Essai SAAB 9-7 X
Jean Michel Cravy le 17/07/2006
Le constructeur suédois s'est lancé aux USA sur le marché des SUV de luxe. Le Saab 9-7 X, dérivé du Chevrolet Trailblazer, fait son entrée en France par la petite porte.
Présentation
Les stratèges de General Motors avaient décidé de relancer la marque Saab aux USA en l'introduisant sur le marché des SUV de luxe, très en vogue là-bas. Après une première tentative avortée sur une base de Forester, suite à la rupture des liens avec Subaru, il n'est plus resté de cette offensive d'envergure que le gros Saab 9-7 X, étroitement dérivé du Chevrolet Trailblazer. Il est commercialisé là-bas depuis 2005, mais GM France s'est toujours refusé à l'introduire officiellement sous nos cieux. C'est donc un importateur privé, Espace Défense Automobiles, à Nanterre, en région parisienne (01 47 69 00 01)… le plus gros concessionnaire Saab de France, qui a décidé de s'en charger, avec la bénédiction muette de la maison mère ! Allez comprendre…
Un œil exercé reconnaîtra sans doute la silhouette familière du Trailblazer derrière la typique calandre Saab. A l'intérieur, c'est bien aussi du Chevrolet mais, délicate attention à l'intention des fanatiques de la marque suédoise : la clé de contact a bel et bien été implantée sur la console entre les sièges ! L'honneur est sauf ! Le 9-7 X est proposé avec deux motorisations très proches en prestations, un V6 4,2 l de 290 ch et un V8 5,3 l affichant seulement… 10 ch de plus, tous deux accouplés à une bonne vieille boîte auto 4 rapports, assez voraces en carburant, il faut bien l'avouer. Mais le 9-7 X a une botte secrète : il est aussi proposé en version bi-carburation (essence et GPL), voire en version monocarburation (exclusivement GPL), aux avantages fiscaux attrayants.
Sur la route
Compte tenu du peu de différence de puissance entre le V6 et le V8, et d'une différence de prix limitée à 3 000 €, la version V6 est de toute évidence la plus désirable… d'autant qu'elle s'avère un peu plus sobre à l'usage (15,5 l/100 d'essence, contre 16,7 l/100 pour le V8). Et il est bien sûr recommandable de l'équiper en bi-carburation (si l'on est un particulier), voire en carburation GPL exclusive (si l'on souhaite inscrire le Saab 9-7 X en véhicule d'entreprise). Les avantages sont nombreux (prix du litre de GPL moitié moins élevé que l'essence, moindre pollution, pastille verte les dispensant de toute restriction de circulation en ville, sans compter l'exonération de 50 % de la taxe sur les véhicules de société en bi-carburation, et 100 % en GPL total).
Et sur la route, son usage est transparent. On passe de l'essence au GPL sans même s'en apercevoir, sans altérer les performances, lesquelles sont fort correctes en termes d'accélération et de reprises (quoi qu'on aurait aimé une boîte automatique plus moderne et réactive). La vitesse maxi du 9-7 X est, elle, sagement limitée à 190 km/h. Pas de quoi faire de l'ombre à un Mercedes ML, un Range Rover ou un BMW X5 bien sûr, mais le gros Saab joue efficacement dans le registre du confort, d'un certain raffinement (à l'américaine, c'est-à-dire perfectible), et surtout de l'originalité et de la rareté, ce qui de nos jours est précieux. Côté comportement routier, les ingénieurs suédois ont fait des efforts pour adapter ce gros SUV d'origine américaine à nos contrées, avec un certain succès. Et puis la transmission intégrale est là pour aider en cas de besoin. Mais n'espérez pas de lui de gros exploits en hors bitume : la gamme réduite du Trailblazer a disparu dans la mutation. Mais qui se soucierait d'imposer ça à ce SUV élégant et luxueux ?