Essai MINI Cooper S Countryman
Jean-François Destin le 27/09/2010
La Mini n'en finit pas de se "maximiser". Après une version break allongée baptisée Clubman, la voici en version "Countryman" à 4.11 m associant 4 portes et 4 roues motrices.
Présentation
Taille "Small" avec 3.70m à ses débuts en 2001, puis près de 3.94m avec la Clubman et aujourd'hui à 4.11 m dans sa robe de baroudeuse Countryman, la Mini devient Maxi au fil des années. Et ce n'est pas fini annonce t-on chez BMW, l'étude d'un monospace est bien avancée !
Devant l'incroyable et durable succès de cette résurgence moderne de la géniale Mini de 1959, l'idée est, au travers d'une gamme complète, de faire de Mini une marque à part entière. Jusqu'ici, la Mini Hatch 3 portes et la Clubman s'adressaient à une clientèle urbaine branchée et pour l'essentiel célibataire.
La Mini Countryman se veut cette fois familiale mais pas seulement. Avec une banquette arrière coulissante accueillant deux à trois passagers, un coffre enfin convenable (de 350 à 1170 dm3), 4 portes et un vrai hayon, Mini soigne l'accueil mais propose un tour à la campagne.
Et même en "off road" si vous optez pour les deux modèles susceptibles de recevoir la transmission intégrale ALL4, à savoir la Cooper D de 112 chevaux et la Cooper S et son 1600 cm3 essence de 184 chevaux (notre voiture d'essai).
Pour les cinq autres variantes essence et diesel, vous devrez vous contenter du "look" 4X4 avec une garde au sol surélevée et une position dominante au volant.
Souvent critiquée pour son inconfort et les effets de couple désagréables dans le train avant sur les modèles les plus puissants, la Mini gomme totalement ces défauts dans cette version Countryman grâce à ses nouvelles dimensions et à un système ALL4 astucieux.
Les prix varient de 21.350 à 29.700 €.
Design extérieur et intérieur
Quarante centimètres plus longue qu'une version classique Hatch 3 portes mais aussi nettement plus large et plus haute (respectivement +10,4 et + 15,6 cm), la Countryman reste visuellement attachée à la famille Mini. Un bel exercice de style des designers d'autant qu'il fallait installer des portes arrière et affirmer son petit côté "off road" de SAV (Sport Activity Vehicle).
Sans être massive, elle montre sa garde au sol surélevée (déterminant une position de conduite dominante), son capot plus vertical et un regard différent avec un contour d'optiques plus grand. En option, l'acheteur peut même profiter de phares directionnels, une nouveauté de la marque.
Vu les dimensions extérieures, l'habitacle se montre plus spacieux. C'est vrai à l'avant et surtout à l'arrière où Mini estime pouvoir accueillir 3 personnes (en réalité deux adultes et un enfant). Le client peut en tous cas choisir entre une banquette trois places (40/20/40) ou deux sièges individuels (option gratuite). Tout est relevable, inclinable au niveau du dossier et coulisse d'avant en arrière.
Pour compenser le peu de rangement, un rail central de différente longueur où peuvent s'arrimer différents accessoires (porte lunettes, portes gobelets etc..) est disponible mais seul le rail est gratuit !
Une bonne note pour le coffre (de 350 à 1170) dont le plancher ne cache pas une roue de secours (les pneus proposés étant de Type Runflat -roulage à plat-.
La Mini Countryman profite d'une évolution de qualité et de finition touchant l'ensemble de la gamme Mini. Tout ou presque est nouveau au niveau des matériaux, des selleries et du système de navigation. L'occasion pour Mini d'allonger la liste des options et donc la facture finale. Ainsi pour bénéficier du Mini Connected et profiter à bord du web radio, de Facebook, de Twitter et Google et d'une compatibilité totale de votre iPhone, vous devrez débourser un supplément.
Châssis et moteur
Déjà exemplaire en tenue de route (les experts du marketing de Mini parlent avec délectation du "go-kart-feeling" !), la Mini en version Countryman profite à fond de ses dimensions plus généreuses.
Empattement et voies ont été revus à la hausse et favorisent non seulement la tenue de route mais aussi le confort. L'amortissement a nettement progressé par une redéfinition des débattements due au centre de gravité plus haut et au travail conjugué de l'essieu avant McPherson et de l'essieu arrière multibras.
Ces liaisons au sol nous amènent à la grande nouveauté proposée par Mini sur la Countryman, à savoir la transmission intégrale. Sur les 7 variantes, seules les Cooper D 112 chevaux et Cooper S essence 184 ch en bénéficient. Cet équipement capital facturé 1700 € rend la Mini Countryman exclusive dans son segment. Un petit supplément se traduisant par un agrément de conduite incomparable.
Le système ALL4 ne dérive pas du fameux XDrive exploité par BMW mais provient d'un équipementier autrichien. Il s'agit d'une transmission assurant via le différentiel central électromagnétique une répartition du couple entre les deux essieux. Equilibrée à 50/50 sur route sèche, elle peut varier en fonction de l'adhérence de chacune des quatre roues de 0 à 100 % et l'espace d'un instant transformer la Mini en traction ou propulsion.
Côté moteur, les variantes essence sont assurées par le récent 1600 cm3 à injection directe. Il délivre 98 chevaux dans la One, 122 chevaux dans la Cooper et 184 chevaux dans la Cooper S. Avec des consommations mixtes allant de 6L à 6,1L et des rejets très contenus allant de 139 à 143 grammes de CO2.
En diesel, exit le HDI fabriqué par PSA Peugeot/Citroën. Pour des raisons de normes et de rendements, BMW a préféré dégonfler le turbo diesel à géométrie variable déjà monté notamment sur la Série 1. Il fournit 90 chevaux sur la One D et 112 chevaux sur la Cooper D et affiche 4,4l de conso moyenne et 115 grammes de CO2. Le résultat aussi des paramètres "Minimalism", le pendant de l'EfficientDynamics de BMW.
Un mot aussi pour louer la douceur et la réactivité de conduite que procure la boite à 6 rapports facturée 1650 € dont nous disposions pendant l'essai (et disponible uniquement avec les moteurs essence).
Sur la route
C'est devenu presque une litanie : chaque fois que la presse spécialisée publie un banc d'essai Mini, le confort, l'habitabilité et le comportement sur routes dégradées sont mis à l'index. Avec la Countryman et de belle manière, le constructeur résout tous les problèmes en apportant même un plus déterminant via la transmission intégrale.
L'espace à l'arrière a nettement progressé et l'agrément de conduite n'est plus terni par les points faibles cités plus haut. Sans être vraiment plus chère que la Clubman et la Cabrio, la Mini Countryman devrait rallier tous les suffrages même si sa longueur la rend moins facile à vivre en ville.
De tous les progrès constatés au volant, la tenue de route se met particulièrement en valeur. Certes, il faut, comme nous, opter pour la Cooper S essence ALL4 et flirter avec les 30.000 € (les Pirelli de 18 pouces sur jantes noires, le super GPS et la boite auto ne sont pas indispensables) pour ressentir ces sensations nouvelles. Et les mettre en perspective face à la Mini John Cooper Works.
En fait la répartition automatique du couple sur les 4 roues s'ajoutant à la nouvelle géométrie de suspension et à la direction à assistance électromécanique asservie à la vitesse autorise un pilotage redoutable d'efficacité sur l'asphalte. Ce n'est pas un hasard si Mini et Prodrive travaillent déjà sur la Countryman WRC de la saison 2011.
La voiture amortit bien, motrice sans rupture, la caisse rivée au sol n'étant soumise qu'à un imperceptible roulis. Et ce, c'est une première chez Mini, sans malmener les occupants. Du coup, avec 185 chevaux, on se sent pousser des ailes.
Mais il faut composer avec 275 kilos de plus (par rapport à la Cooper S Hatch auto correspondante). La Countryman ne revendique que 205 km/h en pointe (contre 223) et un 0 à 100 km/h en 8,3 secondes (contre 7,2). Les relances s'en ressentent surtout à bas régime. En revanche, sur une route sans relief, les vitesses de croisière atteintes ne sont pas avouables. Seul regret de ce test dynamique, une pédale de frein manquant de mordant.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation