Essai FORD Focus ST
Vincent Desmonts le 27/01/2015
En attendant la supersportive RS, la Focus ST s'offre de nouveaux réglages châssis, tandis qu'un diesel de 185 ch vient seconder le 2.0 essence de 250 ch. Suffisant pour rester au niveau ?
Crise existentielle
Ces temps-ci, les sportives tiennent le haut de l'affiche chez Ford, que ce soit avec l'impressionnante supercar GT présentée au dernier salon de Detroit, la nouvelle Mustang, ou encore la future Focus RS, qui déchaîne déjà toutes les passions. Au milieu de cet aréopage d'engins plus ou moins radicaux et exclusifs, on en oublierait presque la Focus ST, qui se veut, si l'on en croit les dires de la marque, « une sportive du quotidien ».
Après 140 000 exemplaires vendus dans le monde, celle-ci vient pourtant de bénéficier d'évolutions techniques non négligeables. Sur le plan du style, les modifications sont légères, et seuls les fins connaisseurs du modèle précédent sauront faire la différence. Ceux-ci remarqueront les optiques redessinées, le bouclier remanié ou encore le capot désormais plus nervuré. À l'arrière, les feux ont une structure interne différente, tandis que hayon et bouclier ont été subtilement réaménagés.
Pas de quoi bouleverser un style qui reste très dynamique, grâce aux grosses roues de 18 pouces (19 pouces en option), au becquet arrière ou encore à la sortie d'échappement si particulière, qui n'est pas sans évoquer celles que l'on trouve sur certaines supercars originaires des environs de Bologne. Comme sa devancière, la Focus ST restylée se décline également en version break, une offre encore rare sur le segment, qui permet de combiner les performances d'une GTI avec une capacité de chargement pouvant atteindre les 1 500 dm³ une fois la banquette arrière repliée. Dans l'habitacle, le seul vrai changement concerne la console centrale : en lieu et place des multiples boutons de la version précédente, on trouve le système d'infodivertissement à écran tactile Sync II, qui permet de piloter la navigation, le Bluetooth, la chaîne Hi-Fi ou encore la climatisation.
S'il tout n'est pas encore parfait (l'écran manque de sensibilité et est rapidement maculé de traces de doigts), ce nouvel aménagement améliore tout de même l'ergonomie et permet de bénéficier d'une commande vocale pour les fonctions essentielles. La position de conduite est par ailleurs très bonne, avec un nouveau volant trois branches agréable à prendre en mains et des sièges baquet signés Recaro conciliant confort et maintien du corps.
Un surprenant diesel
Les vraies nouveautés de la Focus ST cru 2015 sont donc d'ordre technique. D'une part, elle se décline désormais en version… diesel. Les puristes feront grise mine, mais vu le succès de la Volkswagen Golf GTD, Ford pense que cette variante représentera pas moins de 45 % des ventes globales de Focus ST… et probablement un peu plus en France.
C'est avec cette version « mazoutée » déclinée en carrosserie break que je fais mes retrouvailles avec la sportive Ford sur les routes de Catalogne, sans espérer grand-chose de cette variante diesel s'adressant à priori davantage à la raison qu'à la passion. De fait, malgré 185 ch et 400 Nm de couple, les performances son bonnes, mais pas exceptionnelles. Cependant, à ma grande surprise, cette Focus ST 2.0 TDCi 185 parvient à séduire. D'abord parce que son moteur est très bien encapsulé : on oublie vite que c'est un diesel, les claquements étant absents.
À leur place, la Focus dispose d'un générateur de son assez réaliste, mais paradoxalement un peu trop bruyant sur longs trajets ! Hélas, le volume sonore de ce dispositif n'est pas modulable. D'une manière générale, cette Focus ST est d'ailleurs plutôt extrême pour un break diesel, avec des suspensions fermes qui se révèlent fatigantes à la longue. En contrepartie, la bête dévoile un comportement routier efficace, avec un roulis contenu, des vitesses de passage en courbe élevées et un train arrière assez vif.
La direction, dotée d'une crémaillère à pas variable, se montre pour sa part précise et incisive. Mais mieux vaut éviter d'écraser la pédale d'accélérateur les roues braquées, sous peine de saturer le train avant ! Il est préférable de jeter la voiture dans la courbe, puis de débraquer tout en réaccélérant progressivement. La Focus ST se catapulte alors de virage en virage de façon réjouissante. Je m'amuse au volant d'un diesel, c'est rare ! La dernière fois, c'était à bord de l'Audi SQ5 TDI.
A lire aussi : les concurrentes
Caractère assagi
Le lendemain, je repasse à l'essence. Cette fois, c'est une berline habillée du seyant jaune Tangerine qui m'attend. Dès les premiers tours, première surprise : cette version se fait beaucoup plus discrète sur le plan sonore que la diesel ! Pour des raisons économiques, Ford a abandonné le système de membrane active qui conférait à ce 4 cylindres les harmoniques proches d'un 5 cylindres, pour le remplacer par le même générateur de son que sur la version diesel.
Mais il se fait ici moins intrusif que sur cette dernière, et ne se manifeste véritablement que lorsque l'on dépasse les 4 000 tr/min. Ce qui est inutile en conduite quotidienne, tant ce moteur est d'une grande souplesse. Lorsque l'on hausse le rythme, les sensations sont bien au rendez-vous, avec un 0 à 100 km/h bouclé en 6,5 s, une vitesse maxi flirtant avec les 250 km/h et une mécanique au tonus généreux. On apprécie également la boîte, bien étagée et dotée d'une commande aux débattements réduits.
Tout ceci est fort bien, mais par rapport à la version diesel essayée la veille, cette Focus ST essence me paraît un peu plus empruntée, un peu moins agile dans son comportement. Il faut dire que les propriétaires de la précédente génération la trouvaient un peu trop vive du train arrière à leur goût. Entre nous, j'aimais bien ce caractère primesautier, mais les conseilleurs n'étant pas les payeurs, Ford a préféré écouter ceux qui avaient signé un bon de commande.
Du coup, la voiture a reçu de nouveaux ressorts (plus progressifs en amorce de compression), des amortisseurs recalibrés ainsi que de nouvelles cales élastiques sur le train arrière. Résultat, elle est désormais rivée sur sa trajectoire, au point qu'il faut vraiment faire l'idiot pour amorcer un début de glissade de l'essieu postérieur. Corollaire : le train avant cède plus facilement au sous-virage que sur la version diesel, ce qui impose d'être plus patient en sortie de courbe.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation