Essai MASERATI GranCabrio Sport
Jean-François Destin le 02/01/2012
En empruntant au Coupé MC Stradale son V8 porté à 450 chevaux, la Maserati GranCabrio Sport augmente ses performances tout en gardant son agrément de GT confortable.
Présentation
A chaque gamme sa variante plus affûtée. Après la GranTurismo S en 2008 et la Quattroporte GT S en 2009, la Maserati GranCabrio est proposée depuis peu en version "Sport" animée du V8 4.7l de 450 chevaux. Les 10 chevaux supplémentaires (par rapport à la puissance du GranCabrio standard) ne sont pas déterminants au niveau des performances : 285 km/h contre 283 en pointe et 5,2 secondes contre 5,3 au 0 à 100 km/h.
En revanche, les ingénieurs châssis ont accentué son caractère sportif en retravaillant la suspension pilotée Skyhook, le freinage (avec des disques rainurés et percés et des étriers 6 pistons à l'avant) et le son à l'échappement par la présence d'une valve.
Magnifiquement dessinée par les studios de Pinifarina, la GranCabrio hérite dans cette version de quelques éléments de personnalisation. Citons entre autres la calandre noire, les flaps aérodynamiques aux angles de la jupe avant, les jantes spécifiques de 20 pouces et les échappements ovales.
L'habitacle bénéficie des nouveaux sièges M-design recouverts d'un cuir clair spécifique au modèle et de palettes plus longues en carbone, un matériau largement utilisé en option. La décoration bicolore est également en supplément tout comme le filet anti-remous.
Très GT dans son comportement, la GranCabrio fait presque oublier son poids frisant les 2 tonnes par des ajustements de la suspension pilotée et du freinage. Quant au V8, il distille sa puissance et son couple au travers d'une boite auto très réactive en mode sport.
La Maserati GranCabrio est vendue 140.848 €, notre modèle d'essai bardé d'options atteignant 165.000 €.
Design extérieur et intérieur
Dès son lancement en 2007, la GranTurismo a fait l'unanimité, la GranCabrio sublimant un design spectaculaire sans être provocant. Avec cette version Sport, on retrouve ce savant mélange de sportivité et de luxe mais s'y ajoutent quelques éléments distinctifs. On liste la calandre noire, un Trident à barrettes rouges, des phares habillés de noir et une jupe avant agrémentée de déflecteurs plus décoratifs qu'utiles. Un œil avisé remarquera aussi les jantes alliage spécifiques de 20 pouces, et à l'arrière les deux sorties d'échappement ovales.
Accueillant réellement 4 personnes (à conditions que les occupants avant fassent quelques concessions de réglages de sièges), la GranCabrio Sport propose un habitacle raffiné avec ici des sièges redessinés assurant un meilleur confort et un bon maintien latéral. En option, Le tableau de bord à droit à un insert de carbone tout comme le support de la commande de boite, les contre-portes et le dessus du pommeau de vitesses frappé du Trident. Le volant reçoit un habillage de cuir lisse et de cuir perforé pour une bonne prise en mains.
Entre les cadrans (maxi 320 km/h pour le compteur et 7500 tours pour le compte-tours) a été placée une petite lucarne multifonction rappelant entre autres la vitesse en digital et le rapport de boite engagé. Tradition oblige, une montre chromée ovale trône au-dessus de l'écran de navigation. Enfin quatre boutons (Sport, Ice, Park Off et MSP) permettent d'adapter la voiture aux conditions de roulage ou de renforcer sa sportivité.
Au passif, on regrette la finition parfois un peu légère de certains composants, des commandes code/phares et essuie-glace malcommodes et des rangements trop petits et peu nombreux. Pas très rapide dans son fonctionnement, la capote bien doublée assure une bonne protection contre les intempéries et les bruits extérieurs.
Châssis et moteur
Dérivée du coupé GranTurismo lui-même architecturé sur la plate-forme de la berline Quattroporte, la GranCabrio joue sur son long empattement, ses voies larges, ses pneus généreux et sa répartition des masses pour offrir un comportement routier sain et prévisible.
Dans cette version plus affûtée, il fallait aller au-delà et les ingénieurs ont reparamétré l'amortissement piloté et son système Skyhook. Et ce, sans vraiment dégrader le confort de suspension même en mode sport qui agit aussi sur l'étagement de la boite, la réactivité de l'accélérateur et le système de stabilité MPS.
Le freinage a été renforcé par l'adoption de disques rainurés et percés de grand diamètre.
Repris de la version MC Stradale, le V8 4.7l délivre 450 chevaux et 510 Nm de couple. Ce petit supplément de puissance a été obtenu entre autres par une réduction de frottement des pièces en mouvement et une meilleure circulation des fluides notamment au niveau du carter d'huile.
Pour les spécialistes, Maserati précise l'utilisation d'un revêtement diamant sur les poussoirs de soupapes et les bossages de cames.
Comme on l'a dit en préambule, le système d'échappement inclut une valve qui s'ouvre en mode "sport" pour libérer un son encore plus attractif.
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Au volant
Les anglais l'affirment. Rien de tel que l'hiver pour bien apprécier un cabriolet. De fait dès les premiers kilomètres d'un itinéraire d'essai qui nous menait en cette fin décembre sur la cote normande, nous avons roulé décapotés.
Chauffage à fond, vitres relevées et même sans pare-vent (proposé en option à 957 € !), l'aventure se tente. Ensuite sur l'autoroute, pas de question, la capote s'impose.
L'occasion de constater qu'elle n'est pas très rapide à se déplier. En revanche, elle se montre très étanche au froid (et donc à l'eau) mais aussi aux bruits. Nous en profitons pour tester les vocalises du V8 en jouant de la boite automatique et du mode sport. La différence est flagrante surtout lors des renvois de régime automatique.
Fidèle à l'esprit GT (et surtout en cabriolet), la GranCabrio offre ses performances et son agrément de conduite sportive en ménageant ses occupants. Pour les besoins de la vidéo, nous avons arpenté des routes de campagne sinueuses et pris la mesure d'un châssis neutre et rassurant.
Bien campée sur ses grandes roues de 20 pouces, la GranCabrio se pilote très facilement. En augmentant la cadence, l'affaire se corse un peu car il faut composer avec le gabarit et le poids (4.88 m et près des 2 tonnes). Fort heureusement, la répartition des masses (48/52 capote ouverte et 49/51 capote fermée) joue en sa faveur.
Précise et un poil ferme, la direction assure une bonne perception du placement du train avant. Sur l'asphalte rendu très glissant par la pluie et les feuilles mortes, la Maserati a également montré la qualité de sa motricité même lors de changements de cap ou de sorties de virages à pleine charge.
Seule petite faiblesse : le manque de mordant de la pédale de frein obligeant à garder un mollet ferme. Souple à souhait, le V8 a tout pour plaire sauf lorsqu'on passe à la pompe.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation