Essai MINI Clubman Cooper S
Vincent Desmonts le 26/10/2015
Le break Mini a subi une sacrée crise de croissance ! Allongé de 29 centimètres, le Clubman lorgne désormais sur le segment des compactes, en soignant habitabilité et polyvalence. Mais a-t-il conservé son caractère espiègle ?
Gavée aux hormones !
BMW a de grandes ambitions pour Mini, qui doit sortir de son statut de marque « niche » pour devenir un label global, présent sur tous les continents et sur un nombre croissant de segments. Parmi ces derniers, celui des compactes premium est primordial… et promis à un bel avenir. C'est en tous cas l'avis de BMW, qui le voit représenter 27 % du marché mondial en 2020 ! Pour profiter au maximum de ce boom, le groupe ne compte pas seulement sur sa Série 1 : Mini doit également apporter sa contribution. Et plutôt que de créer un tout nouveau modèle, la marque britannique a décidé de doper son Clubman aux hormones de croissance ! Le petit break citadin d'antan (à la diffusion modeste : 212 000 unités dans le monde en huit ans) cède ainsi sa place à un modèle allongé de 29 cm et élargi de 11,6 cm. Tout ça au profit de l'habitabilité, bien sûr : les places arrière deviennent enfin confortables, y compris pour des adultes. En outre, l'accès à bord est plus simple, puisque l'on dispose désormais de deux portes de chaque côté (contre une à gauche et deux à droite sur l'ancien Clubman).
Gabarit maxi, look Mini
Que les fans de Mini se rassurent : même agrandi, le Clubman conserve une allure aisément identifiable. La grande calandre soulignée de chromes et les phares globuleux sont toujours là, comme le toit « suspendu » ou les poignées de portes brillantes. À l'arrière, le Clubman conserve même ses portes battantes, qui s'ouvrent sur un coffre revendiquant désormais 360 dm³, une valeur honorable pour la catégorie. Cette soute n'est cependant pas des plus faciles à charger, du fait de l'étroitesse de son ouverture. Mais les esthètes apprécieront les feux arrière, au look particulièrement travaillé. Ils devraient également bien aimer la planche de bord, qui respecte à la lettre les codes Mini, avec un petit volant à jante épaisse, un écran GPS installé dans un grand cercle en position centrale et des petits boutons chromés. Les technophiles ne sont pas oubliés, puisque démarrage sans clé, affichage tête haute ou encore lecture des panneaux de signalisation sont disponibles en série ou en option suivant les versions. En revanche, la finition reste juste moyenne, avec des plastiques uniformément durs et quelques assemblages manquant de soin.
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Châssis enjoué, moteur aphone
Le Clubman cru 2015 adopte les toutes dernières motorisations 3 et 4 cylindres issues de la nouvelle famille de blocs modulaires de BMW. En haut de gamme, la version Cooper S reçoit un 2.0 turbo délivrant 192 ch et 280 Nm de couple dès 1 250 tr/min. Le couple peut même être temporairement porté à 300 Nm grâce à un overboost actif quelques secondes. Associé à la nouvelle boîte automatique à 8 rapports optionnelle (1 970 €), il propulse le Clubman Cooper S de 0 à 100 km/h en 7,1 s et jusqu'à une vitesse maxi de 228 km/h. De quoi en faire un engin plutôt vif, capable de sérieusement raccourcir les distances entre deux virages. Et quand ça tourne, le Clubman ne se désunit pas : la direction très directe donne un côté plutôt incisif au train avant, tandis que les voies élargies et les pneus en 225 de large permettent de coller au bitume. Cette Mini n'a certes pas la finesse ou le toucher de route de sportives accomplies, mais elle sait distraire son conducteur. Et le train arrière acceptant de resserrer la trajectoire au lever de pied permettra de pardonner un freinage un peu léger et un train avant facilement bousculé lorsque la puissance déboule en sortie de virage. Accessoirement, certains pourront trouver les suspensions trop fermes à leur goût. Plus difficilement excusable est le caractère bien terne du 2.0 turbo. Il pousse fort, certes, mais de façon linéaire... et brève : inutile d'insister, après 5 000 tr/min, il n'y a plus grand monde. Quant à sa sonorité, elle est quelconque. Enfin, la boîte auto Aisin n'a pas le tranchant des transmissions ZF proposées sur les BMW à moteurs longitudinaux : elle est un peu trop lente au décollage. On se consolera avec la sobriété assez étonnante de ce bloc nouvelle génération : en conduite normale, les 8 litres aux cent sont à portée.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation