Essai LEXUS IS 250
Jean-François Destin le 28/02/2006
La deuxième génération de la Lexus IS, superbement recarrossée, se pare d'un nouveau 6 cylindres mais aussi depuis janvier 2006 d'un diesel, une grande première chez Lexus.
Présentation
Aux Etats-Unis, Lexus fait partie des signes extérieurs de réussite. En créant cette marque élitiste en 1989, Toyota a damé le pion à Cadillac mais aussi à tous les spécialistes allemands en produisant des voitures de très haut de gamme d'un luxe et d'un raffinement inconnus aux USA. Bénéficiant d'un indice de satisfaction clientèle record, Lexus avec 300 000 ventes par an se retrouve en tête des marques « premium » importées devant Mercedes, BMW et Audi. Aujourd'hui, les LS 430, GS 300 et surtout les SUV RX300 et RX 400h Hybride se rencontrent à tous les coins de rues de Santa Fé, Los Angeles, Palm Spring et New York.
En Europe, la montée en puissance fut plus laborieuse mais depuis deux ans, Lexus commence à imposer sa griffe. C'est le cas de la France où 941 voitures ont trouvé preneurs en 2005 grâce au 400h Hybride et à l'arrivée de la deuxième génération de l'IS. Un événement attendu par Toyota France puisque cette IS superbement recarrossée se pare d'un nouveau 6 cylindres mais aussi depuis janvier 2006 d'un diesel, une grande première chez Lexus. Avec son inédit 2.2 litres de 177 chevaux tout aluminium à rampe commune d'injection, l'IS 220d va pouvoir concurrencer directement la BMW Série 3, l'Audi A4 et la Mercedes Classe C.
Nous avons privilégié l'essai de la version haut de gamme IS 250 V6 de 208 chevaux, de quoi atteindre 230 km/h mais n'autorisant qu'un 8,1 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Une motorisation plus feutrée que sportive, cependant en parfaite symbiose avec la livrée « zen » et très « classe » d'une berline très achevée dans les moindres détails. Ce soin très asiatique a par exemple permis de réaliser la berline compacte la plus fluide (CX de 0,27) et silencieuse de sa catégorie. Une discrétion jusqu'à 50 km/h comparable à celle d'une voiture électrique !
Un peu raide de suspension, toujours insuffisamment accueillante à l'arrière malgré l'accroissement de sa longueur (+ 17,5 cm) et manquant de piment sportif, la Lexus IS 250 V6, sans réels défauts, se rattrape par un équipement parfois rare à ce niveau de gamme. Retenons les nouveaux éclairages intérieurs à diodes électroluminescentes, les incrustations d'érable fabriquées à la main par les artisans de l'usine de piano Yamaha, le système de navigation avec écran tactile servant également de support vidéo et de relais à la caméra arrière pour les manœuvres de stationnement, la sellerie cuir à double couture et enfin l'exceptionnelle chaîne Hifi avec effet Surround Mark Levinson.
La Lexus IS 250 reste abordable avec des tarifs allant 37.200 € à 45.300 € (220d de 177 ch : de 31.300 € à 41.700 €.).
Sur la route
On retrouve l'univers Lexus en s'installant à bord. Un univers de qualité perceptible à l'oeil et au toucher avec de superbes cadrans dont les aiguilles, le soir venu, semblent suspendues dans le vide et de jolies palettes de boite séquentielle en aluminium brossé derrière le volant. Chaque commande a fait l'objet d'une approche esthétique et fonctionnelle. A l'image du bouton de démarrage sans clé cerclé de chrome. Quant aux cuirs de la sellerie, ils sont tout simplement irréprochables à ce niveau de gamme. Reste qu'en raison des faibles hauteurs de vitre et d'un habitacle relativement exigu, on se sent un peu confiné, les occupants de l'arrière constatant une liberté de mouvement limitée.
Sur la route, la Lexus IS 250 s'impose par son remarquable silence de fonctionnement et par un comportement neutre très sécurisant. Trop neutre peut-être si l'on se réfère à l'image sportive vantée par les responsables de Lexus. C'est, paradoxalement, la version diesel qui jouera ce rôle dynamique en raison du couple beaucoup plus généreux et donc des reprises nettement plus tranchantes du 2.2 litres de 177 chevaux. Malgré un poids convenable, le 6 cylindres semble un peu anesthésié et il faut repasser en mode séquentiel ou jouer du kick-down avec l'accélérateur pour maintenir une cadence élevée. Seule compensation : le silence qui perdure même à haute vitesse.
Chaussée de jantes de 17 pouces, la Lexus IS 250 secoue ses occupants alors qu'on s'attend dans ce cocon de luxe à être choyé. A cet égard, il faut éviter en haut de gamme les jantes de 18 pouces encore plus sévères.
Vous l'avez compris, la Lexus IS n'enflammera pas son conducteur par son caractère entier. Dommage car plus tonique, il ne lui manquerait pratiquement rien pour rendre infidèles les inconditionnels de BMW et d'Audi.