Essai MINI Coupé
Jean-François Destin le 27/09/2011
Deux places seulement mais un grand coffre et une allure de petite GT : Mini innove une fois de plus en lançant un Coupé sportif dont sera dérivé un roadster l'an prochain.
Présentation
Susciter l'envie par une imagination débordante : chez Mini, les sketches débridés des designers aboutissent aujourd'hui à un coupé de poche unique sur le marché. C'est aussi la première version à carrosserie 3 volumes et l'unique modèle à disposer d'un très haut hayon découvrant un coffre de 280 dm3. Une architecture sportive destinée à séduire surtout les hommes épris de sensations.
Depuis 10 ans, les femmes constituent l'essentiel de la clientèle Mini. L'heure était venue de "masculiniser" la gamme en proposant un coupé sans concession axé sur la performance. Pour preuve la participation de deux versions de compétition sur base "John Cooper Works" aux dernières 24 heures du Nürburgring.
A peine plus court mais moins haut qu'une Mini classique, le Coupé se distingue par son pare-brise plus incliné, son toit "flottant" aux allures de casque et son aileron amovible.
L'habitacle qui reprend l'essentiel de l'accastillage apprécié de la gamme Mini n'accueille que deux passagers. Mais les offres optionnelles pour le personnaliser ont été décuplées tandis qu'apparaissent de nouvelles fonctions innovantes comme le "Mini Connected".
En dehors d'un châssis typé sport, le Coupé utilise les motorisations connues. La Cooper, version d'accès de gamme abrite le 1600 cm3 injection directe de 122 chevaux. Le même moteur en variante Cooper S atteint 184 chevaux (230 km/h et 6,9 s au 0 à 100 km/h) et 211 chevaux en "John Cooper Works". Antinomique mais obligatoire selon Mini, le diesel SD est animé d'un 2l 143 chevaux d'origine BMW.
Le Cooper S Coupé Pack Red Hot Chili (notre modèle d'essai) est facturé 28.200 €.
Design extérieur et intérieur
D'un gabarit quasi identique à la Mini Hatch mais moins haut de 2 centimètres, le Coupé se distingue essentiellement par ce toit à la découpe particulière. Il s'accroche à l'avant à un pare-brise plus incliné et comporte un béquet aérodynamique. L'aileron arrière intégré à la pointe du hayon fera plaisir aux frimeurs mais la visibilité périphérique en pâtit. Et notamment celle relayée dans le rétro central lorsqu'il se relève au-delà de 80 km/h (pour s'abaisser ensuite au-dessous de 60 km/h). Selon Mini, sa présence améliorerait la stabilité de la voiture en assurant un appui de 40 kilos sur le train arrière à 120 km/h.
Trapue sans excès, la carrosserie hérite pour la première fois d'un imposant hayon facile à ouvrir mais plus contraignant à fermer en raison de son poids et de l'absence d'une poignée. Selon les versions, le client peut choisir entre 14 types de jantes en alliage en 15, 16 ou 17 pouces. Le Cooper S se distingue entre autres par une calandre au contour chromé assortie d'une grille façon nid d'abeille, une prise d'air moteur sur le capot, des ouïes latérales chromées "S" et le double échappement en position centrale. Côté présentation, toutes les harmonies de couleurs sont possibles surtout lorsqu'on a recours aux bandes centrales courant au milieu du capot, du toit et du hayon.
A bord de cette stricte 2 places, on retrouve l'univers "fun" de la Mini, le Cooper S disposant en série d'inserts décoratifs et d'une sellerie tissu spécifique sur les sièges avant sport, d'un volant Sport gainé cuir 3 branches et d'un pédalier et repose-pied en acier inox. Derrière les sièges a été ménagé un petit espace pour un ordinateur, un sac ou quelques vêtements. En enlevant le cache bagages, on peut gagner un peu plus de place en hauteur. En option, une trappe communiquant avec l'espace coffre permet d'embarquer des skis.
Curieusement, des personnes de grande taille trouvent leurs aises dans ce Coupé Mini en apparence peu accueillant. Les sièges peuvent se reculer plus loin que sur une Mini classique et surtout deux bossages sous le pavillon assurent une garde au toit très correcte. Au dessus du rétro central et aux côtés des boutons d'éclairage intérieur a été fixée une commande de l'aileron arrière (pour résoudre le problème cité plus haut). Des petits détails agaçants persistent comme la difficulté à attraper la ceinture de sécurité et le levier de réglage du dossier des sièges. Comme dans les autres Mini, la finition ne fait pas référence compte tenu des prix pratiqués.
Châssis et moteur
La 25ème place obtenue par l'un des deux Coupés Mini engagés aux 24 heures du Nürburgring témoigne de la pertinence des réglages du châssis et des trains roulants. Avec 250 chevaux sous le pied et sur un circuit exigeant, les pilotes ont loué la nouvelle répartition des masses favorisant la motricité des roues avant et une rigidité torsionnelle sans faille.
Des points forts qui vont offrir aux acheteurs du coupé des sensations "Karting" encore plus intenses. Tout en préservant l'agrément de conduite et la sécurité, les ingénieurs ont rendu la Mini plus efficace par un paramétrage très fin des suspensions, notamment au niveau de l'essieu arrière multibras.
Nous avons effectué l'essai du Coupé Mini dans sa version Cooper S équipée du 1600 cm3 de 184 chevaux. Sans doute la meilleure version de la gamme si le " John Cooper Works" et son 1600 cm3 porté à 211 chevaux vous parait trop chère.
Le client pourra encore opter pour le Cooper 1600 122 chevaux. Enfin, le Coupé Mini hérite aussi d'un diesel. Il ne s'agit plus d'un HDI Peugeot mais d'un 2l BMW de 143 chevaux. Excepté le "John Cooper Works", tous les Coupés peuvent être équipés d'une boite automatique à 6 rapports contre un supplément de 1650 €.
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Au volant
Notre essai du Mini Coupé Cooper S s'est effectué à la fois sur les routes du Tarn et la piste du circuit d'Albi. Deux tests complémentaires permettant d'apprécier l'efficacité mais surtout l'extrême agilité du coupé par rapport aux autres modèles. L'architecture de l'auto a permis de modifier la répartition des masses au profit du train avant (52/48) et donc de la motricité.
Et ce sans craindre des délestages intempestifs de l'arrière. Le Coupé avale les routes sinueuses avec une aisance stupéfiante, la direction électromécanique permettant de soigner ses trajectoires. Certes, aux allures soutenues sur des revêtements dégradés, il faut accepter d'être un peu secoué. Le Coupé comme les autres Mini ne fait par référence en confort de suspension sans qu'il s'agisse d'un défaut majeur.
A hautes vitesses sur le circuit rapide d'Albi, le Coupé Mini n'a pas abdiqué bien au contraire. La motricité, l'équilibre du châssis, gage de l'absence de sous-virage et l'agilité autorisent un pilotage facile. Mais ce qui nous a le plus surpris concerne la faible intrusion du DSC (Contrôle Dynamique de Stabilité).
Il ne s'est quasiment jamais manifesté alors qu'à cette cadence, sur d'autres modèles, il aurait joué les censeurs. Seule petite déception, le guidage parfois aléatoire de la commande boite en passant les vitesses à la volée. Quant au freinage plus adapté à la route qu'au circuit, il s'est montré à la hauteur dès lors qu'on lui accordait des tours de refroidissement.
À retenir
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- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation