduit par un roulis proportionnellement prononcé à l'angle du dit virage. Sans surprise, ce Volkswagen préfère largement quitter le bitume.
Comme un poisson dans l'eau
En matière de techniques consacrées à un usage tout-terrain, Volkswagen n'a pas fait les choses à moitié. Tout d'abord en travaillant au maximum la rigidité. Ainsi, lors des croisements de ponts, aucun grincement de structure ne se fait entendre, signe que l'auto ne se contorsionne pas. La transmission est, sans surprise pour un pick-up, du type intégrale enclenchable. En temps normal, le VW Amarok est donc une propulsion. Une gamme de vitesses courtes permet, comme nous avons pu le tester, de passer presque partout. Avec sa garde au sol importante, 23 cm, les boucliers peints devaient être épargnés. Et lorsque le chemin laisse place à un gué, il ne craint pas de plonger jusqu'à 80 cm de profondeur. Enfin, l'électronique vient à la rescousse des conducteurs les moins aguerris à ce genre d'usage, avec 6 modes de conduite (neige, sable, boue…) qui adaptent automatiquement la transmission et l'arrivée du couple et de la puissance aux roues. Les capacités de ce Volkswagen hors des routes sont donc hors pair. Et c'est finalement là la vocation de ce qui reste, à la base, un utilitaire.
À retenir
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- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation