Essai FIAT Grande Punto Abarth SS
David Lamboley le 09/06/2009
La griffe Abarth est synonyme de frissons à tarif serré. Fiat a tenu cependant à franchir un cap supplémentaire en termes de sportivité avec les kits Abarth Super Sport, disponibles notamment sur la Grande Punto…
Présentation
La Fiat Grande Punto Abarth Esseesse, ou Super Sport, est la version la plus venimeuse de la Grande Punto Abarth. Un ton au-dessus de l'Abarth, elle vient grossir le rang des Gti survitaminées, un genre toujours aussi animé grâce à quelques modèles emblématiques tels la Renault Clio RS.
La véritable renaissance d'Abarth s'opère logiquement via les modèles les plus compacts, comme la Fiat 500 ou la Fiat Grande Punto, histoire de préserver ce qui a fait la réputation de cette griffe, la sportivité à prix abordable. Hormis quelques Porsche, c'est en effet à travers des modèles souvent populaires, préparés et engagés en compétition, que le préparateur italien a forgé sa légende, émaillée de victoires dans de nombreuses disciplines. Les déclinaisons grand public ont vite rencontré le succès, notamment à travers des modèles comme les anciennes générations de Fiat 500/600 ou Autobianchi A112 griffées Abarth.
Malgré un joli palmarès sportif et une réputation internationale, les modèles de série tatoués du scorpion sont devenus, au fil des années, des ersatz de sportives n'ayant qu'un lointain rapport avec le concept originel. Cette usurpation d'identité a atteint son comble avec la Stilo Abarth, dynamiquement très décevante.
Après quelques années d'errance, Fiat renoue avec une véritable tradition sportive et pousse même le bouchon plus loin en ressuscitant la griffe Abarth Esseesse, ou « Super Sport », à travers des kits châssis, mécaniques et cosmétiques adaptables en post-montage.
Design extérieur et intérieur
Cette sportivité est clairement affichée par la plus furieuse des Fiat Grande Punto, notamment dans sa livrée blanche agrémentée de rouge. Notre Fiat Grande Punto Abarth SS est effectivement souligné de bandes et de coques de rétroviseurs écarlates, ce qui rappelle notamment le style Mini. Cette version Super Sport se différencie esthétiquement assez peu de l'Abarth « normale ». On note cependant des jantes majorées au design spécifique, qui passent de 17 à 18 pouces. Les enveloppes Pirelli P Zero gardent cependant la même largeur de bande, soit 215, mais passent de 45 à 40 en ce qui concerne la hauteur de flanc. Ces taille basse n'augmentent donc pas la surface au sol mais raffermissent les trains.
Pour le reste, extérieurement, seuls les fins limiers remarqueront l'assiette rabaissée de quelques millimètres, sans oublier les monogrammes Esseesse que la seule prononciation sonne comme une promesse d'adrénaline. L'intérieur, lui, ne change guère et reste identique à la version Abarth. On retrouve ici de spectaculaires placages de planche de bord blanc nacré, ainsi que des sièges façon baquets. L'équipement, plutôt riche, peut être complété par bon nombre d'options, notamment un système de navigation doté d'une fonction de télémétrie.
Mécanique et châssis
C'est surtout en termes mécaniques que cette version Esseesse de la Fiat Grande Punto Abarth progresse, avec un 4 cylindres cubant toujours 1368 cm3, mais optimisé, notamment en ce qui concerne la suralimentation. Il s'agit d'un kit, qui peut être adapté en post-montage dans le réseau officiel du constructeur. Ce dernier recommande cependant de ne pas trop tarder avant de le faire monter et propose un plafond de 20 000 km.
Techniquement parlant, le gros de la transformation réside dans l'adoption d'un nouveau turbocompresseur. Celui d'origine, un IHI, est remplacé par un Garrett plus costaud. Un filtre à air spécial, une reprogrammation du boitier électronique et un échappement à double sortie complètent cette partie de la transformation.
En termes de puissance et de couple, la Fiat Grande Punto Abarth SS revendique 180 ch au lieu de 155 sur l'Abarth, et passe de 230 à 270 Nm maximum. La fonction « sport boost » est préservée et permet, via une touche, de modifier les paramètres moteur pour bénéficier d'un regain de couple autorisant des reprises plus vives. Les performances, elles, sont bonnes dans l'absolu mais n'ont rien d'extraordinaires face à celles des concurrentes, avec un 0 à 100 km/h revendiqué en 7,5 secondes et un 1000 m départ arrêté promis en 28 secondes.
Le châssis évolue aussi, avec des ressorts rabaissés et plus rigides, une assiette plus basse de 20 mm, ainsi qu'un système de freinage optimisé grâce à des disques avant toujours ventilés mais désormais percés ralentis par des plaquettes « racing ». A l'arrière, on passe de disques pleins à des disques percés, pincés par des étriers dotés d'un piston plus gros.
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Sur la route
Les effets de l'attirail de cette utime version sportive mêlent le bon et le moins bon. Commençons par le positif, avec un caractère moteur volcanique et enthousiasmant, disposant d'une belle réserve de puissance, mais à condition de rester dans une plage de régimes élevés. La sonorité rauque ajoute également quelques notes sympathiques qui ont tôt fait de nous mettre dans le bain.
Mais cette belle vivacité et la valeur de couple plus élevée malmène le train avant plus que de raison, avec la nette impression de faire un bond de dix ans en arrière ! Plutôt amusant pour les amateurs du genre, mais parfois problématique sur terrain humide, voire même dans l'absolu si l'on compare cette Fiat à ses concurrentes directes. Le châssis, rabaissé, raffermi et reposant sur des jantes au diamètre majoré, ne répond pas suffisamment à la problématique du regain de puissance. Trop ferme, mal amorti, mal servi par une direction insuffisamment informative, ce châssis manque clairement d'homogénéité et d'efficacité. Et au chapitre freinage, nous nous attendions à priori à plus de mordant.
Pourtant, et c'est peut-être là que se situe la magie de la Grande Punto Abarth SS, on s'amuse à son volant, même s'il demeure un problème global de mise au point.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation