Essai FORD Fiesta Sport Platinium

Lancée voici presque 4 ans, la Fiesta attend toujours sa version à hautes performances. En attendant la variante ST, prévue pour les prochains mois, Ford commercialise cette 1.6 Sport Platinum. Extérieurement, elle se distingue par son kit carrosserie complet, qui inclut un bouclier avant spécifique, des jupes latérales, de belles jantes alliage noires, un imposant becquet arrière ainsi qu'une double sortie d'échappement. L'habitacle reçoit quant à lui des sièges en cuir, un pédalier aluminium et des seuils de porte estampillés « Fiesta ». L'ensemble reste plutôt sobre et BCBG.

Sous le capot, la Fiesta Sport Platinum reprend le 1.6 déjà utilisé dans la gamme, mais lui greffe un échappement retravaillé qui permet de porter la puissance de 120 à 134 chevaux. Une puissance qui met cette Ford à l'égal de « bombinettes » comme la Fiat 500 Abarth (135 ch) ou la Renault Twingo Gordini R.S. (133 ch).

Mais la Fiesta Sport Platinum ne joue pas sur le même registre. Elle profite certes d'un moteur pétillant, bien secondé par une boîte bien étagée dotée d'une commande agréable. Mais son châssis plutôt sage n'est pas celui d'une sportive affûtée : le niveau d'adhérence n'impressionne pas, tandis que le freinage, servi par de simples tambours à l'arrière, manque de mordant comme de consistance à la pédale. La Fiesta Sport Platinum préfère mettre l'accent sur le confort (suspensions, insonorisation, habitabilité) et se montre de plus assez frugale.

Mais à 19 700 €, elle reste plus chère que ses rivales.

Toute de noire vêtue, des jantes jusqu'au toit, la Fiesta Sport Platinum ne passe pas inaperçue ! Sachez que six autres coloris sont disponibles, dont un « Rouge Arizona » très seyant... mais encore plus voyant !

Dans tous les cas, la petite Ford n'est disponible qu'en carrosserie trois portes, avec un kit carrosserie complet qui lui confère une allure sympathique.

L'habitacle est plus classique : ici, la Sport Platinum ne se distingue des autres Fiesta que par des détails de présentation. Outre la sellerie cuir de série, on remarquera les seuils de portes spécifiques ou le pommeau de vitesses « sport » (par ailleurs disponible sur d'autres versions). L'instrumentation est ainsi parfaitement standard... ce qui pourra décevoir.

L'équipement de série comprend la climatisation automatique ou la connexion Bluetooth, mais il faudra passer par les options pour bénéficier de la radio Sony (280 €), du régulateur de vitesse avec volant cuir (220 €), des airbags rideaux (300 €) ou encore de l'allumage auto des phares et essuie-glaces. Un peu mesquin vu le tarif de base de 19 700 €... On se consolera avec l'habitabilité arrière plutôt généreuse et le coffre spacieux.

La Fiesta Sport Platinum reprend le moteur 1,6 litre Duratec déjà vu dans les gammes Ford... et bien connu des possesseurs de Caterham Super Seven, puisque ce bloc équipe les versions Sigma. Déjà doté d'une distribution variable, il reçoit ici un échappement spécifique qui permet de porter sa puissance de 120 à 134 ch. Ce moteur atmosphérique est couplé à une boîte manuelle à 5 rapports.

Côté châssis, la Fiesta Sport Platinum reprend la géométrie des autres versions de la gamme : Mac Pherson pour le train avant, et un essieu arrière travaillant en torsion. À noter que la Ford dispose d'une plateforme optimisée en matière de poids : malgré des dimensions supérieures à celles de ses rivales (29 cm de plus qu'une Fiat 500 Abarth), elle affiche une masse similaire : 1 045 kilos.

La monte pneumatique standard de 16 pouces peut être remplacée par du 17 pouces moyennant un supplément de 200 €. Le système de freinage comporte des disques ventilés à l'avant et des... tambours à l'arrière.

Dès les premiers tours de roues, la Fiesta Sport Platinum dévoile un tempérament joyeux, mais pas extrême. Le moteur 1,6 litre est réussi : il ne manque pas de pêche, émet une sonorité agréable et se révèle plutôt souple. La boîte de vitesses se distingue par une commande précise et rapide, ainsi que par un étagement bien pensé (merci de nous avoir épargné une démultiplication archilongue « spéciale CO2 »!).

Le comportement routier se distingue par son équilibre, avec une direction précise et assez directe ainsi qu'un amortissement ferme mais conciliant. Cette petite Ford est donc plaisante à mener au quotidien.

Pour autant, difficile de la qualifier de sportive. En effet, la Fiesta Sport Platinum n'affiche ni le caractère tonique d'une Fiat 500 Abarth, ni le côté ludique et efficace d'une Renault Twingo R.S. Lorsque le rythme s'accélère, le manque de ressenti dans la direction devient gênant, tandis que le train avant rechigne à s'inscrire dans la courbe.

Enfin, le freinage se fatigue vite : avec ses tambours à l'arrière, il n'est pas taillé pour ce genre d'exercice. En clair, si la Fiesta Sport Platinum pourra séduire pour son caractère enjoué, elle ne convaincra pas les amateurs de vraies sportives...