Essai LEXUS RX 400h
Jean-François Destin le 21/06/2005
Un 4X4 citoyen respectueux de l'environnement : on en a tous rêvé, Lexus vient de le réaliser avec le Lexus RX 400h.
Présentation
Un 4X4 citoyen respectueux de l'environnement : on en a tous rêvé, Lexus vient de le réaliser avec le Lexus RX 400h. H comme hybride attestant de la subtile association d'un V6 et de deux moteurs électriques. Au total 272 chevaux disponibles alors que la consommation ne dépassera jamais les 8 litres, soit celle d'une berline moyenne.
Evoluant dans un silence de cathédrale, le Lexus RX 400h, qui reprend l'essentiel du réputé RX 300, se permet même dans les embouteillages et en ville de progresser sans consommer ni polluer grâce à la seule énergie électrique.
Souverain dans son comportement, toujours aussi spacieux, confortable et agréable à piloter, le Lexus RX 400h à la ligne fluide et élégante représente peut-être la synthèse automobile idéale de ce début de siècle. Assurant à ses quatre occupants un transport royal, ce SUV écolo, unique en son genre, sait aussi réagir instantanément en offrant une réactivité presque sportive, le 0 à 100 km/h atteint en 7,6s en témoigne. Grâce à son deuxième moteur électrique en charge de la motricité des roues arrière, les terrains accidentés sont avalés sans effort ni risque d'enlisement.
Après la Prius hybride vendue déjà à 300.000 unités à travers le monde et avant d'autres modèles thermique/électrique attendus, le stupéfiant Lexus RX 400h vendu entre 56.000€ et 61.800€ confirme la maîtrise de Toyota dans la recherche des véhicules propres de l'avenir. Reste maintenant au géant japonais à proposer cette technologie d'avant-garde dans des voitures populaires et citadines. Un véritable défi dans le contexte économique actuel.
Design
C'est aussi grâce à sa silhouette élégante et indémodable que le RX 300 continue à séduire cinq ans après son lancement. Un design soigné et high-tech qui n'a pratiquement pas évolué même pour cette version hybride. Fin et discret pour un véhicule de 5 mètres, le Lexus RX 400h se distingue toutefois par une ouverture centrale du bouclier nécessaire au refroidissement du système hybride et l'implantation d'antibrouillards lenticulaires. Plus important, le logo Lexus s'harmonise mieux avec le nouveau dessin de la calandre.
A l'arrière, les feux, grâce à un système de diodes électroluminescentes et de réflecteurs à effet « diamants » apparaissent comme des joyaux incrustés. Magnifique pour les uns, « too much » pour les autres.
Prestige exige, le vitrage est anti-UV, celui des portes arrière, des custodes et du hayon étant traité sombre pour respecter la confidentialité des occupants.
Déjà très aérodynamique au départ, le Lexus RX, en version 400h, adopte des dérives avant et arrière au niveau des pneumatiques pour réguler les flux d'air dans les passages de roues. Ajoutées aux appendices du soubassement redessiné, elles permettent d'obtenir un CX de 0,33.
Habitacle
Surélevé, vaste, lumineux et très confortable, l'intérieur du Lexus RX 400h reprend le traité du RX 300. Les sièges, véritables fauteuils moelleux conviendront à toutes les morphologies. Des réglages électriques permettent d'affiner la position de conduite. A l'arrière, ils se basculent pour former un plancher plat de chargement.
La planche de bord évolue peu mais l'aluminium a remplacé le bois pour les inserts autour du panneau de commande de la console. Derrière le volant, le compte-tours a été remplacé par un indicateur de puissance pas vraiment utile. Dans la version haut de gamme « Président », l'afficheur couleur de la navigation GPS relaie aussi les données de la circulation des énergies. Comme sur la Prius, le conducteur, en temps réel, repère sur le dessin quelle énergie sert la voiture et la part électrique/thermique lorsque les deux sources conjuguent leurs flux. Un symbole plus simple de la même information a également été installé entre les cadrans dans le champ de vision du conducteur.
Très bien fini, convivial, luxueux mais sans ostentation, l'habitacle du Lexus RX 400h constitue un sommet en matière de filtration des vibrations et bruits extérieurs. Compte tenu du silence de fonctionnement exceptionnel du Lexus RX 400h (pas un bruit en ville en mode électrique jusqu'à 20 km/h!), des bruits parasites auraient été d'autant plus malvenus. Les ingénieurs ont chassé toutes les nuisances en améliorant encore la rigidité de la coque, en optant pour des pignons d'entraînement sans chaîne dans la boite-pont et, fait rare, en redéfinissant les pales du ventilateur de refroidissement pour les rendre plus discrètes. A noter encore un vitrage de pare-brise à isolation acoustique et la présence d'une mousse isolante collée sur la totalité du plancher.
Châssis
Le Lexus RX 400h reprend les excellentes liaisons au sol du RX 300. Les ingénieurs en ont tout de même profité pour gagner en stabilité et en comportement. L'angle de chasse augmenté vise à assurer une bonne tenue en cap et un bon ressenti de la direction. De plus, l'implantation inclinée des bras inférieurs contient la plongée du véhicule lors des phases de freinage appuyé. Le roulis, excessif, du RX 300 a fait également l'objet d'une contre-visite mais pas suffisamment à notre avis lorsqu'on décide de forcer l'allure. Reste que le Lexus RX 400h comme le RX 300 fait référence en amortissement et confort.
Moteur
Haute technologie noble et citoyenne, le concept Hybrid Synergie Drive déjà utilisé sur la Prius trouve sur ce lourd SUV sa meilleure exploitation. Il s'agit ici de faire travailler ensemble un V6 (celui du RX 300 porté à 3.3l) de 211 chevaux à deux puissants moteurs électriques. L'un placé à l'avant dans le compartiment moteur, l'autre au niveau du train arrière. En théorie, le Lexus RX 400h dispose ainsi d'une puissance globale de 272 chevaux. Mais jamais, celle ci n'est totalement utilisée car le moteur électrique arrière n'intervient que de façon ponctuelle et partielle lorsqu'il y a perte d'adhérence du train avant ou dérapage du véhicule. Son rôle est si discret que le Lexus RX 400h n'en disposerait pas sur certains marchés.
En revanche, le moteur électrique avant joue un rôle primordial lors du démarrage du 400h qui parcourt ainsi les premiers mètres. Le V6 se réveille alors pour fournir l'essentiel de l'énergie sans pour autant que l'électrique avant passe vraiment le relais. La magie du Lexus RX 400h (comme de la Prius) se trouve dissimulée dans les logiciels qui, reliés à une électronique sophistiquée, gèrent en permanence la meilleure adéquation rendement/consommation. A aucun moment n'est demandée au conducteur une intervention ou une attitude visant à préserver le carburant. Tout se fait automatiquement au travers d'un répartiteur de puissance et d'une transmission directe variable en continu en lieu et place d'une boite de vitesse et d'une lourde transmission.
Alors bien sûr, on imagine que moteurs électriques signifient casse-tête des accumulateurs. Pas ici car la batterie Nickel-métal hydrure (installée sous les sièges arrière et garantie toute la vie de la voiture !) se recharge à chaque phase de décélération ou de freinage. Si la réserve de courant descend trop bas, l'électronique envoie un signal au moteur thermique pour qu'il assure une recharge quelques instants.
Cette extraordinaire débauche de technologie avancée place Toyota à la pointe de l'innovation mondiale dans la lutte pour la réduction de la consommation et la préservation de l'environnement. On se souvient de la récente polémique engendrée par la Mairie de Paris qui voulait interdire les SUV et les 4X4 en raison de leurs rejets polluants. Plus encore que la Prius, ce Lexus RX 400h de 2 tonnes prouve l'intérêt de l'hybridation par des rejets de CO2 inférieurs de 37% à ceux des modèles essence correspondants et par un consommation moyenne de 8,1l, soit 5 à 6 litres aux cent de moins qu'un BMW X5 ou un VW Touareg V6. Ce n'est pas rien d'autant que l'association thermique/électrique au démarrage permet au Lexus RX 400h de battre à plates coutures ses concurrents pour passer de 0 à 100 km/h (7,6s contre 8,8s pour le X5, 9,8s pour le Touareg et 8,5s pour le ML 350 Mercedes).
Enfin, ajoutons que les jours de fort trafic en ville ou dans les bouchons, le Lexus RX 400h ne fonctionne qu'en mode électrique, autrement dit sans consommer ni polluer. Une avancée majeure vers le véhicule totalement propre.
Enfin, la Prius Hybride étant statistiquement le modèle de Toyota à travers le monde ayant eu le moins de problème en après-vente, Toyota n'a pas hésité à garantir le Lexus RX 400h trois ans ou 100.000 km comme tous les autres modèles de la marque.
Sur la route
Première découverte bizarre : lorsqu'on tourne la clé de contact, tous les voyants s'allument mais il ne se passe rien comme si le Lexus RX 400h refusait de se réveiller. Pourtant, le Hybrid Synergie Drive est sous tension et il suffit d'accélérer pour obtenir instantanément un déplacement des plus toniques sans générer le moindre bruit. Ce n'est qu'au delà des 20 km/h vite atteints que l'on perçoit le frémissement discret du 6 cylindres. En l'absence d'une véritable boite de vitesse, il n'y a pas à se tromper, le levier se place sur D pour rouler, R pour reculer, P pour le parking, une position B étant prévue en descente pour freiner artificiellement le véhicule et compenser le faible frein moteur au lever de pied.
Tout au long de notre essai, nous avons surtout apprécié le silence de déplacement. Au point que les bruits aérodynamiques à haute vitesse en provenance notamment des grands rétroviseurs deviennent un peu gênants alors qu'ils auraient été jugés minimes sur un modèle classique. Pour le reste, le Lexus RX 400h se montre tout aussi agréable et rigoureux sur la route que le RX 300 même si on aurait aimé qu'une suspension pilotée maîtrise mieux le roulis.
Logiquement, les ingénieurs japonais ont estimé que le Lexus RX 400h, plus encore que le RX 300, sera acheté par des clients privilégiant une conduite détendue, sereine et calme tout en souhaitant profiter de temps à autre de la puissance respectable de la triple motorisation.
Univers de confort, de douceur des commandes et d'espace, le Lexus RX 400h distille tous les agréments de conduite du RX 300. A cette différence que cette version hybride ne s'apparente pas à un vrai 4X4 tous chemins permanent mais à un SUV traction avant dont les roues arrière, sous l'effet du deuxième moteur électrique, deviennent motrices quelques instants lorsque la faible adhérence l'exige. Un fonctionnement que le conducteur peut suivre sur le schéma de cheminements des énergies relayé par l'écran de la console centrale. Et constater en passant à la pompe que ce SUV de 2 tonnes et 272 chevaux est resté bien au dessous des 10 litres aux cent. Aucun constructeur concurrent ne peut pour l'instant rivaliser.
Equipement
Pack Président
Aux équipements classiques de sécurité et de confort s'ajoutent le TRC (contrôle de motricité), le VSC (contrôle de stabilité), l'ECB (système de freinage à gestion électronique), le VDIM (système de gestion dynamique du véhicule), le régulateur de vitesse, les 8 airbags, le système WILL (appuis-tête actifs), les sièges avant chauffants à réglages électriques, le toit ouvrant électrique, les sièges arrière coulissants, inclinables et rabattables 60/40, le système audio de prestige Mark Levinson à 11 HP, le système de navigation DVD à technologie Bluetooth avec caméra de recul et écran tactile 8 couleurs, la sellerie cuir, les phares à décharge à haute intensité et les jantes en alliage de 18 pouces.