Essai FORD Fiesta ST200
Vincent Desmonts le 16/01/2017
Avec ses 182 ch, la Fiesta ST était en retrait face à la concurrence. À quelques mois de la retraite, elle se décide enfin à passer à 200 ch. De quoi en faire la GTI idéale ?
Chant du cygne
L'actuelle Fiesta est en fin de course : la nouvelle génération arrivera cet été en concessions. Mais malgré cette mise à la retraite imminente, Ford a décidé de lui offrir un dernier petit cadeau de départ, sous la forme d'une version ST boostée. Il faut dire que la plus sportive des Fiesta a toujours été en retrait de ses rivales au plan de la puissance, avec 182 ch sous le capot alors que ses concurrentes atteignent ou dépassent les 200 ch. Voici donc la Fiesta ST200 qui, comme son matricule le suggère, revendique désormais 200 canassons, afin de discuter d'égale à égale avec ses copines du segment des petits GTI. Outre les 18 ch supplémentaires, cette version bénéficie d'une hausse substantielle du couple, qui passe de 240 à 290 Nm. Mieux encore : une fonction « overboost » permet d'atteindre 215 ch et 320 Nm pendant un maximum 20 secondes ! Dans le même temps, le couple nominal étant atteint à un régime plus élevé (2 500 tr/min au lieu de 1 600), Ford a judicieusement choisi de réduire la démultiplication finale en adoptant un pont plus court (3,82 au lieu de 4,06).
Elle rue dans les brancards !
Résultat logique : les performances progressent. À première vue, pas de beaucoup, puisque la ST200 ne gagne que 2 dixièmes de seconde sur l'épreuve du 0 à 100 km/h (6,7 s contre 6,9) et 7 petits kilomètres-heure en vitesse maxi (230 contre 223). Mais le couple en hausse et l'étagement de boîte resserré font merveille en matière de reprises : la Fiesta ST200 repart avec entrain sur le moindre filet de gaz, quelque soit le rapport engagé. Du coup, on utilise encore moins fréquemment le levier de la boîte 6 vitesses, pourtant très plaisant à manipuler grâce à sa commande douce et bien guidée. Revers de la médaille, la motricité en prend un coup : avec le couple en forte hausse, le train avant a fort à faire dès que le bitume n'est pas parfaitement sec. Les pertes d'adhérence sont donc fréquentes sur les premiers rapports, et pas besoin d'avoir le pied lourd pour les déclencher. Un peu frustrant en période hivernale ! Il faut dire que la ST200 reprend les liaisons au sol que la ST normale, ainsi que la même monte pneumatique en 205/40 R 17. Elle fait aussi l'impasse sur le différentiel autobloquant mécanique, lui substituant un simple système électronique freinant la roue qui patine.
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Un vrai kart
C'est d'autant plus regrettable que, pour le reste, le châssis de la Fiesta donne pleinement satisfaction. On apprécie son train avant incisif et sa direction précise qui permettent de placer cette petite bombe au millimètre. L'efficacité est au rendez-vous, et rien ne semble pouvoir perturber le train arrière, rivé au sol. La Ford procure des sensations de kart ! Des reproches ? Oui, deux : une pédale de frein qui pourrait être plus facile à doser, et des suspensions un peu trop fermes au quotidien. Des petits défauts que l'on retrouvait déjà sur la Fiesta ST normale. Pour se distinguer de sa petite sœur, la ST200 mise aussi sur une présentation spécifique, avec une teinte exclusive et unique, baptisée « gris storm », associée à des jantes alliage spécifiques noires mat et des étriers de freins rouges. Dans l'habitacle, on retrouve les mêmes (excellents) sièges Recaro que dans la ST normale, mais il sont agrémentés de surpiqûres grises. L'accastillage est complété par des seuils de porte rétro-éclairés, des ceintures ornées de lisérés gris et une plaque « ST200 » apposée au bas de la console centrale. La position de conduite reste plaisante, avec un volant à la jante épaisse facilitant la préhension, mais le pédalier est peu adapté à la pratique du talon-pointe. Et si la finition est correcte pour la catégorie, l'ergonomie apparaît datée, avec un petit écran non tactile et une console centrale constellée de boutons. C'est surtout à ce chapitre que la Fiesta trahit son âge.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation