Essai MASERATI Levante S
Vincent Desmonts le 22/04/2019
Maserati a mis à jour sa gamme, et notamment le pourtant tout jeune SUV sportif Levante. Mais les évolutions techniques sont minimes : est-ce suffisant pour se maintenir dans une catégorie très relevée ?
La politique des petits pas
Maserati revient de loin ! Après être tombé à 6 300 voitures vendues (dans le monde entier!) en 2012, le constructeur est remonté à 49 000 exemplaires en 2017, notamment grâce au démarrage en fanfare du SUV Levante, qui représente encore près des deux tiers des ventes. Mais le retournement du marché chinois a pénalisé la marque, qui a vu ses ventes reculer à 38 000 unités l'an dernier. Pour tenter de remonter la pente, la gamme a donc bénéficié de petites mises à niveau d'ordre technique. Rien de bien spectaculaire, Maserati préférant faire évoluer ses modèles année après année, par petites touches. L'ensemble de la gamme « année-modèle 2019 » adopte ainsi (enfin, diront les technophiles) les aides à la conduite devenues incontournables à ce niveau de gamme, comme l'assistance au maintien dans la file (un peu capricieuse), la surveillance des angles morts, ou encore la reconnaissance des panneaux de signalisation. Le peu ergonomique levier sélecteur de la boîte automatique a été repensé, tandis qu'une finition GranSport apparaît, avec un bouclier plus sportif et des phares à LED matriciels. On vous avait prévenu : c'est « light » !
Stylé et spacieux
Extérieurement, le Levante continue de se démarquer de la masse des SUV luxueux et sportifs avec sa face avant si particulière. La calandre XXL aux fanons chromés et encadrée par des optiques étirées jusqu'aux ailes lui confère une vraie personnalité, et le bouclier spécifique des versions GrandSport ajoute au dynamisme de l'ensemble. La formule fonctionne en revanche moins bien de trois-quarts arrière : malgré les ailes renflées et le trident décorant le montant C, le postérieur du Levante manque de caractère. Avec ses 5 m de long et presque 2 m de large, le SUV Maserati est un beau bébé qui offre une habitabilité généreuse à ses passagers. Les places avant sont accueillantes, tandis que la banquette arrière propose carrément un espace XXL ! Le coffre n'est pas en reste, avec 580 dm³ au minimum, et jusqu'à 1 625 dm³ une fois les sièges arrière repliés. On apprécie également la qualité des peausseries et le dessin général de la planche de bord. En revanche, la finition apparaît perfectible : on note encore trop de plastiques de qualité quelconque. Mais l'ergonomie générale est assez confuse, notamment celle du système d'info-divertissement, par ailleurs doté d'une interface datée, d'une cartographie guère à jour, et de textes traduits de façon approximative. Sur un véhicule affiché au minimum 81 250 €, voilà qui fait tâche !
Un V6 de caractère
Sur le plan mécanique, le Levante affiche en tous cas un caractère italien marqué. Pas tellement dans l'agricole version diesel (même si son V6 de 275 est signé VM Motori et fabriqué en Émilie-Romagne !), mais déjà beaucoup plus dans les versions essence, dotées d'un V6 3.0 biturbo de 350 (Levante) ou 430 ch (Levante S). Précisons d'emblée que ce 6-cylindres en V, ouvert à 60 degrés, n'a techniquement pas grand-chose à voir avec celui, ouvert à 90 degrés, des Alfa Romeo Giulia et Stelvio Quadrifoglio. Leur seul point commun : les bonnes fées de Ferrari se sont penchées sur leurs berceaux. Sur cette version S, il démarre fortissimo côté échappement, dans la plus pure tradition transalpine ! Sa sonorité est d'ailleurs bien présente… parfois même un peu trop : l'échappement bourdonne vers 130 km/h sur autoroute, ce qui risque d'agacer lors de longs trajets. Côté performances, le Levante S annonce un 0 à 100 km/h en 5,2 s et une vitesse maxi de 264 km/h, faisant aussi bien que le Porsche Cayenne S. À l'usage, on apprécie le caractère volontaire, mais aussi la souplesse de ce bloc. Il est en outre bien épaulé par la boîte automatique ZF à huit rapports, à la fois très douce et plutôt réactive, et même très rapide en mode séquentiel.
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Gros sabots
Sur le plan des qualités routières, en revanche, le bilan est moins positif. Le Levante met pourtant le paquet, avec des ressorts pneumatiques et des amortisseurs pilotés. Mais s'il filtre fort bien les inégalités, il ne se départit jamais d'une inertie certaine dans le sinueux, probablement due au fait qu'il dépasse les 2,1 tonnes à vide. En outre, sa direction manque de précision, avec un flou assez marqué autour du point milieu. Clairement, le SUV Maserati reste loin de l'efficacité diabolique d'un Porsche Cayenne. De la même manière, son freinage est assez difficile à doser, avec une course longue, un manque de mordant à l'attaque et une endurance qui nous a paru faiblarde. Enfin, si le Levante propose un mode « offroad », qui augmente notamment sa garde au sol de jusqu'à 40 mm, il n'est pas très à l'aise en hors-piste. En effet, le pilotage de ses différentiels de convainc guère, tandis que le manque de progressivité de l'accélérateur complique les évolutions à basse vitesse.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation