Essai LANCIA Delta
Vincent Desmonts le 09/06/2008
Quatorze ans que la Lancia Delta avait disparu de la circulation ! Une éternité sur un segment aussi concurrentiel que celui des compactes.
Présentation
Quatorze ans que la Lancia Delta avait disparu de la circulation ! Une éternité sur un segment aussi concurrentiel que celui des compactes. La nouvelle, qui partage sa plate-forme avec la Fiat Bravo, change de registre : moins sportive, plus bourgeoise, elle cherche à monter en gamme afin de se ranger entre les Peugeot 308 et Audi A3 Sportback.
Des prétentions qu'elle justifie en proposant en option des équipements technologiques encore rares, comme l'assistance au parking (qui effectue le créneau à votre place) ou le système de correction du franchissement de ligne (qui corrige au volant toute dérive en dehors de votre file d'autoroute), mais aussi en adoptant des motorisations plutôt généreuses. En effet, si la gamme débute avec un (très) paisible 1.9 Multijet de 120 ch, elle s'étend jusqu'à 190 ch en diesel, et même 200 ch en essence.
En milieu de gamme, le nouveau 2.0 Multijet de 165 ch représente un compromis bien adapté en matière de rapport prestations/prix. Ce bloc, dérivé du 1.9 Multijet, présente une belle souplesse et se révèle bien adapté au poids de la Delta (1 430 kg). Il est hélas accouplé à une boîte à la démultiplication très longue, qui abaisse certes les consommations (5,3 l/100 km), mais nuit à l'agrément et à la vivacité des accélérations.
De toutes manières, la Delta n'a, on l'a dit, plus aucune prétention sportive. Son châssis se veut sécurisant avant tout, avec un ESP très interventionniste et une direction électrique privant le conducteur de sensations. La Lancia préfère la manière douce. Les passagers, bien installés dans un habitacle plutôt spacieux et bien équipé, apprécieront...
Sur la route
Une légère augmentation de l'alésage (de 82 à 83 mm) a suffi pour transformer le 1.9 JTD en 2.0 Multijet. En adoptant un nouveau turbo à géométrie variable, il voit en outre sa puissance atteindre 165 ch, approchant ainsi celle des blocs « made in Germany » (2.0 TDI 170 Volkswagen ou 2.0d BMW de 177 ch).
Assez doux et convenablement insonorisé, le 2.0 Multijet se révèle en outre sobre (5,3 l/100 km). Une sobriété due notamment à une transmission aux rapports très longs, qui oblige à rétrograder si l'on ne veut pas trop pénaliser les reprises. Le filtre à particules est en série.
Si les anciennes Delta Integrale brillaient par leur efficacité hors du commun, la Delta du XXIe siècle s'est adaptée à l'ère du principe de précaution : elle mise tout sur la sécurité active. Au point de provoquer un certain ennui chez le conducteur, obligé de composer avec une direction électrique à l'agrément limité, un train avant assez paresseux et des assistances électroniques trop intrusives.
Des puces qui vont jusqu'à suggérer au conducteur la bonne correction à effectuer en envoyant un léger couple dans la direction ! La facilité de conduite y gagne sans doute, mais la conduite perd de son sel. En la matière, la Lancia Delta aura du mal à lutter avec les BMW Série 1, Audi A3 Sportback... ou même la « plébéienne » Peugeot 308.
Pas sportive pour un sou, la nouvelle Delta préfère mettre l'accent sur son raffinement esthétique ou son habitacle chaleureux. Cela sera-t-il suffisant pour convaincre ?
A lire aussi : les concurrentes
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation