Essai FORD MUSTANG Bullitt
Julien Marcos le 26/11/2018
A l'occasion du cinquantième anniversaire du film Bullitt, voici que Ford présente une série limitée de sa Mustang, qui ne manque pas de caractère. Notre essai.
Retour vers le passé
Quel amateur d'automobile reste insensible à la fameuse course poursuite opposant la Ford Mustang Fastback à la Dodge Charger dans le désormais mythique Bullitt de Peter Yates (1968) ? Si les deux muscle-cars sont entrées dans la légende, la pony car pilotée par Steve McQueen a véritablement connu sa gloire commerciale à la suite du long métrage.
Pour l'anecdote, deux exemplaires de Ford Mustang Fastback V8 GT 390 à boîte mécanique furent utilisés pour la célèbre séquence dans les rues de San Francisco, avec de substantielles modifications techniques sur les suspensions et les freins.
Nous voici désormais en 2018, et c'est un modèle assez particulier qui est aujourd'hui à l'essai. La superbe Ford Mustang que vous avez sous les yeux est une réinterprétation moderne de la légende de 1968. Cette Mustang Bullitt a été tout spécialement développée par le constructeur américain à l'occasion du 50ème anniversaire du film américain et c'est une série très spéciale, puisque seulement 82 exemplaires seront attribués au marché français, et ils sont déjà tous vendus.
Différente, mais si proche
En cinq décennies, la célèbre pony car a bien évolué. Longue de 4,79 mètres pour 1,92 m de large (contre respectivement 4,66 m et 1,80 m), l'américaine est désormais plus dynamique d'aspect, mais reste toujours inimitable. Sur cette version Bullitt, les références au passé sont nombreuses, à l'instar de la superbe peinture Dark Highland Green ou les jantes alliage de 19 pouces reprenant le dessin des Minilite de 1968.
Autre similitude, l'absence de logo sur la calandre, dont l'origine remonte à une brouille entre Steve McQueen et le constructeur.
A l'arrière, la Ford Mustang se distingue par son impressionnant logo Bullitt sur la malle et par ses quatre sorties d'échappement plus que suggestives. A titre personnel, je regrette l'absence de chromes, si ce n'est autour de la calandre. Ce détail aurait davantage distingué cette édition limitée du reste de la gamme.
V8 Only
En soulevant le capot de la belle, on laisse échapper un petit ouf de soulagement. Non pas que le 4 cylindres Ecoboost soit ridicule sur la Mustang, mais cette série spéciale se devait d'accueillir un bon gros V8 bien malussé et capable de faire perdre la raison à bien des élus anti-voitures.
Pour la version Bullitt, Ford a légèrement revu la mécanique. Si la cylindrée de 5038 cm3 reste inchangée, la puissance progresse légèrement, et atteint désormais les 460 ch à 7250 tr/min. Le couple est encore plus généreux, avec une valeur de 529 Nm à 4600 tr/min. Rien ne remplace les cubic inches n'est-ce pas ?
Uniquement associé à une transmission manuelle, dont le pommeau est en bakélite comme sur le modèle originel, le V8 se réveille avec un timbre d'une belle gravité. Mélodieux sans être envahissant, le moteur participe énormément au plaisir de conduire, d'autant que le conducteur peut sélectionner selon l'envie différents modes de conduite : normal, sport, circuit... dont les philosophies se ressentent assez nettement à l'oreille et à la conduite.
Des performances et de la gourmandise
Malgré sa masse importante, la Ford Mustang Bullitt 2018 ne manque pas d'allant, et le 0 à 100 km/h ne réclame que 4,6 secondes. Les reprises sont aussi de la partie, avec une transmission dont les rapports n'ont heureusement pas été trop rallongés. Et puis, quel plaisir de titiller l'accélérateur d'une américaine à moteur atmosphérique, malgré les consommations qui s'envolent (entre 15 et 20 litres aux 100 km selon votre rythme).
Si la Ford Mustang est la "sportive" la plus vendue au monde, elle n'est en pratique pas la plus sportive du marché. A l'exception d'une Corvette qui peut être comparée sans rougir aux références européennes et japonaises au chapitre comportement routier, la Mustang est plutôt une bonne propulsion, rassurante, mais dont le gabarit et le poids ne donneront pas l'envie à l'heureux propriétaire d'aller taquiner le vibreur sur circuit. Son truc à elle, c'est la conduite décontractée et parfois active, en profitant de la bande son et de l'environnement.
Un habitacle qui manque d'exclusivité
A bord justement, la Ford Mustang Bullitt n'a pas repris les imitations bois de son aïeule, et préfère les inserts de type aluminium. C'est moins chaleureux, mais davantage dans l'ère du temps.
Si les plastiques ne sont pas des plus flatteurs, l'ensemble est robuste et exotique. Le beau volant à jante épaisse reçoit aussi le fameux logo Bullitt et une plaque numérotée côté passager rappelle que cette Mustang n'est pas comme les autres.
Pour les férus de technologie, l'instrumentation est ici entièrement numérique et offre des possibilités de personnalisation intéressantes. La dotation est également complète, avec la climatisation automatique 2 zones, le régulateur de vitesse adaptatif, le système multimédia de dernière génération, la caméra de recul (bien utile), le système de prévention des collisions et la sellerie cuir. A noter que les sièges Recaro (1800 euros) et l'amortissement actif Magne Ride (2000 euros) restent en option.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation