Essai MINI Countryman John Cooper Works
Loïc Bailliard le 11/03/2013
Le blason John Cooper Works est allié aux 4 roues motrices pour la première fois avec ce Countryman. De quoi dénaturer le caractère joueur des Mini JCW ?
Présentation
Et de six ! En apposant la signature John Cooper Works sur le Mini Countryman, BMW continue à élargir son offre et ajoute donc un sixième modèle (septième, même, si l'on compte la GP) à sa gamme la plus sportive. Mais cette fois, la recette évolue légèrement. Le Countryman JCW est en effet le premier à allier ce blason à la transmission intégrale.
Un changement de philosophie qui transforme un peu le comportement d'ordinaire déluré des petites Mini. Celle-ci a en effet tendance à alourdir un engin déjà pesant, rendant ses 218 chevaux un peu justes. Pour autant, le Countryman est d'une vélocité redoutable et ses 4 roues motrices permettent des vitesses de passage en courbe impressionnantes, sans jamais solliciter l'ESP.
On regrette donc que cette efficacité ne soit pas aussi « fun » que ce à quoi on s'attend. Car que d'un point de vue esthétique, le Countryman JCW annonce la couleur : assiette rabaissée, calandre percée d'ouvertures béantes, diffuseur, grosses jantes et robe noire et rouge viennent en effet viriliser la ligne du petit SUV.
Un parti pris que l'on retrouve dans l'habitacle. Le thème du rouge et noir y est décliné dans l'atmosphère désormais typique de la marque, avec les défauts et qualités que cela suppose. L'ambiance joliment rétro ne parvient notamment pas à compenser la faiblesse des matériaux.
Car avec un tarif de base de 36 900 € (et un prix final pour notre modèle d'essai de 45 000 €!), le Countryman John Cooper Works se retrouve face à des engins certes moins charismatiques, mais plus performants et de bien meilleure facture.
Design extérieur et intérieur
En ajoutant une paire de portes à la Mini, BMW a fait un sacré pari. Mais il faut bien admettre aujourd'hui que celui-ci est réussi : le Countryman s'est vendu comme des petits pains, malgré un style... clivant ! Dans cette version JCW, il profite de la recette habituelle liée au badge.
On retrouve donc les boucliers largement ajourés, les jupes latérales abaissées ou encore le diffuseur percé de 2 sorties d'échappement. Notre modèle d'essai adoptait en outre quelques options de personnalisation (toit et bandes rouges) qui ajoutait encore à l'agressivité de l'ensemble. Ainsi qu'à son côté voyant : amateurs de discrétion, passez votre chemin !
L'habitacle est désormais largement familier. On y retrouve toujours avec plaisir les éléments néo-rétro caractéristiques de la Mini par BMW. Le gros compteur central et le petit compte-tour perché derrière le volant mettent ainsi directement dans l'ambiance. Les jolis sièges offrent un maintien correct et les places arrière peuvent accueillir 2 adultes.
Mais d'autres éléments semblent issus d'une autre époque : les plastiques utilisés pour certains interrupteurs ou des zones de la console centrale sont toujours très loin d'être au niveau.
Mécanique et châssis
La Countryman John Cooper Works est peut-être la plus imposante de toutes les Mini, mais elle compense en étant également la plus puissante. En effet, elle est motorisée par une version poussée à 218 ch et 300 Nm de couple (avec overboost) du 1.6 THP.
Une petit bonus par rapport aux 211 de la GP, obtenu en retravaillant les réglages du système de turbo twin-scroll et du calage variable des soupapes. Époque oblige, le bloc combine l'ensemble des accessoires destinés à en réduire les consommations : récupération d'énergie au freinage, stop/start et indicateur de changement de rapport.
Côté châssis, la Mini Countryman est donc la première des John Cooper Works à bénéficier de la transmission intégrale All4. Un système régulé par un différentiel central électromagnétique capable de faire transiter l'intégralité de la puissance à l'un ou l'autre des essieux en cas de besoin.
Comme sur la version civile, le maintien de la caisse est assuré à l'avant par un système MacPherson et un essieu multibras à l'arrière. L'ensemble a évidemment été calibré spécialement pour la JCW, qui est abaissée de 10 mm et affermie. Enfin, le freinage est confié à des disques ventilés de 307 mm à l'avant et des disques pleins de 296 mm à l'arrière.
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Sur la route
Gueule menaçante, musculature proéminente, peintures de guerre voyantes et un échappement dont la note rauque résonne dans le parking souterrain du siège de BMW : Le premier contact avec le Countryman John Cooper Works apparaît presque intimidant. Après quelques minutes de prise en main, notamment du système de GPS et d'infotainment dont l'ergonomie est héritée de l'iDrive BMW (comprenez médiocre), me voilà enfin sur la route et la timidité se transforme en excitation.
La réputation des JCW n'est plus à faire et le Countryman devrait être le plus efficace de la gamme. Quelques accélérations sur voie rapide permettent déjà de constater que les reprises sont tout à fait correctes. Mais un passage dans un tunnel vitres ouvertes fait regretter que l'échappement ne se montre pas plus expressif. Tout au plus consent-il à lâcher quelques détonations au lever de pied (accentuées lorsque le mode sport est activé), mais les bruits de turbo dominent toujours dans l'habitacle.
Qu'importe, les routes sinueuses du Vexin s'ouvrent devant nous. Voilà un terrain de jeu qui a toujours réussi aux petites germano-britanniques. Malheureusement, là encore, la déception domine. Annonçant 1 480 kg, soit 350 de plus que la « vraie » Mini à 3 portes, le Mini Countryman JCW ne parvient pas à distiller les sensations fortes promises.
Le comportement de karting qui a fait la réputation de la Mini semble étouffé par le poids de l'engin. Les 218 ch paraissent trop souvent insuffisants pour une conduite agressive. La direction électrique n'offre pas la même symbiose avec la route que dans la 3 portes. Même la commande de boîte semble moins précise et réjouissante que d'habitude.
Pour autant, tout n'est pas si sombre. Le Countryman défie en effet la logique par son efficacité globale. Le système 4 roues motrices semblent impossible à prendre en défaut et les vitesses de passage en courbe augmentent sans sueurs froides. Même en jetant l'engin dans un virage avec les aides déconnectées, le Countryman reste imperturbable, ne déviant de son cap que pour un léger sous-virage vite rattrapé. C'est bluffant, mais est-ce vraiment ce qu'on attend d'une Mini ?
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation