Essai FORD Focus ST

Il manquait à la nouvelle génération de Ford Focus une version sportive, c'est chose faite avec cette ST. Pas de future RS à l'horizon ? Ce n'est pas prévu. La nouvelle ST remplace à la fois l'ancienne ST 170, à vocation « tourisme rapide », dont le 4 cylindres atmo délivrait 170 chevaux, et la RS, beaucoup plus agressive, avec son 4 cylindres 2 litres turbo de 215 chevaux. Il n'y a pas lieu de s'en plaindre, loin de là.

Dotée d'un 5 cylindres 2,5 litres d'origine Volvo et d'une boîte 6 rapports, la nouvelle Ford Focus ST affiche gaillardement 225 chevaux, et un couple de 320 Nm, qui en font la Focus la plus puissante jamais proposée au public. Ainsi gréée, cette Focus ST est largement capable de rivaliser avec les leaders du genre que sont la Mégane RS (225 ch) et la Golf GTI (200 ch). Seul l'Opel Astra OPC (240 ch) est à même de lui donner du fil à retordre, mais la Ford Focus ST se distingue par un prix particulièrement compétitif (26 500 € en 3 portes).

Sur le plan esthétique, la Focus ST se reconnaît à ses boucliers avant et arrière spécifiques, à sa grille de calandre façon nid d'abeilles, à ses jupes latérales, et à sa double sortie d'échappement. Un discret becquet vient prendre place au-dessus de la lunette arrière. La ST inaugure également une couleur qui lui est propre, un orange électrique particulièrement « flashy » qui lui va à ravir. Malheureusement, cette option coûte la coquette somme de 1 200 € ! Mieux vaut se rabattre sur des couleurs plus classiques (peintures métallisées : 450 €).

Assis dans un beau siège Recaro, le conducteur appréciera le volant à grosse jante gainée cuir, le pédalier en alu et la batterie d'instruments supplémentaires (température, pression d'huile, pression de turbo) qui trône en haut de la planche de bord. La présentation est sportive sans excès, l'équipement sans faux-col (système audio CD/MP3, climatisation régulée, entre autres). Il appréciera plus encore la sonorité particulière du 5 cylindres Volvo à admission variable, magnifiée par une boîte à air active qui, à l'accélération, laisse entrer les bruits d'admission directement dans l'habitacle.

La poussée est franche et vigoureuse, par l'action conjuguée du turbo et d'une transmission courte, mais n'a plus la sauvagerie brutale qu'on avait connue dans la Focus RS. En accélération d'ailleurs, la Focus ST ne gagne rien sur son aînée, avec un 0 à 100 km/h en 6,8 secondes. Par contre en reprises de 50 à 100 km/h, c'est deux secondes pleines de mieux que la RS. Et la vitesse maxi progresse de 232 à 241 km/h. Mais c'est surtout dans le domaine du comportement routier que les progrès sont les plus patents. Le châssis de la nouvelle venue, posé sur des grandes roues de 18 pouces, est infiniment plus rigoureux que celui de l'ancienne Focus qui, dans sa version RS, avait atteint ses limites, avec en particulier un train avant erratique sous la poussée violente du turbo, et un train arrière plutôt pointu. La nouvelle ST, même sur circuit, peut, elle, être mise entre toutes les mains, même ESP débranché.