Essai MINI Cooper S

Loïc Bailliard le 08/04/2014

Pour sa troisième génération, la Mini change bien plus techniquement que physiquement. Mais garde-t-elle son caractère bien trempé ?

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Petite Mini devenue grande

Personne ne peut le nier : la renaissance de Mini en 2001 est probablement l'une des plus grosses « success story » automobiles de ces quinze dernières années. En adoptant le parti-pris du néo-rétro et en multipliant les possibilités de personnalisation, BMW a bouleversé le marché des citadines et le comportement des acheteurs. Mais ce succès ne serait rien sans un élément crucial : l'ADN sportif de la voiture. Même en version One de base, la Mini « by BMW » offre toujours un comportement unique basé sur le fun et les sensations de conduite plutôt que sur les performances pures. Mais aujourd'hui, la troisième génération de la bombinette débarque en adoptant un châssis entièrement nouveau, notamment partagé avec la BMW Série 2 Active Tourer. Et si les évolutions esthétiques sont finalement plutôt mineures, change-t-elle radicalement de caractère ?

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Minis évolutions

Avant de répondre à cette question, faisons tout de même le tour du propriétaire. BMW a appliqué à cette nouvelle Mini 2014 la même logique que sur les modèles de sa propre gamme : des changements suffisants pour donner un coup de frais au modèle, mais pas trop massifs pour que les précédentes générations n'apparaissent pas datées d'un coup. Concrètement, cela se traduit par un style très familier, que les non-initiés ne remarqueront probablement même pas, mais dont les rondeurs légèrement plus prononcées frapperont l'œil des amateurs. Le toit « flottant » reste également au programme, tout comme les innombrables options de personnalisation. Le plus marquant est donc probablement à chercher du côté des optiques, avec de nouvelles signatures visuelles plutôt réussies à l'avant comme à l'arrière.

Notre version Mini Cooper S conserve également les « gimmicks » qui lui sont propres, du diffuseur arrière spécifique avec double sortie centrale aux entrées d'air presque rectangulaires perçant le bouclier avant en passant par le béquet sur le toit, les logos S sur les flancs et la calandre ou encore le capot ajouré. Les plus attentifs noteront également la hausse globale des dimensions, avec 90 mm de plus en longueur et 40 mm supplémentaires en largeur. Comme la hauteur n'évolue que de 7 mm, cela renforce encore l'aspect « posé par terre » typique de la Mini.

Un peu moins « mini » à l'intérieur

Ces millimètres supplémentaires se ressentent surtout lorsqu'on franchit les portières, et particulièrement lorsque l'on s'installe aux places arrière. Les passagers profitent en effet d'un espace un peu plus habitable, qui permet même à des adultes d'envisager un voyage à l'arrière. C'est d'autant plus vrai que le sentiment de qualité générale progresse dans cette Mini 3ème génération. Là où les plastiques médiocres prospéraient auparavant, les éléments plus flatteurs ont fait leur apparition. Bien entendu, on reste loin de la sensation « premium » qui règne à bord des cousines bavaroises, mais on gagne en contrepartie une ambiance largement plus fun, marque de fabrique de la puce britannique.

Les interrupteurs chromés ornent donc toujours la console centrale, tandis que le gros compteur rond intègre désormais un système de navigation et divertissement à commande tactile directement repris de BMW. Il peut être décoré en option d'un cerclage de LED colorées réagissant selon différents modes (compte-tours, GPS…), accessoire inutile mais amusant et bien dans l'esprit de la Mini. Plus fonctionnel, on apprécie également l'affichage tête haute indiquant la vitesse, les panneaux et les informations du GPS.

Technologies BMW

L'essentiel des transformations apportées sur la nouvelle Mini 2014 n'est cependant pas visible. La voiture repose en effet désormais sur la plate-forme « UKL » qui sert également de base à la BMW Série 2 ActiveTourer. Cela se traduit dans les faits par un léger gain de poids (une cinquantaine de kilos selon les modèles) et l'arrivée de nouvelles motorisations, notamment avec l'adoption de 3 cylindres sur les Cooper et One. La Cooper S conserve quant à elle un 4 cylindres turbo, mais le bloc développe désormais 192 ch et 300 Nm de couple, pour un 0 à 100 km/h en 6,8 secondes et 235 km/h de vitesse maximale.

Trois Mini en une

Mais quiconque a déjà conduit une Mini sait que les chiffres ne signifient rien, car tout le plaisir de la Britannique réside dans la façon dont elle se comporte. Le constructeur affirme avoir tout fait pour conserver son caractère de karting, mais c'est tout de même avec une certaine appréhension que l'on s'installe à bord. Le démarrage s'effectue avec une commande frappée de rouge sur la console centrale, ce qui met immédiatement dans l'ambiance. On commence par s'éloigner de Barcelone par l'autoroute, ce qui permet à la fois d'apprécier la douceur espagnole grâce au toit ouvrant et les améliorations en matière d'insonorisation lorsque ce dernier est fermé. Mode « eco » sélectionné via la commande située au pied du levier de vitesse, on retrouve le fameux compteur BMW affichant les kilomètres d'autonomie gagnés par un usage raisonnable du pied droit. Dans cette configuration et en mode « mid » (normal), elle se montre plaisante et semble globalement moins fébrile qu'auparavant, plus sereine dans sa façon d'appréhender la route.

Mais rapidement, l'autoroute se rétrécit route et l'enchaînement des virages s'accélère. On passe donc en mode « sport ». La réponse à l'accélérateur se fait alors plus vive, tandis que la direction se durcit. Sur notre version dotée d'amortisseurs adaptatifs, la caisse se raidit également de façon assez sensible. L'échappement se libère également et apporte de nombreux crépitements à une sonorité par ailleurs sans saveur particulière.

Maxi karting

Au début, les sensations apparaissent déroutantes. Dans cette configuration, la direction apparaît trop ferme et un peu synthétique, la voiture semble un peu lourde et pataude. Puis on augmente le rythme progressivement et l'on réalise que le châssis demande à être sollicité pour révéler ses qualités. On retrouve alors le tempérament qui a fait la gloire de l'engin : réactive et vive, la nouvelle Mini Cooper S reste surtout follement réjouissante. On la jette sans vergogne dans les enchaînements de courbes et elle semble accepter toutes les difficultés qu'on lui présente avec l'excitation d'un chiot de 3 mois. Un lever de pied en courbe ressert légèrement la trajectoire, et il apparaît évident qu'elle lèverait même la patte si elle troquait ses Michelin à économie d'énergie contre des gommes plus accrocheuses. Cerise sur le gâteau, la très bonne boîte manuelle à 6 rapports s'offre même un talon-pointe automatique, qui permet de ne se concentrer que sur la gestion des freinages et l'inscription en courbe. Notez qu'une boîte automatique est également proposée, pas foncièrement mauvaise mais sans grand intérêt sur une Cooper S.

Une fois son mode d'emploi assimilé, la Mini 3ème génération s'avère aussi plaisante et gratifiante à mener de façon dynamique qu'elle l'est poussée dans ses retranchements. Après deux heures de mauvais traitements, on ressort avec un sourire figé. Seuls les freins peuvent faire l'objet de quelques doutes : s'ils ne nous ont jamais fait nettement défaut, les changements de consistance dans la pédale après plusieurs très grosses sollicitations laissent penser qu'ils pourront souffrir en usage intensif sur circuit. Signalons cependant que la consommation est restée particulièrement basse dans ces conditions de sollicitation quasi-maximale, en dépassant à peine les 10 l/100 km.

À retenir

quoteFinalement, la nouvelle Mini 2014 a raison de ne pas trop bouleverser son style, car son caractère apparaît également comme une évolution plutôt qu'un changement radical. Avec cette nouvelle plate-forme, les ingénieurs de la marque ont réussi un double défi particulièrement ardu : conserver l'ADN Mini lorsqu'on la pousse tout en lui offrant une certaine maturité au quotidien. Elle parvient ainsi à se montrer plus confortable et plus silencieuse sans sacrifier le plaisir de conduite et le comportement joueur qui ont fait sa réputation. Mission accomplie !
points fortsToujours aussi fun en conduite sportive, comportement et confort amélioré au quotidien, qualité générale en hausse, consommations réduites.
points faibleslourdeur artificielle de la direction, tarifs élevés, endurance du freinage sujette à caution
16.4

20
Les chiffres
Prix 2014 : 24750 €
Puissance : 192 ch
0 à 100km/h : 6.8s
Conso mixte : 5.7 l/100 km
Emission de CO2 : 133 g/km
Notre avis
Note de coeur : 17/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
17/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
15/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
12/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
16/20

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Commentaires

avatar de OZcars
OZcars a dit le 19-05-2014 à 17:23
Très enlaidie cette pseudo-mini. Vraiment plus rien de ce qui faisait le charme des anciennes. Décidément, l'esprit teuton ne vaut rien aux anglaise?.Je n'achèterai pas ce mutant...
avatar de le_xa
le_xa a dit le 24-04-2014 à 22:33
bof le look préfère la R53
avatar de giacomx
giacomx a dit le 08-04-2014 à 20:04
Le look est bien changé avec ce capot trop long de l'architecture BMW. La Mini ne l'est plus ! Trop longue, trop large, une calandre lourde, un manque de compacité, de pureté et de simplicité. Personnellement, je l'ai vue au salon de Genève et je n'achèterai pas cette voiture qui pour un oeil averti n'est plus une Mini en rien.