Essai FORD Fiesta Black Edition
Vincent Desmonts le 17/02/2015
Ford nous livre une nouvelle variante sportive de sa Fiesta. Plus modeste que la version ST, cette Black Edition se contente de 140 ch, ce qui ne l'empêche pas d'avoir du tempérament. De quoi se faire plaisir sans se ruiner !
Du fun à prix discount
Vous faites peut-être partie de cette catégorie d'automobilistes qui, comme moi, ne peuvent se résoudre à acheter une voiture-déplaçoir, c'est à dire un engin sans âme destiné tout bêtement à se rendre du point A au point B. Mais la raison l'emporte le plus souvent, et si l'on se fait parfois plaisir avec la première voiture du ménage, la seconde fait généralement figure de parent pauvre, faute de budget. Mais Ford a trouvé une solution à notre problème : voici la Fiesta Black Edition, une citadine pratique et abordable (18 750 €), mais dotée d'un caractère affirmé. Sa botte secrète ? Un tout petit 3 cylindres 1.0 EcoBoost revendiquant 140 ch, soit (pas besoin de sortir ma calculette!) la puissance spécifique respectable de 140 ch par litre de cylindrée.
Petit miracle du « downsizing », ce moteur est la dernière évolution d'un bloc déjà décliné en versions 100 et 125 ch, et plutôt bien né. Ainsi, tous les 1.0 EcoBoost Ford reçoivent l'injection directe, un calage variable des deux arbres à cames et, bien sûr, un turbo. Et pour réduire les vibrations et acyclismes inhérents à l'architecture du 3 cylindres en ligne, le volant moteur est artificiellement déséquilibré. La version 140 ch se distingue pour sa part par une pression de suralimentation portée à 1,6 bar, de nouveaux arbres à cames, un échangeur modifié et un calculateur moteur reprogrammé. Certes, avec cette puissance somme toute modeste, la Fiesta Black Edition n'ira pas bousculer les plus féroces GTI, et son 0 à 100 km/h accompli en 9 s témoigne d'une nervosité toute relative. Pour rappel, la Mini Cooper réalise le même exercice en 7,9 s, notamment grâce à une boîte 6 à l'étagement court. La Ford doit pour sa part se contenter d'une transmission à 5 rapports forcément plus espacés.
Un étonnant moteur
Reste que, volant en mains, on se rend compte que cette Fiesta est plus que la somme de ses parties. D'abord parce que ce moteur révèle un punch étonnant au quotidien, en se montrant d'une remarquable souplesse à bas régime et d'une surprenante vigueur lorsque l'on tire davantage sur les rapports. En témoigne un couple maxi de 210 Nm disponible dès 1 400 tr/min. Effectuer une reprise à 900 tr/min en cinquième n'effraie pas ce petit bloc, au temps de réponse très réduit et à la sonorité discrète et plutôt plaisante à l'oreille. En bonus, le 1.0 EcoBoost affiche un appétit modéré : si les 4,5 l/100 km annoncés par le constructeur apparaissent irréalistes, on pourra compter sur une moyenne inférieure à 9 l/100 km, même en profitant généreusement de cette mécanique.
Ajoutons que la boîte mécanique (d'origine Getrag) jouit d'une commande rapide, précise et bien guidée, qui participe pleinement au plaisir de conduite. Enfin, on retrouve avec plaisir un châssis typiquement Ford, c'est à dire mêlant avec habileté agilité et confort. L'amortissement en particulier mérite des éloges, car il ne se désunit pas même lorsque l'on hausse le rythme sur des chaussées dégradées, tout en conservant une bonne filtration des inégalités, même avec la surmonte pneumatique en 17 pouces équipant notre modèle d'essai.
Mais l'équilibre du châssis est également favorisé par le faible poids du moteur, qui allège le train avant. Résultat, la Fiesta Black Edition se révèle particulièrement agile dans les portions les plus sinueuses, même si sa direction est trop avare de sensations. C'est d'ailleurs là l'un des rares reproches que l'on peut faire à cette sympathique auto, avec un freinage qui résiste mal à l'échauffement, Ford ayant de façon quelque peu mesquine laissé de simples tambours à l'arrière.
Trois portes seulement… hélas !
Pour le reste, c'est une Fiesta, avec son habitabilité plutôt correcte, un coffre assez spacieux et une présentation pimpante, rehaussée ici par des touches de rouge sur la calandre (ainsi que sur le toit et les rétroviseurs sans supplément). Dans l'habitacle, on est plutôt bien installé dans des sièges enveloppants, le conducteur appréciant le volant bien dessiné et doté d'une jante épaisse facilitant la préhension. Tout n'est pas parfait cependant, et l'ergonomie reste perfectible, notamment au niveau de la console centrale, bardée de boutons. On pourra enfin regretter que Ford ne propose pas cette version en carrosserie 5 portes, car son confort sur longs trajets en fait une auto aussi « fun » que polyvalente, capable également de séduire les petites familles...
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation