Essai MASERATI Ghibli SQ4
Nicolas Valeano le 22/10/2018
Depuis sa présentation en 2013, la « petite » Maserati a évolué par toutes petites touches, comme ce modèle 2019 qui reçoit quelques interventions cosmétiques légères. Une belle berline née avec un caractère trempé, surtout dans les versions V6 double turbo essence. L'occasion de retrouver ses vocalises signées Ferrari, tout un programme.
Micro-retouches
On n'en croise pas au coin de chaque rue ni sur chaque aire d'autoroute : rouler avec une voiture au Trident est une affaire d'exclusivité, même avec le modèle le plus accessible de la gamme, la Ghibli. Lancée il y a 5 ans, cette berline aux allures élégantes de coupé élancé et sculpté aux muscles saillants se présente comme une Quattroporte en réduction. Un terme tout relatif, sachant qu'elle frise les 5 mètres de long et les 2 mètres de large, tandis qu'elle impose 1 870 kilos sur la balance dans notre version à traction intégrale SQ4. Un beau bébé donc, dont seuls les ultra-spécialistes de ce modèle pourront distinguer la nouvelle exécution 2019 présentée à l'occasion du partenariat de Maserati avec le Cannes Yachting Festival. Seuls quelques lignes suffiront à décrire le micro-retouches concernées : le levier de commande de boîte a ainsi été changé et sa logique de commande revue pour plus de facilité (notamment une course moins longue et un bouton séparé pour la position P), la climatisation offre plus de niveaux de détails dans ses contrôles, les graphismes du système d'info-divertissement avec écran tactile de 8,4'' ont été retouchés (mais restent très datés) et surtout, de nouveaux cuirs Pieno Fiore (pleine fleur) sont adoptés, avec trois couleurs au choix, particulièrement souples et doux au toucher. Un nouveau bleu pailleté (Blu Nobile) et un nouveau rouge (Rosso Potente) viennent enrichir la palette des coloris extérieurs et un nouveau dessin de jantes 20 pouces (Teseo) rejoint la gamme. Voilà tout pour les nouveautés. Partons au volant retrouver les sensations généreuses de l'auto.
Merci Ferrari
A bord, le contraste entre certains matériaux de premier choix (cuir, carbone, voire... soie signée du couturier Ermenegildo Zegna) et certains plastiques et détails trop basiques peut choquer, les places arrière manquent aussi d'espace pour une auto de ce gabarit, mais l'atmosphère est très agréable, entre raffinement et sportivité. Et dès que l'on démarre le V6 biturbo italien, c'est clairement l'aspect sport qui prend le dessus. Irrévocablement. Car le bloc clame haut et fort ses gênes de Maranello : il est en effet développé et fabriqué chez Ferrari. Il peut fonctionner selon 3 modes, Normal, I.C.E. (un mode éco et à l'acoustique plus discrète) et Sport. Là, les valves à l'échappement pneumatiques sont ouvertes en permanence et dès le ralenti, la différence s'entend à l'oreille. Il va y avoir du sport, les 430 chevaux sont prêts à lâcher leur énergie et les 580 Nm de couple se montrent assez généreux pour relancer avec force les presque 1 900 kg de l'ensemble. Et avec l'efficacité de la transmission intégrale, voilà la belle italienne capable de performance de grande sportive, avec 4,7 s de 0 à 100 km/h et une vitesse de pointe impressionnante de 286 km/h. Nous n'avons bien entendu pas pu la vérifier sur notre parcours d'essai sur les routes tortueuses du massif de l'Estérel, mais en revanche, question grip, sur sol sec, notre Ghibli s'est montrée imperturbable malgré des vitesses de passage en virages parfois très élevées. Le freinage des très gros disques Brembo (360 mm et étriers 6 pistons à l'avant !) perforés et ventilés est à la hauteur même en usage intense. Seule la direction, passée d'hydraulique à électrique il y a quelque temps histoire de pouvoir intégrer des aides à la conduite sur autoroute avec direction active, manque de feeling pour offrir pleine satisfaction. Mais qu'importe, à chaque rasade de sonorité à l'échappement, le sourire prend le dessus et l'efficacité de l'ensemble impressionne. Avec une répartition des masses parfaite à 50/50, une boîte automatique 8 rapports ZF réactive et bien étagée qui peut être maniée en mode manuel par de larges palettes métalliques, on trouve vite ses marques et il est aisé d'imaginer comme il est difficile de se lasser d'une telle routière sportive, alliant confort, raffinement, mais aussi défauts et personnalité attachante. À l'italienne !
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation