Essai FORD Focus ST 2.3 EcoBoost BVM6
Vincent Desmonts le 15/07/2019
La Ford Focus ST revient, plus puissante et plus bardée de technologie que jamais. La nouvelle arme ultime ?
Cœur de RS
Les sportives, c'est une longue tradition chez Ford, que l'on peut retracer au moins jusqu'à la Cortina Lotus de 1963. Dans l'histoire plus récente, toutes les générations de Focus ont eu droit à leurs variantes à hautes performances, baptisées ST et RS, certaines étant plus mémorables que d'autres. On se souvient surtout des versions à moteur 5-cylindres, ou de la dernière Focus RS et son amusant mode « Drift ». Forcément, cette quatrième génération, lancée l'an dernier, ne pouvait pas passer à côté. Voici donc la nouvelle Focus ST. Ce n'est pas encore une RS, mais elle lui emprunte déjà son moteur : le 2.3 EcoBoost, ici dans une version « dégonflée » à 280 ch. Surtout, elle fait un saut technologique, en adoptant un différentiel autobloquant et un amortissement piloté. Suffisant pour revenir au meilleur niveau ?
Une vraie familiale !
Sur le plan esthétique, cette Focus fait plutôt dans la sobriété. Bien sûr, pour passer inaperçu, mieux vaut éviter d'opter pour la peinture « Orange Fury », mais sinon l'alliance d'une calandre et d'un bouclier avant spécifiques, de jantes de 19 pouces anthracite, d'un diffuseur arrière et l'intégration réussie du becquet arrière composent une allure d'une relative discrétion. L'habitacle diffère quant à lui assez peu de celui des Focus classiques, et l'on retrouve notamment une planche de bord à la finition assez quelconque. Mais l'ergonomie est bonne, avec un système d'info-divertissement repris de la Fiesta, et l'on apprécie les excellents sièges Recaro, qui combinent un maintien parfait et un confort douillet, tout en offrant une position de conduite plus basse qu'auparavant. À l'arrière, l'habitabilité en hausse confirme la vocation familiale de cette Focus ST qui mise beaucoup sur la polyvalence.
Conduite à la carte
Une vocation qui se confirme dès les premiers kilomètres. Le moteur 2.3 EcoBoost fait ainsi preuve d'une épatante souplesse à bas régime, acceptant même de garder la troisième dans les ronds-points. La commande de boîte est douce et précise, et les suspensions sont fermes mais pas sèches. Tout juste pourra-t-on trouver les bruits de roulement un peu trop présents sur autoroute, mais rien qui pourra dissuader d'emmener sa Focus ST lors de longs trajets. Reste que nous ne sommes pas venus dans l'arrière-pays niçois pour ne faire que de la voie rapide : la Route Napoléon et celle du Col de Vence nous attendent ! Elles seront l'occasion de tester les modes de conduite, nouveauté de cette quatrième génération de Focus ST. Elle en propose trois : « Faible adhérence », « Normal » et « Sport ». Le Pack Performance optionnel (1 200 €) y ajoute un quatrième (« Circuit »), ainsi qu'un système de talon-pointe automatique et un peu convaincant « launch control ». Ces modes agissent sur le moteur et la direction assistée, mais aussi sur l'amortissement, l'ESP, le différentiel autobloquant ou le système d'amplification du son dans l'habitacle.
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Grisante grâce à son châssis
Autant le dire tout de suite, le plus séduisant dans cette Focus ST ce n'est pas son moteur. S'il convainc par les accélérations qu'il procure (0 à 100 km/h en 5,7 s), il manque cruellement de caractère lorsque l'on hausse le rythme et s'essouffle dès 5 000 tr/min. Sa sonorité, même (surtout?) artificiellement amplifiée, apparaît quelconque, et seuls les crépitements à l'échappement viennent rappeler sa vocation sportive. Heureusement, la commande de boîte rapide aux débattements courts permet des changements de vitesse à la volée. Déception côté mécanique, donc, mais pas côté châssis. Les différents réglages de fermeté de l'amortissement apparaissent finement jugés, améliorant à chaque cran supplémentaire le contrôle des mouvements de caisse sans pour autant rendre la voiture insupportable sur chaussée bosselée. Quant au différentiel autobloquant – une vraie unité mécanique signée Borg-Warner, mais jouissant d'un pilotage électronique, asservi notamment à la direction – il contribue à efficacement gommer le sous-virage, même s'il engendre d'importants effets de couple dans le volant lors de fortes accélérations en ligne droite. Les pneus Michelin Pilot Sport 4S complètent harmonieusement cet ensemble, en offrant un haut niveau d'adhérence et de motricité. En revanche, l'inconsistance du feeling à la pédale de frein viendra refroidir les ardeurs du pilote lors des descentes de col.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation