Essai MASERATI Levante S
Nicolas Valeano le 09/01/2017
Le tabou est brisé depuis longtemps et, un à un, les constructeurs premium viennent au SUV. Un des derniers à rejoindre la bande des « Chelsea tractors » comme les appellent un peu méchamment les Anglais : Maserati et son Levante à la voix toute latine dans sa version S à l'essai ici.
Nouvelle piste
Ils se comptent à peine sur les doigts d'une main, les constructeurs de prestige qui n'ont pas cédé aux sirènes des - très lucratifs - SUV de luxe. Une lame de fond sous la forte influence d'un certain Porsche Cayenne qui est directement visé par le nouvel arrivant transalpin. Avec son Levante, Maserati réussit à donner une belle sportivité à un véhicule d'un gabarit de plus de 5 m de long pour 2 m de large : une chose est sure, il ne fait pas dans la demi-mesure. Une allure imposante renforcée par une calandre XXL avec volets actifs, qui contraste avec les fins projecteurs, lui donnant une face avant à la fois agressive et raffinée. Bravo. Les designers ont eu la bonne idée de ne pas insister sur les attributs typiques d'un SUV, comme les entourages de passages de roues ou les bas de caisse, ici peints couleur carrosserie. Un bon point, mais ils ont malheureusement été moins inspirés sur la partie arrière, avec des ailes gonflées sans grâce, des feux très banals et des lignes un peu confuses qui hésitent entre hayon classique ou coupé façon X6, qu'on pourrait résumer avec le terme fastback. Les roues de 20 pouces (en 295 à l'arrière !) semblent un peu perdues dans leurs logements, soulignant la difficulté de trouver les proportions idéales, arrivé à ce niveau de gamme baroudeuse. Enfin, notons les portes sans montants de vitres, élégant visuellement mais, comme dans presque tous les cas, cette solution moins rigide conduit à un son creux, moins qualitatif à la fermeture.
Intérieur analogique et numérique
De nombreuses configurations intérieures sont possibles, en l'occurrence notre modèle d'essai avait été choisi dans un ensemble un peu clinquant avec un mélange de cuir rouge brique, touches de plastique noir et applications carbone... Une chose est sûre, ça met dans l'ambiance : on sait au premier coup d'œil qu'on est dans un SUV à vocation sportive. On sait aussi qu'on est à bord d'une Maserati avec l'horloge analogique typique qui trône en plein milieu de la planche de bord. Tout aussi analogiques, les compteurs classiques cohabitent avec un affichage couleur, tandis que l'écran tactile TFT 8,4 pouces du système multimédia Maserati Touch Control Plus, au graphisme daté, peut être contrôlé au moyen d'une molette sur la console centrale qui permet en théorie de se balader dans ses menus, mais se montre peu pratique à l'usage. Question son, nous n'avons pas pu tester la prometteuse installation haut de gamme Bowers & Wilkins, mais la solution moyenne signée Harman Kardon avec 14 haut-parleurs et 900 watts de puissance (1 664 €), franchement décevante à l'oreille.
Les places arrière s'avèrent très généreuses et les passagers pourront amener leurs effets sans trop de souci, le coffre au hayon électrique offrant une capacité se montant à 580 litres.
Une suspension pneumatique multifonction
Question comportement, les ingénieurs de Maserati ont réussi à faire de leur tout premier SUV un modèle méritant son image sportive. La suspension pneumatique fait des merveilles pour contenir les quelque 2,1 tonnes l'auto. Elle est réglable selon 5 modes différents qui correspondent chacun à une hauteur de caisse différente, plus un mode ultra-bas (-45 mm) pour faciliter l'accès à bord et le chargement du coffre. En tout-terrain, la garde au sol peut être augmentée de 40 mm.
Bien secondé par une monte pneumatique hiver ultra généreuse, notre version d'essai a fait preuve d'un comportent d'une grande efficacité sur les routes humides et grasses du début de la saison froide. En revanche, on aurait aimé un peu plus de feeling du côté de la direction pour compléter le tableau. Question freinage, rien à redire, les disques perforés Brembo de 380 mm avec leurs étriers 6 pistons délivrant une impressionnante force de ralentissement.
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Une arrivée en fanfare
Agile si on pense à l'aspect intimidant de son gabarit, facile à prendre en mains, toujours très vif en relances, le Levante S est un excellent compagnon de route. A 90 500 €, son tarif le situe légèrement au-dessus de la référence Porsche Cayenne S. Et il faudra avoir recours aux options pour des équipements que l'on pourrait s'attendre à trouver de série à ce niveau de gamme, comme le régulateur de vitesse adaptatif avec stop & go (pack à 3 731 €), les feux bi-xénon adaptatifs (817 €), les sièges chauffants (454 €) ou... la caméra de recul (484 €). Mais l'italien est sans conteste une manière plus originale de rouler en SUV haut de gamme, à condition d'être amateur du charme latin, avec ses avantages et quelques inconvénients.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation