Essai OPEL Corsa OPC
Jacques Warnery le 04/05/2015
Si son style évolue peu, la seconde génération d'Opel Corsa OPC abrite de nombreuses modifications techniques, dont un Pack Performance optionnel prometteur. Suffisant pour revenir au sommet d'une catégorie des petites GTI en pleine ébullition ?
Beauté intérieure
L'Opel Corsa OPC n'est pas forcément la première auto à laquelle on pense quand on recherche une petite GTI. Il faut dire que les stars du marché que sont les Peugeot 208 GTI by Peugeot Sport, Clio R.S. (et bientôt R.S. Trophy) et autres Ford Fiesta ST ne manquent pas de charisme. C'est d'autant plus difficile pour Opel que la firme du Blitz souffre d'un déficit d'image sur un segment ou le prestige du blason compte. Pour couronner le tout, le style extérieur de la nouvelle Corsa OPC, très inspiré de celui de sa devancière dont elle partage la vitre de custode, apparaît trop conservateur pour attirer l'attention. Mais, à y regarder de plus près, le dernier rejeton sportif d'Opel se distingue par sa poupe et sa proue entièrement redessinées. Elle y ajoute de nombreux signes extérieurs de vitesse : prise d'air moteur factice et écopes latérales surdimensionnées à l'avant, bouclier inférieur spécifique, double sortie d'échappement nichée de part et d'autre du diffuseur et imposant béquet à l'arrière. Sans oublier les jantes de 18 pouces montées avec des pneumatiques Michelin Pilot SuperSport ou la nouvelle livrée officielle OPC « Bleu Arden ».
Par rapport à ses rivales, la présentation de l'habitacle reste un peu austère et les touches sportives apparaissent anecdotiques : volant cuir, pommeau OPC avec surpiqûres et pédalier alu. Heureusement, les excellents baquets Recaro sont montés en série. Plutôt fermes, ils assurent en revanche un très bon maintien latéral. Difficile de résister à l'envie de réveiller la mécanique.
Sous le capot, le 1.6 turbo reste de la partie. Toujours dépourvu d'injection directe, il reçoit une admission revue, de nouveaux injecteurs, un refroidissement optimisé et un échappement signé Remus. Sans pour autant envoûter les oreilles, il distille une sonorité sportive plus évocatrice. Accordé à une boîte à six rapports dont les débattements sont raccourcis par rapport à ceux d'une Corsa normale, ce bloc fait preuve d'une sacré santé dès 2 000 tr/min et réserve un punch étonnant grâce à une fonction « overboost » qui fait passer le couple de 245 à 280 Nm de manière temporaire. Autant dire que les 207 ch promis sur la fiche technique sont bel et bien présents, même ce bloc manque tout de même d'un soupçon de rage au dessus de 5 500 tr/min, comme souvent sur les mécaniques suralimentées. Seule la commande de boîte manquant un peu de franchise et l'ergonomie du pommeau discutable entachent un peu le bilan mécanique.
Les modifications du châssis sont plus spectaculaires encore. Outre une assiette surbaissée de 10 mm par rapport aux Corsa classiques, ce modèle OPC s'offre un nouvel essieu de torsion arrière et des amortisseurs Koni dotés de la technologie FSD (Frequency Selective Damping). Ce système adapte l'amortissement aux fréquences rencontrées par le châssis sur la route. Et pour 2 000 € de plus, le Pack Performance ajoute des freins avant majorés (disques de 330 mm pincés par des étriers quatre pistons Brembo), des réglages raffermis et un différentiel autobloquant. Fort de cet accastillage, notre Corsa OPC s'est jouée des routes bosselées et sinueuses de la région de Bilbao. Ferme à basse vitesse, en ville et sur les ralentisseurs, l'amortissement « costaud » maîtrise parfaitement les mouvements de caisse et les déformations du revêtements, mais engendre parfois quelques remontées sèches. Les progrès sont notables par rapport à sa sautillante devancière, mais les bruits de roulement sont omniprésents. Le train avant accrocheur et la poupe « active » à défaut d'être vraiment mobile rendent cette Corsa OPC très efficace.
Impossible sur sol sec de prendre la motricité en défaut, même en sortie d'épingle. Le différentiel autobloquant permet de garder le nez à la corde et d'éviter d'élargir la trajectoire à chaque sortie de courbe. Revers de médaille, il engendre quelques réactions et des rappels de direction un peu brutaux. Il faudra donc tenir le volant fermement en conduite sportive ! Surtout que les excellents pneumatiques Michelin Pilot Super Sport participent à cette constante impression de « lire la route ». Bref, la Corsa OPC gratifie son conducteur de sensations sportives et impose un minimum d'implication de sa part. Mais il sera alors difficile de la suivre. Elle nous rappelle que le département OPC sait produire de vraies sportives. Rien de plus normal avec un pilote du calibre de Volker Strycek aux commandes de l'officine sportive d'Opel !
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation