Essai OPEL Astra GTC
Thierry Astier le 02/11/2005
L'Opel Astra GTC joue les aguicheuses, empiétant sur le terrain dévolu précédemment à l'Astra Coupé. Une trois portes plus séduisante que jamais !
Présentation
La dernière génération d'Opel Astra trahit la volonté d'Opel de s'orienter vers des modèles plus typés, présentant un style plus émotionnel. Jusqu'alors, la marque au Blitz (l'éclair qui lui sert d'écusson) restait trop souvent campée sur des valeurs très rationnelles, tout en s'autorisant de rares écarts, qui avaient pour nom Speedster ou Omega Lotus !
Mais aujourd'hui, sur un marché européen exigeant, la clientèle n'a que faire d'une nouveauté passe-partout de plus. Les mauvaises langues diront que les coréens sont là pour satisfaire les amateurs du genre…
Bref, chahuté par la concurrence, Opel tente d'imposer sa troisième génération d'Astra comme une auto séductrice, à la pointe de la technologie voire un tantinet novatrice, au moins parmi ses pairs, Mégane, 307, Golf et consorts. Mais il faut relativiser l'importance de cette mutation, à l'heure ou la plupart des berlines rivalisent de séduction pour tenter de contenir les assauts répétés des monospaces et autres SUV, pas toujours plus rationnels, mais bénéficiant d'un effet de mode persistant.
D'abord apparue sous les traits d'une berline cinq portes au style plutôt agressif, l'Astra est devenue franchement exubérante, avec cette GTC (Gran Turismo Compact selon le jargon maison), qui prend le relais de l'ancienne version trois portes à carrosserie classique. En dépit de sa silhouette sensiblement différente, elle possède tous les appâts de la cinq portes. Elle étrenne donc à son tour trois moteurs diesel d'origine Alfa Romeo/Fiat (1.9 CDTi 120 et 150 ch et le 1.3 CDTI 90 ch qui lui est réservé), la gestion électronique de ses amortisseurs et de la réponse du volant et de l'accélérateur (le système IDS Plus, commandé par la touche Sport).
Sur la route
Les motoristes maison ont acquis une belle maîtrise en matière de suralimentation. L'entrée de Saab dans le giron de General Motors voilà quinze ans n'est peut être pas étrangère à cela !
En tout cas, la mécanique de l'Opel Astra GTC 2.0 T fait belle impression dès les plus bas régimes, avec une souplesse à toute épreuve. Les nostalgiques auront beau jeu de regretter le temps des turbo on/off d'antan, et si l'Ecotec est effectivement avare de sensations et abdique à 6 700 tours (rupteur), sa vitalité est bien réelle. Et sa grande docilité permet de musarder à loisir, sans jouer de la boîte à tout bout de champ.
Celle-ci est gratifiée d'un étagement réussi, comprenant un sixième rapport surmultiplié, et un levier agréable et précis, quoiqu'un peu lent et ferme. Ferme aussi est la direction, collante à basse vitesse mais peu démultipliée (2,5 tours d'une butée à l'autre) et agréablement informative.
Mais les nouvelles du train avant ne sont pas toujours bonnes, ce dernier étant assez vite sujet à des pertes de motricité sensibles, même sur sol sec ! C'est d'autant plus regrettable que le freinage est puissant et assez endurant, et le comportement fait preuve d'une belle vivacité en courbes, aidé par un essieu arrière enroulant gentiment à la demande. Mais l'Opel Astra GTC souffre également d'un manque d'amortissement, qui n'est pas compensé par la fermeté excessive des ressorts, pénalisant sensiblement le confort.
Appeler l'interrupteur Sport à la rescousse n'apporte pas grand-chose, à part accentuer les dérobades des roues motrices. Visiblement, l'Astra GTC Turbo est plus à l'aise sur les grands axes et les bons revêtements, et reste en cela typique de bon nombre de ses compatriotes.