Essai OPEL Tigra TwinTop
Jean-François Destin le 12/04/2005
Quelque peu oubliée, la Tigra revient en version coupé cabriolet. Nommée Opel Tigra TwinTop, elle apparaît comme un jouet facile à maîtriser.
Présentation
Le toit rigide escamotable n'en finit pas de se démocratiser. Après Peugeot (206 CC et 307 CC) et Renault (Mégane CC), Opel a fait renaître de ses cendres le petit coupé Tigra en le transformant en coupé/cabriolet. Cette métamorphose plutôt réussie est signée Heuliez. Le carrossier/designer/constructeur français en a réalisé l'étude et assure l'industrialisation et le montage dans ses ateliers de Cerisay dans les Deux Sèvres. Les 1450 pièces et organes mobilisent 60 robots et 185 personnes pour une production journalière de 200 voitures.
Comme le Speedster, l'Opel Tigra TwinTop entend remonter l'image vieillote et peu valorisante de la marque Opel notamment en Europe du sud. Outre un mécanisme de toit qui vaut largement celui de Peugeot, ce petit coupé/cabriolet de moins de 4 mètres de long se montre agile, facile à conduire et relativement confortable, sa rigidité ne montrant aucun signe de faiblesse même sur mauvais revêtements.
Nous avons choisi d'essayer l'Opel Tigra TwinTop dans sa version haut de gamme 1.8 de 125 chevaux d'autant qu'elle bénéficie désormais en série d'un châssis sport.
Réalités du marché oblige : Opel s'est attaché à répondre à toutes les attentes avec, en base, une version 1400 cm3 (90 chevaux) permettant un prix d'accès de 17.550€. Pour 600 € de plus, ce 1400 cm3 peut être associé à la boite robotisée Easytronic. Plus récemment est apparu l'incontournable diesel. Un 1300 cm3 de 70 chevaux considéré comme le plus petit « common rail » du monde. Un moteur bruyant à froid et qui, malgré sa vigueur, peine pour animer un cabriolet dont l'allure suggère la performance. Il faut néanmoins reconnaître l'intérêt de son couple et surtout sa sobriété (conso inférieure à 7 litres), un critère prioritaire pour la clientèle.
Décliné en deux finitions (Sport et Cosmo), l'Opel Tigra TwinTop 1.8 coûte 19.650€ et 20.350€. Incluant une troisième finition en base baptisée Enjoy, les Twin Top 1.4 et 1.3 CDTI voient leurs tarifs osciller respectivement entre 17.550€ et 19.750 € et entre 18.750€ et 20.350€.
Design
Opel réussit son opération séduction car la TwinTop ne laisse pas indifférent les passants. Avec ses yeux effilés, son pare-brise incliné et se petits arceaux de sécurité en forme de vagues, ce mini roadster ne manque pas d'allure surtout dans sa livrée rouge ou bleue (qui autorise une sellerie bicolore). L'arrière fera moins l'unanimité avec un couvercle de malle renflé. Dans moins de quatre mètres, les designers, confrontés au pliage du toit dans une partie du coffre, ne pouvaient pas réaliser de miracles. A la lecture des volumes de coffres (dans les deux configurations), on peut saluer leur travail d'autant que sans toit au dessus de la tête, on peut, en se retournant, avoir accès aux bagages. Par ailleurs, tout en respectant le gabarit dévolu au mécanisme et au toit, on trouve de la place pour remiser quelques sacs.
La transformation du coupé en cabriolet a été donc confiée à Heuliez. Moins de 20 secondes sont nécessaire pour entendre le signal sonore signifiant la fin de l'opération. Il ne reste plus qu'à verrouiller (ou déverrouiller) le toit à la main, une manipulation aisée depuis le siège conducteur même pour une femme. Faisant appel à quatre vérins hydrauliques, cinq moteurs électriques et 18 capteurs de contact, le système orchestre un ballet spectaculaire, notamment au moment ou le montant de custode et la lunette arrière en verre s'enfonce presque à la verticale dans le coffre. Du beau travail.
Habitacle
Ceux qui ne sont jamais montés dans une Opel Corsa ne sauront pas qu'Opel a repris son tableau de bord tel quel. Pour vendre le TwinTop à ce prix concurrentiel, il était exclu d'envisager une planche exclusive.
Curieusement, l'affaire n'est pas choquante même si les plastiques laissent à désirer tant à l'œil qu'au toucher. Les deux cadrans derrière le volant indiquent une graduation jusqu'à 220 km/h pour l'un et une zone roue à 6500 t/m pour l'autre tandis que la petite visière centrale peut abriter la navigation. Touche de sportivité : le pommeau de levier de vitesse est traversé par de l'alu brossé que l'on retrouve aussi sur les jolis arceaux. Les sièges ne constituent pas un exemple d'ergonomie ce qui induit, avec un volant réglable seulement en hauteur, une difficulté à trouver la bonne position de conduite.
Le couvercle de malle monté sur vérins s'ouvre ou se ferme électriquement en appuyant sur le bouton situé au dessus de la plaque minéralogique arrière. Une sophistication inattendue mais un peu inutile vu la clientèle visée.
Châssis / Moteur
L'Opel TwinTop repose sur une plate-forme de Corsa et reprend l'essentiel de ses liaisons au sol. Il y a quelques années, nous aurions critiqué cet emprunt. Aujourd'hui, la firme allemande s'est hissé au niveau de ses rivaux en matière de suspension. Le Pseudo Mac Pherson à l'avant travaille en bonne intelligence avec l'essieu de torsion arrière et malgré son empattement court, le Twin Top ne manque pas de rigueur tant en tenue en cap qu'en virage, les voies étant généreuses. Nous avons même été agréablement surpris par les réglages qui préservent à la fois le confort, l'amortissement et la motricité, les effets de couple par forte accélération restant très limités. Quant à la rigidité en cabriolet, elle fait partie des points forts.
La version 1.8 de 125 ch bénéficie en série du châssis sport composé de barres antiroulis plus grosses et d'un essieu modifié. Opel estime avoir ainsi gagné en tenue de route et réponse de direction. Des progrès difficiles à percevoir sur nos routes limitées.
Nous l'avons dit en préambule, nous préférons le 1800 cm3 au diesel CDTI même si pour sa cylindrée (1300 cm3), ce dernier se montre d'une vivacité assez étonnante. Véloce, alerte et émettant un joli bruit, le 1.8 16 soupapes monte bien en régime mais pour maintenir une bonne allure de croisière, il est préférable de rester toujours au dessus des 4000 tours. Ce moteur essence est associé à une boite à 5 rapports bien étagés dont la commande, perfectible au départ, a pu être améliorée.
Sur la route
Nerveuse, agile, maniable et vive : l'Opel TwinTop apparaît au conducteur comme un jouet facile à maîtriser. Sa rigidité, son poids contenu et son châssis bien réglé font merveille sur une petite route sinueuse sans avoir à subir une suspension ferme (le cas sur pas mal de sportives). Outre ses qualités routières, l'Opel TwinTop offre évidemment les avantages conjugués du coupé et du cabriolet. En coupé, on regrettera peut-être un bruit aérodynamique lié à l'ajustage du toit amovible. Ce fut le cas avec la 1800 et non avec la version diesel. Défaut de réglage sans doute.
En cabriolet, on prend beaucoup de plaisir à rouler à ciel ouvert (par grand soleil et même par temps couvert avec un filet de chauffage). Pour avoir fait des essais avec et sans, on conseille à la clientèle d'opter pour l'efficace filet anti-remous. On échappe aussi aux courants d'air grâce à la forte inclinaison du pare-brise et aux vitres latérales relevées.
Equipements
La finition intermédiaire « Sport » comprend en série les arceaux en aluminium, les jantes en alliage de 16 pouces à 11 branches, le réglage électrique de l'assiette des phares, la lunette arrière en verre avec dégivrage, le châssis DSA, la direction assistée asservie à la vitesse, l'ABS avec aide au freinage d'urgence et EBD (répartiteur), l'ESP, le volant gainé de cuir perforé, le filet à bagages pour rangement 70 litres derrière les sièges, les pédales en alliage perforé, le pommeau de levier de vitesse et frein à main avec inserts chromés mats et l'autoradio CD30 avec fonction MP3 et volant multifonction.
A noter que l'efficace filet anti-remous en série sur la finition haut de gamme « Cosmo » est disponible en option à 200€.