Essai FORD MUSTANG GT Premium 2010
Vincent Desmonts le 15/02/2010
Plus qu'une auto, la Ford Mustang est devenue une légende. Commercialisée de façon ininterrompue depuis 1964, elle a bien connu des hauts et des bas, mais elle revient en pleine forme pour ce modèle 2010.
Présentation
Plus qu'une auto, la Ford Mustang est devenue une légende. Commercialisée de façon ininterrompue depuis 1964, elle a bien connu des hauts et des bas, mais elle revient en pleine forme pour ce modèle 2010. Le look musclé multiplie les clins d'oeil aux toutes premières Mustang. Ligne « fastback », gros phares, feux arrière verticaux, tout y est !
Sous le capot prend place le V8 modulaire Ford dans sa version 4,6 litres. Doté d'une culasse à 24 soupapes et de 319 chevaux, il est couplé au choix avec une boîte manuelle ou automatique, toutes deux à 5 rapports. Avec son admission à clapets, ce V8 joue les grandes orgues et vous glisse dans la peau de Steve McQueen à la moindre accélération !
Les performances n'ont pourtant rien d'ébouriffant : l'auto dépasse les 1600 kilos à vide et la boîte automatique rogne de précieux chevaux. Mais la Ford Mustang de génération V reste diablement attachante. C'est une américaine de caractère, qui a tout de même appris quelques bonnes manières. Ainsi, le rustique pont arrière rigide ne compromet-il pas la facilité de conduite, plutôt étonnante même sur sol glissant : les réactions de la Mustang 2010 sont progressives et aisées à appréhender. Ford a tout de même ajouté un ESP pour faire bonne mesure.
L'insonorisation légère, les suspensions sautillantes et les places arrière réservées à des enfants punis limitent le confort de cette Mustang « GT ». On se consolera davantage avec la présentation, joliment rétro, qu'avec la finition, qui reste médiocre.
Design extérieur et intérieur
Pendant longtemps, la Mustang s'était assagie, empâtée, vulgarisée. Au point de ne plus être que l'ombre d'elle même. Heureusement, Ford a réalisé au tournant des années 2000 que la plus célèbre des « pony cars » faisait figure d'icône de la marque. En revenant aux sources, la Mustang a retrouvé son âme.
Agressive, musclée et nostalgique sans tomber dans la caricature du néo-rétro téléphoné, la Ford Mustang 2010 en impose. Les amateurs remarqueront la ligne « fastback » reprise des versions originelles, les flancs creusés à l'identique ou les feux arrière caractéristiques.
Une fois n'est pas coutume, l'habitacle est au diapason. Les compteurs arborent de gros chiffres typés années 60, et le dessin de la planche de bord évoque les premières Mustang. L'équipement est plutôt complet sur cette version Premium, qui inclut les sièges électriques revêtus de cuir ou le système de navigation... mais pas le volant réglable en profondeur. On ne saurait trop recommander l'option toit vitré, qui apporte un réel plus en matière de luminosité à bord. En revanche, oubliez les places arrière, franchement exigües.
Mécanique, châssis
Il tient difficilement sous le capot, à en croire le bossage qui orne ce dernier. Et pourtant, le V8 de cette Mustang GT n'affiche « que » 4,6 litres de cylindrée. Autant dire des mensurations très ordinaires pour un huit cylindres américain ! Ce moteur au profil carré (90,2 x 90 mm) ne correspond pas tout à fait aux clichés sur les « small blocks » US : taillé dans l'aluminium, il est doté de deux arbres à cames en tête, de trois soupapes par cylindre et d'un calage variable de la distribution. Il développe 319 chevaux et un couple de 440 Nm, et peut être associé au choix avec une boîte manuelle à 5 rapports ou – comme c'est le cas sur notre modèle d'essai – par une transmission automatique à 5 rapports également. Cette dernière n'est pas vraiment du dernier cri : elle n'offre pas de mode séquentiel, et encore moins de palettes au volant...
Côté châssis, le meilleur côtoie... le plus daté. Le train avant est de type MacPherson et les quatre disques de freins sont ventilés, mais c'est toujours un bon vieux pont rigide qui trône à l'arrière, tout juste complété par une barre Panhard pour faire bonne mesure. Il paraît qu'adopter un « vrai » train arrière moderne à roues indépendantes aurait alourdi la facture de 5 000 dollars ! À la place, Ford a préféré installer un... contrôle électronique de stabilité. Heureusement pour les balades sur circuit, celui-ci est totalement déconnectable.
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Sur la route
Au début, on a forcément un peu d'appréhension. Il tombe des seaux d'eau, les routes sont glissantes juste à point... et l'on prend possession d'une américaine à gros V8 et pont arrière rigide. D'autant que la Ford Mustang GT joue les intimidantes dès le démarrage, en libérant le son rauque de son huit cylindres, et que la boîte automatique donne la désagréable impression de ne pas avoir un total contrôle sur la situation...
Heureusement, la Mustang est plus docile qu'il n'y paraît. Le V8 joue les gros durs sur le plan sonore, mais ses velléités sont nettement calmées par la boîte automatique (qui prélève son écot de chevaux sauvages au passage) et le poids plutôt conséquent (1 624 kg annoncés à vide). Quant au comportement routier, il apparaît sain et sans histoire. Sur circuit, le train avant paresse un peu à l'inscription en courbe, mais conserve avec autorité la trajectoire une fois qu'il est bien rivé sur sa ligne. Quant à notre pont arrière rigide, il glisse, certes, mais avec une bonhommie rassurante ! Enfin, le freinage se révèle puissant et endurant, même si le contact spongieux de la pédale du milieu pouvait laisser craindre le contraire.
Sur route, la Ford Mustang GT convainc un peu moins. L'insonorisation un peu légère laisse filtrer les bruits de roulement. Les suspensions trépident sur mauvais revêtement. L'ergonomie imparfaite du poste de conduite génère en outre de la fatigue sur les longs parcours. Et puis la consommation : les 22 l/100 km indiqués par l'ordinateur de bord au cours de notre essai (mené il est vrai tambour battant) augurent mal de l'autonomie réelle avec le petit réservoir de 61 litres...
Merci à Paul Chedid Automotive ( http://www.paul-chedid.fr/ ) pour le prêt de cette Ford Mustang GT Premium.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation