Essai MCLAREN MP4-12C
David Lamboley le 02/09/2012
Dans le club restreint des GT ultrasportives, McLaren fait figure d'extrémiste, poussant l'excellence à son comble. Après la F1 et l'ère Mercedes, voici la MP4-12 C, une sorte de missile de luxe créé par des orfèvres…
Présentation
McLaren n'a plus rien à prouver, que ce soit sur les circuits du monde entier ou à travers ses produits « road legal ». Après la fabuleuse F1, GT la plus performante de son époque et véritable coup de maître dans la catégorie, il y a eu la Mercedes McLaren SLR, nettement moins axée sur l'efficacité et la performance.
La nouvelle McLaren MP4-12C renoue avec l'esprit de la F1. Cette GT de haute volée est destinée à battre sur leur propre terrain les meilleures du genre, à commencer par la Ferrari 458 Italia. Les proportions et l'architecture globale de l'anglaise ressemblent d'ailleurs fort à celles de l'italienne.
C'est sur une structure en carbone que cet exceptionnel joyau de la couronne est conçu. Une coque ultra-légère sur laquelle sont boulonnés les trains en aluminium est motorisée par un bloc de haute volée développé conjointement par McLaren et Ricardo, célèbre société anglaise d'ingénierie.
Ce V8 biturbo cubant 3,8 litre, fort de 600 ch, est accouplé à une boîte à double embrayage ultra-rapide à 7 rapports, le tout transmettant le couple aux roues arrière. Avec un rapport poids puissance inférieur à 2,4 kilos par cheval, la britannique fait exploser le chrono, avec un 0 à 100 km/h revendiqué en 3,3 secondes, un 0 à 200 km/h en 9,1 secondes et 330 km/h en pointe ! Et côté châssis, l'amortissement réglable autorise une homogénéité étonnante.
Au regard de ses prestations, son tarif de 201 000 euros paraît presque concurrentiel…
Design extérieur et intérieur
Lorsqu'on regarde la MP4-12 C, on la trouve au choix compacte, basse, racée, profilée, mais en aucun cas ostentatoire. Même si elle n'est pas vraiment discrète, il faut avouer que côté lignes, elle n'en fait pas des tonnes.
On devine pourtant, ça et là, de lointaines inspirations : Ferrari pour la face avant, Lamborghini pour les ouvrants, un brin d'Aston Martin et de Lotus de ci, de là… Ah, au fait, le directeur du design chez McLaren, Franck Stephenson est aussi l'auteur des lignes de la Ferrari F430 !
L'anglaise, en tous cas, apparaît bien équilibrée et c'est heureux, car c'est le pur produit d'un travail aérodynamique très poussé. Finalement, le plus impressionnant, esthétiquement parlant, se situe à l'arrière, avec un panneau à lamelles intégrant les feux et les sorties d'échappement, le tout surmonté d'un aileron motorisé faisant office d'aérofrein !
L'habitacle, pour sa part, frappe tout d'abord par sa qualité de réalisation, son aspect épuré et son ergonomie absolument irréprochable. Cette précision quasi aéronautique se retrouve dans les commandes qui tombent parfaitement sous les mains.
La plupart des informations sont rassemblées sur deux matrices entourant le compte-tours central gradué jusqu'à 9000 tours et sur un écran tactile placé en haut de la console centrale. Cuir, carbone et revêtement façon Alcantara ne sont certes pas d'une gaieté folle, mais l'ambiance à bord suggère la très haute performance, voire la compétition.
Alors refermons la porte en élytre sur la coque en carbone apparent, et démarrons le V8 biturbo !
Mécanique, châssis
Au cours de notre courte prise en mains, les curieux se sont pressés autour de cet ovni, avec moultes questions concernant l'origine et le nom de cette McLaren du 21 e siècle. Le « MP4 » signifie-t-il quatre roues motrices ? Le « 12 » se réfère-t-il au nombre de cylindres, le « C » indique-t-il la présence d'un compresseur ?
Non, non et non ! Alors pourquoi cette appellation ? Selon un communiqué de presse officiel, MP4, ou « McLaren Project 4 » signifie la fusion de McLaren avec l'organisation « Project 4 » de Ron Dennis. Notons que MP4 désigne également tous les châssis McLaren de Formule 1 depuis 1981. Le chiffre 12 est un indice de performance interne, enfin le C se réfère au terme carbone, l'élément constitutif principal de la coque.
Mais nous en étions au moteur, un joyau fabriqué à la main, conçu en collaboration avec Ricardo. Pour info, cette société britannique a conçu la boite de vitesses de la Bugatti Veyron.
Ce V8 biturbo, donc, développe la bagatelle de 600 ch pour 600 Nm. Plutôt downsizé, il ne cube que 3,8 litre, ce qui autorise notamment une consommation pour le moins maîtrisée, avec 11,7 l/100 km et des rejets de 279 g/km de CO2. Qui dit mieux au regard de la puissance ? Côté boîte, il s'agit d'un système à double embrayage comptant 7 rapports, doté également d'un mode « soft » tout automatique.
Autre élément magique qui permet une consommation faible, le poids réduit, seulement 1 434 kg, grâce à une coque en carbone et l'utilisation systématique d'alliages d'aluminium, notamment pour les trains roulants.
Sur la route
Nous parcourons les premiers kilomètres en ville à bord de cette MP4-12C en ayant le sentiment de conduire une GT de luxe. Confortable grâce au tarage variable de suspension, agréable et douce à travers son mode « tout automatique », avec une réponse à l'accélérateur modéré et des rapports de boîte s'égrenant comme une caresse, le tout saupoudré de quelques notes de musique classique... et pourtant, nous sommes à bord d'une des GT les plus performantes de la planète !
Puis les murmures de la ville s'éloignent, laissant plus d'amplitude à notre monture. Un simple ruban autoroutier se transforme vite en piste de décollage, mode Sport enclenché. Imaginez un peu : un peu plus de 3 secondes pour atteindre 100 km/h, avec une poussée herculéenne à l'unisson du souffle tempétueux du V8, et des reprises à vous donner la chair de poule ! Dans les rétroviseurs, tout rapetisse à la vitesse grand V.
Puis, encore plus d'adrénaline via le mode Track. La MP4-12C, dans cette configuration, bande ses muscles au maximum, rigidifie ses appuis, ouvre en grand ses poumons et transforme la pédale d'accélérateur en éperon acéré. Au freinage, l'anglaise met aussi la gomme en déployant subitement son aérofrein, plaquant le train arrière et ralentissant de plus belle la course de notre missile.
Et au chapitre tenue de route, chapeau bas également, avec une homogénéité unique dans la catégorie. Superbe d'équilibre, tranchante comme un rasoir et d'une précision millimétrique, elle ressemble parfois à une Lotus version XXL, mais avec la froideur d'une tueuse en série. En définitive la MP4-12C apparaît très sérieuse, trop peut-être, pour devenir aussi passionnante que sa concurrente directe, la Ferrari 458 Italia.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation