Essai LEXUS IS 250 C
David Lamboley le 16/11/2009
La plus bavaroise des Japonaises, à la fois coupé et cabriolet, tente de concilier le meilleur des deux carrosseries. Cette Lexus IS 250 C provoque ouvertement la BMW Série 3 Cabrio.
Présentation
Pour contrer les hauts-de-gamme allemands importés avec grand succès sur le marché américain, Toyota lançait il y a tout juste vingt ans une griffe de luxe créée de toutes pièces : Lexus.
Très vite, cette nouvelle marque impose ses qualités. Fiabilité exemplaire, équipement très complet, qualité de réalisation, présentation flatteuse, silence de fonctionnement. En deux décennies, Lexus a imposé son caractère et son blason, mais en gardant en ligne de mire des références telles Mercedes, Audi ou BMW.
La dernière nouveauté commercialisée sur le sol français ne déroge pas à cette règle. La Lexus IS 250 C, première découvrable de la marque dans le segment des voitures moyennes, tente en effet de concilier le meilleur des deux carrosseries grâce à un système dorénavant fort répandu à tous les niveaux de gamme, et notamment chez l'une de ses concurrentes directes, la BMW Série 3 Coupé/Cabriolet.
Cette architecture de toit « en dur » rétractable, déjà utilisé depuis 2001 sur la Lexus SC 430 et qui repose sur une impressionnante cinématique épaulée par une foule de petits moteurs électriques, autorise presque tous les avantages d'un coupé : excellente insonorisation, rigidité préservée, sécurité accrue, sans oublier l'effet dissuasif d'un véritable toit face aux actes de malveillance. Cela constitue, si l'on peut dire, la cerise sur un gâteau riche en ingrédients.
Comme toutes les Lexus, où l'élégance et le prestige sont les maître-mots, la « petite » IS 250 C se distingue de ses concurrentes par un environnement nettement tourné vers le confort des occupants, fort bien équipé et remarquable en termes de qualité et de finition. Sur cette version huppée Executive, qui dispose notamment d'une chaîne hi-fi haut-de-gamme signée Mark Levinson, d'un système de navigation et d'un ordinateur de bord à écran tactile ou de sièges chauffants, électriques et à mémoire, rien ne manque.
Silencieuse, confortable, l'IS 250 C déçoit cependant sur le plan dynamique malgré son architecture équilibrée et son mode de propulsion aux roues arrière. Le V6 de 208 ch manque de relief, la boîte automatique, imposée, s'avère lente, et le châssis, malgré ses qualités, fait l'impasse sur la sportivité.
Et ne parlons pas des performances : le 0 à 100 km/h en 9 secondes n'a rien de flatteur. Une familiale répandue telle la Toyota Auris 2.2 diesel execute le même exercice en 8,1 secondes ! Si l'on compare cette nouveauté Lexus de façon froide à ses concurrentes les plus emblématiques, le bât blesse. Toutes sont moins chères, toutes sont plus ludiques, toutes sont plus performantes. L'exemple le plus édifiant a pour nom Infiniti G37 coupé/cabriolet : V6 3.7 litre, 320 ch, 0 à 100 km/h en 6,2 secondes, tarifée 56 200 euros dans sa version « full options ».
On pourra donc regretter les tarifs demandés pour cette IS 250 C, soit de 49 900 euros en version Pack Luxe, et jusqu'à 57 900 euros dans cette finition Executive.
Design extérieur et intérieur
Contrairement aux apparences, la Lexus IS 250 C ne partage que très peu d'éléments de carrosserie avec la berline dont elle dérive malgré une face avant toujours aussi acérée. Les ingénieurs ont nettement rigidifié la structure de base héritée de la berline, des soubassements à la poupe en passant par les montants A (baie de pare-brise) ou les bas de caisse spécifiques.
La poupe justement, nettement rebondie, est l'élément principal autour duquel repose tout l'équilibre du dessin, mais ce postérieur manque un peu de grâce vu de profil, surtout lorsque le toit est en place. Le porte-à-faux arrière dépassant les 1,08 m et la longueur majorée de 4,5 cm par rapport à la berline s'expliquent par la necessité d'intégrer, dans la malle, le toit rétractable en trois parties. Ce morceau de bravoure, réalisé en aluminium, est capable d'executer son impressionnant ballet, dans un sens comme dans l'autre, en seulement vingt secondes, ce qui est très rapide.
Le point noir du système apparaît dès que l'on rétracte le toit pour profiter de la configuration cabriolet.
Dans ce cas, les départ en week-end risquent de tourner à la scène de ménage, faute à un volume de soute qui passe de 420 à 165 litres seulement, selon la norme VDA, c'est-à-dire celle reposant sur le protocole le plus réaliste.
Toujours au chapitre volume et habitabilité, les places arrière, trop étriquées, ne pourront servir que sur de courts trajets, à moins de revendiquer un goût prononcé pour la gymnastique. Concernant l'équipement et la présentation intérieure, nous l'avons déjà évoqué, nous avons affaire à un excellent modèle. Preuve en est la présence d'une climatisation spécifiquement développée pour une conduite à ciel ouvert, qui ajuste automatiquement température et flux d'air.
On regrettera cependant l'absence d'un système réchauffant la nuque, comme il en existe sur les cabriolets chez Mercedes…ou même chez Peugeot ! Toujours parmi les griefs lorsque le toit est rétracté, on note un claquement désagréable des ceintures arrière causé par le flux d'air, même aux vitesses modérées, et ce malgré la présence de petites attaches.
Mécanique, châssis
Alors que ses concurrentes premium de chez BMW, Audi ou Volvo proposent une large palette de motorisations essence ou diesel (cinq moteurs chez Audi, huit chez BMW !), le coupé-cabrio Lexus se contente, pour l'heure, d'un seul V6 essence à injection directe développant 208 ch, accouplé exclusivement à une classique boîte automatique à 6 rapports, disposant d'un mode Sport et doublé de commandes pseudo-séquentielles au volant.
Un couple moteur/boîte que l'on retrouve tel quel sur la berline IS. Côté châssis, la « nippone premium » soigne les détails, notamment via de nombreux renforts de soubassements, une coque largement renforcée ainsi qu'un typage spécifique de suspension, plus souple que celui de la berline et lâchant la bride au roulis.
Bien entendu, les aides électroniques à la conduite ne manquent pas à l'appel et sont calibrées pour le modèle. On retiendra, toujours sur le chapitre de la sécurité, un système de pré-collision optionnel qui permet de minimiser un éventuel choc. Le régulateur de vitesse adaptatif ACC, lui aussi en option, peut compléter un dispositif de sécurité archi-complet. Notons également une excellente rigidité en configuration coupé, rigidité nettement dégradée lorsque le toit est replié.
Sur la route
Le schéma classique moteur longitudinal/propulsion, calqué sur BMW, est préservé mais qu'on se le dise, n'est pas gage, dans ce cas particulier, d'un comportement ludique ou sportif. Les performances annoncées, malheureusement, sont de la même veine. Précisons toutefois qu'il n'est ici nullement question de remettre en cause les bonnes qualités intrinsèques du modèle, ni son caractère. Le problème, c'est que l'IS 250 C souffre durement de la comparaison face à des concurrentes fort douées.
Toutefois, les chiffres sont parlants. Le 0 à 100 km/h revendiqué en 9 secondes n'est pas glorieux, notamment face à une BMW 325i Cabriolet, il est vrai 10 ch plus puissante, mais capable d'exécuter le même exercice en 7,6 secondes en configuration boîte manuelle tout en étant moins gourmande en carburant. Même verdict face à l'Audi A5 2.0 TFSi Cabriolet, moins noble en termes mécaniques puisqu'elle est propulsée par un 4 cylindres de 211 ch, mais capable d'exécuter le 0 à 100 km/h en 7,5 secondes.
On sait pourtant que Lexus dispose de deux mécaniques adéquates pour étoffer sa gamme IS cabriolet, un diesel de 177 ch et un V8 essence de 423 ch, celui de l'ISF, capable de rivaliser avec le V8 de la fabuleuse BMW M3. Bref, ce n'est donc pas sur le plan du dynamisme, ni sur celui des sensations mécaniques que l'IS 250 C se distingue.
Le typage de son châssis, en revanche, autorise un bon agrément mais figure aussi comme un des facteurs dégradant la sportivité. Il est vrai que la berline IS 250, certes un peu plus efficace en termes de comportement, n'est pas un exemple édifiant en la matière. Mais puisque nous avons affaire dans la cas présent autant à un coupé qu'à un cabriolet, l'espoir était permis de trouver ici plus de dynamisme.
Mais le tableau n'est pas si noir, car parmi les atouts de la Japonaise, on pourra souligner une remarquable insonorisation, une bonne filtration des vibrations parasites et un comportement global sain et sécurisant, bref, adéquat pour profiter de sa retraite dorée sur la Côte d'Azur…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation