Essai MINI Countryman C
Walid Bouarab le 24/04/2024
Le Countryman veut jouer dans la cour supérieure. La concurrence est âpre, mais l'Anglais peut compter sur un gabarit à la hauteur, de solides prestations routières et une présentation réussie. Cependant ces évolutions ont un prix.
Crise de croissance
Au fil des générations, le MINI Countryman n'a cessé de croître. Et ce troisième opus s'ancre pleinement dans le segment des SUV compacts premium, avec un gabarit nettement plus costaud s'étalant sur 4,44 m (+ 14 cm en longueur, +2 cm en largeur, +10 cm en hauteur). De quoi venir frontalement batailler avec son cousin le BMW X1, mais aussi avec les Mercedes GLA et Audi Q3. Plus musclé aux entournures également, il abandonne son allure de petit citadin chic pour endosser un rôle de baroudeur plus assumé. Une ligne qui gagne en maturité, mais qui ne se prive pas de quelques coquetteries, notamment sur notre modèle d'essai Flavoured aux dorures très prononcées. Son gabarit plus prononcé améliore logiquement ses aptitudes familiales : l'habitacle est généreux en espace avec une belle hauteur sous plafond, et la banquette arrière sait accueillir dignement deux adultes. Le coffre en revanche, ne bouge pas, avec 450 litres de capacité. Voilà qui le place dans la moyenne de la catégorie.
Plus familial et plus pratique, ce nouveau Countryman C n'en n'oublie pas pour autant son ADN MINI avec une atmosphère particulière à bord. Les détails de décoration sont assez originaux, avec les fameux boutons basculeurs préservés, une sangle en guise de troisième branche de volant, et un habillage textile aux motifs dégradés. La pièce de résistance reste bien évidemment ce grand écran circulaire central, le tableau de bord traditionnel ayant laissé place à un unique affichage tête haute projeté sur une lame transparente. Cette dalle numérique tactile est d'excellente facture, avec des graphismes travaillés, des animations joviales (l'assistant vocal est incarné par un chien, Spike…) et la réactivité est bonne. Reste qu'à trop vouloir en faire côté graphisme, on s'y perd un peu dans toutes les informations affichées. Chaque information, chaque fonction s'accompagne de pictogrammes qui troublent parfois la lisibilité. Rien qui n'altère l'ergonomie, finalement réussie, mais un temps d'adaptation est nécessaire. Enfin, l'atmosphère peut évoluer en fonction des « Experiences » choisies, comprenez les modes de conduite. En bref, une belle personnalité qui égaye cet intérieur bien présenté, même si quelques détails de finition déçoivent à ce niveau de prix.
Pour la première fois, le MINI Coutryman offre une version 100 % électriques (à la technique identique au BMW iX1). Il conserve cependant quatre motorisations plus classiques. Une version C, celle de notre essai, micro-hybridée et affichant une puissance cumulée de 170 ch, deux thermiques essence de 204 ch (S All4) et 300 ch (JCW All4) forcément liées à une transmission intégrale, ainsi qu'un diesel micro-hybride 48V de 150 ch. Le trois-cylindres 1.5 turbo de notre version C reçoit le renfort d'un petit moteur électrique, directement positionné dans la transmission à double embrayage et 7 rapports. Cette chaîne de traction offre une belle douceur de fonctionnement en ville, avec un mode roue-libre aux basses vitesses et des redémarrages plutôt discrets. Si ce moteur affiche une belle rondeur aux rythmes doux, l'accélérateur un poil tatillon et les phases d'embrayages parfois brusques imposent d'avoir le pied progressif pour préserver le confort des passagers. En revanche, le conducteur ne pourra rien faire contre l'amortissement typé dynamique mais franchement ferme de ce Countryman. Cela s'améliore à haute vitesse, mais les grosses déformations remontent sèchement dans l'habitacle.
Oubliez la sensation « karting » typiquement MINI
Bien campée sur ses quatre roues, cette version d'entrée de gamme n'a rien d'un Countryman au rabais. Les performances, certes très lisses, suffisent au quotidien. Les relances sont suffisamment toniques pour dépasser sereinement et envisager la route avec famille et bagages. Le Countryman gagne là aussi une belle maturité, malgré une insonorisation qui mériterait d'être plus travaillée. Son châssis est particulièrement adroit sur les enchaînements de virage, bien mené par un train avant réactif et une direction très (trop ?) directe. Très peu d'informations remontent en revanche, mais la calibration dévoile un bel agrément. L'amortissement nettement plus rigoureux que par le passé offre une belle stabilité en appui, même sur revêtement très dégradé. Un vrai plus, même si la sensation de conduite façon karting des précédentes générations n'est plus d'actualité.
Reste enfin la question du tarif : affiché à 40 000 € tout rond en entrée de gamme, ce nouveau Countryman n'est clairement pas donné. Notre finition Flavoured richement optionnée pointe même à plus de 55 000 €. C'est nettement plus que les alternatives des généralistes, mais les concurrents allemands ont encore moins de scrupule à faire grimper la note. Pour faire passer la pilule, privilégiez les offres de financement, notamment sur les modèles premium.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation